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Les femmes stressées : « Le corps réclame du repos »

Temps de lecture: 6 min
La biochimiste australienne Libby Weaver a étudié comment le stress et la surcharge mentale peuvent entraîner le syndrome de la femme pressée. Une conversation sur les conséquences hormonales, les signes avant-coureurs physiques et les moyens de retrouver son équilibre intérieur.
Interview : Julia Meyer-Hermann

Photo : Fabian Hugo / 13 Photo

Madame Weaver, qu'est-ce que le syndrome de la femme pressée ?

Il ne s'agit pas d'un diagnostic médical. Je voulais décrire ce que j'ai observé chez beaucoup de mes patientes : les changements biochimiques, nutritionnels et émotionnels qui surviennent lorsqu'une femme est soumise à une pression constante et a le sentiment de devoir toujours se dépêcher. Ce syndrome décrit donc l'environnement dans lequel vivent aujourd'hui de nombreuses femmes.

Quel est le rapport avec la surcharge mentale ?

Le phénomène de la charge mentale recoupe largement celui-ci. Les deux reposent souvent sur un profond sentiment de responsabilité, un sentiment de culpabilité ou la conviction intérieure de devoir tout être pour tout le monde. Ensemble, la charge mentale et le syndrome de la femme pressée peuvent épuiser complètement les femmes, tant physiquement qu'émotionnellement.

Où voyez-vous les plus grands risques pour la santé ?

Lorsque les femmes sont soumises à un stress permanent, elles ignorent souvent les signaux discrets ou évidents que leur envoie leur corps : besoin de repos, de nutriments ou de connexion. À long terme, cela peut entraîner divers symptômes physiques tels que des problèmes digestifs, un manque de sommeil, de l'épuisement, de l'anxiété ou des sautes d'humeur.

À long terme, cet état entraîne une carence en nutriments essentiels tels que les vitamines B, la vitamine C, le magnésium, le zinc et le fer. La santé physique en pâtit considérablement, l'esprit se sent anxieux ou confus.

Les femmes stressées : l'experte Libby Weaver
Libby Weaver est diplômée en nutrition et en biochimie. Cette Australienne a publié de nombreux best-sellers, dont « Stoffwechselgeheimnis » (Le secret du métabolisme) et « Das Rushing Woman Syndrom » (Le syndrome de la femme pressée).

Quels sont les effets du stress chronique chez les femmes ?

Le stress chronique signale à l'organisme que votre vie est en danger. Le corps ne fait pas la différence entre une menace réelle et une menace perçue, par exemple si vous êtes réellement en danger de mort ou si vous vous sentez simplement dépassé par une boîte mail débordante.

Ce stress peut déclencher une cascade biochimique qui inhibe l'ovulation et réduit ainsi la production de progestérone, l'une des hormones féminines les plus importantes pour la fertilité. En effet, dans une situation perçue comme dangereuse, le corps ne veut naturellement pas risquer une grossesse.

Y aura-t-il d'autres changements ?

Oui, la progestérone a encore bien d'autres fonctions. Elle a un effet diurétique et est une puissante hormone naturelle anti-anxiété. Une baisse de son taux peut entraîner une augmentation de l'anxiété, un syndrome prémenstruel ( SPM ), une rétention d'eau, des cycles irréguliers et des troubles du sommeil. Avec le temps, ce déséquilibre peut également affecter le taux d'œstrogènes – via le foie et le microbiome intestinal – et perturber le rapport entre œstrogènes et progestérone. Cela peut à son tour entraîner une aggravation des symptômes de la ménopause ou aggraver des problèmes tels que les fibromes et les saignements abondants.

Se réveiller au milieu de la nuit et ne plus pouvoir se rendormir est souvent le résultat d'un stress chronique.

Y a-t-il des signes avant-coureurs concrets auxquels les femmes devraient prêter attention ?

Oui. Si vous êtes constamment fatigué, peu importe le nombre d'heures de sommeil, si vous avez du mal à vous concentrer, si vous êtes plus irritable que d'habitude, si vous remarquez des changements dans votre cycle, si vous souffrez d'insomnie ou si vous vous sentez émotionnellement engourdi ou dépassé, alors votre corps vous envoie des signaux clairs. Il vous demande de faire une pause, de changer quelque chose : votre alimentation, votre activité physique, votre respiration, votre façon de penser, de ressentir ou de percevoir. Il faut prendre ces signaux au sérieux.

Dans votre livre, vous utilisez l'expression « tired but wired ». Que voulez-vous dire exactement par là ?

« Tired but wired » décrit l'état dans lequel on est complètement épuisé, mais incapable de se déconnecter. On est allongé dans son lit, on se sent épuisé, mais les pensées défilent sans cesse, impossible de trouver le repos. Ou bien on se réveille au milieu de la nuit et on n'arrive tout simplement plus à se rendormir. Ce phénomène est souvent la conséquence d'un stress chronique, d'une surstimulation sensorielle et d'un système nerveux qui fonctionne depuis trop longtemps à l'adrénaline.

Quel est exactement le rôle du système nerveux autonome ?

Il se compose de deux parties : la partie sympathique (mode combat ou fuite) et la partie parasympathique (mode repos, digestion et régénération). Le stress chronique fait en sorte que la partie sympathique domine en permanence, comme si l'on appuyait constamment sur l'accélérateur. La partie parasympathique, qui est en fait responsable du repos, de la digestion, de la reproduction et de la guérison, a trop rarement l'occasion d'entrer en action dans un état de surcharge constante.

Quel changement recommandez-vous pour rétablir l'équilibre du corps ?

Des rituels doux et réguliers dans la vie quotidienne peuvent être très bénéfiques : respiration lente et profonde par le ventre, courtes promenades dans la nature, position allongée avec les jambes surélevées, mouvements lents centrés sur la respiration comme le tai-chi ou simplement des moments sans écran. Une routine relaxante le soir et moins de stimuli tels que la caféine et le sucre peuvent également aider à retrouver un état régénérateur. Certaines plantes médicinales, telles que la somnifère (Withania), la mélisse, le magnolia ou la camomille, peuvent également apporter un soutien supplémentaire.

Les femmes doivent comprendre que leur valeur ne dépend pas du nombre de tâches qu'elles peuvent cocher sur leur liste.

Les pauses peuvent être un moyen de retrouver son énergie et son intuition. Mais pour cela, il faut d'abord admettre que quelque chose doit changer.

En fin de compte, les femmes pressées ne trouveront le calme véritable que lorsqu'elles se demanderont ce qui alimente réellement leur stress intérieur. Quelles pensées, convictions, valeurs ou comportements sont à l'origine de cette pression constante ? Dit-on oui alors que l'on pense non ? Lie-t-on son estime de soi à ses performances ? Craint-on de décevoir les autres ou leur rejet ? Ou craint-on de ne plus être perçu comme compétent ?

Que conseillez-vous aux femmes qui savent pertinemment qu'elles ont atteint leurs limites, mais qui pensent néanmoins devoir continuer ?

Vous devez comprendre que votre valeur ne dépend pas du nombre de tâches que vous cochez sur votre liste. Sinon, vous entrez dans un cercle vicieux dangereux : la culpabilité, le perfectionnisme et le doute de soi sont souvent la cause réelle du stress chronique dont souffrent de nombreuses femmes. Ce stress aggrave à son tour les troubles dont elles souffrent.

On a beau manger sainement et mener une vie saine, si l'on ne croit pas au fond de soi que l'on mérite le calme et la tranquillité, ou si l'on recherche inconsciemment en permanence la reconnaissance, le corps restera en mode stress. Remettre en question ces convictions intimes est une étape essentielle vers une véritable guérison.

Ce texte a été initialement publié en allemand et traduit automatiquement à l'aide de l'intelligence artificielle. Veuillez noter que la date de publication en ligne ne correspond pas nécessairement à la date de première publication du texte. Veuillez nous signaler toute erreur ou imprécision dans le texte : feedback@fritzundfraenzi.ch