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Le sentiment de culpabilité : un poids sur l'âme

Temps de lecture: 18 min

Le sentiment de culpabilité : un poids sur l'âme

En faisons-nous assez en tant que parents ? Ou même trop ? Mon enfant a-t-il ce dont il a besoin ? Quand les sentiments de culpabilité sont-ils justifiés et quand sont-ils simplement appris socialement - et comment distinguer l'un de l'autre ?

Nadja, mère d'une fille de sept et d'une fille de neuf ans, part en voyage seule, profite de ce temps rien que pour elle - et se sent égoïste vis-à-vis de ses enfants. En tant que mère, ne devrait-elle pas être plus altruiste ? Benno, père de deux filles aujourd'hui adultes, s'est séparé de sa femme et a ainsi blessé ses filles. Les sentiments d'avoir mal agi ne le quittent plus. Aurait-il dû se battre pour sa famille ?

Delia a un fils de quatre ans et une fille de deux ans - et un travail à 80%. Elle entend régulièrement la question de savoir si elle ne voudrait pas être plus avec ses enfants. Le souhaite-t-elle ? «Duchesse Kate, duchesse de Cambridge, vous sentez-vous coupable envers vos trois enfants ?».

La parentalité et la culpabilité semblent indissociables.

«Absolument», répond-elle sans la moindre hésitation à cette première question lors d'une interview radio. «Et tous ceux qui disent qu'ils ne l'ont pas fait sont des menteurs», ajoute-t-elle. Elle se fait constamment des reproches, dit-elle, et avec cette réponse, elle est en bonne, et surtout en grande, compagnie.

La parentalité et la culpabilité semblent indissociables. Et pas seulement chez la duchesse Kate, Benno, Nadja ou Delia. Le sujet est omniprésent dans les blogs, les articles et les posts, mais aussi dans les conversations de tous les jours.

Si un enfant se comporte très bien, les parents sont félicités : «Quel enfant formidable. Vous avez bien fait !» Ce qui est censé être un joli compliment aux parents implique l'idée que l'éducation est notée et que l'on peut ensuite se taper sur l'épaule une fois le travail accompli. Mais attention, si un enfant se comporte mal, s'il prend la «mauvaise voie», les parents sont bien sûr aussi à blâmer. "Qu'est-ce qui a mal tourné dans son éducation?

En entrant dans le rayon «éducation» ou «pédagogie» d'une librairie, on pourrait avoir l'impression que tout ce que font les parents peut avoir un impact négatif sur le psychisme de leurs enfants et donc sur leur avenir. Des titres comme «Tes enfants, c'est ta faute ! Le coup de pied au cul pour tous ceux qui veulent être de meilleurs parents» ou «Troubles du comportement : la faute aux parents ?» s'enchaînent sans interruption. Il y est question d'enfants gâtés, d'enfants drogués, de petits narcissiques et de retardataires. Le fait que la progéniture soit en surpoids dépend à 35 ou 40 pour cent de ses parents, dit-on. Les parents sont irresponsables, se disputent trop, ne s'occupent pas assez, s'occupent trop, ne lâchent pas prise, sont trop faibles pour fixer des limites ou manquent d'affection. Ils n'encouragent pas l'enfant ou le surmènent.

La famille Limacher raconte : "Le sentiment de culpabilité est pour moi fortement lié à la maternité"" /><figcaption class=Familie Limacher erzählt: «Schuldgefühle sind für mich stark mit ­Mutterschaft verbunden»

Il devient vite évident que l'on ne peut en aucun cas faire les choses correctement. Le sentiment de culpabilité en est la conséquence logique, que ce soit parce que l'on a l'impression que l'on pourrait mieux faire au quotidien ou à cause de choses qui ont effectivement mal tourné dans la famille. Mais qu'est-ce que le sentiment de culpabilité ? Comment naissent les sentiments de culpabilité et quelle est leur fonction ? Quand est-ce que je sais, en tant que mère ou père, que je peux mettre ces sentiments de côté en toute confiance, et quand est-ce que je devrais agir ?

Un système d'alarme de l'âme

Les sentiments de culpabilité sont des émotions sociales et naissent en réaction à des actes ou à des fantasmes coupables. Elles font référence à un préjudice social et nous font prendre conscience que nos actions ne sont pas conformes à nos principes moraux. En d'autres termes, ils nous inhibent et nous poussent à éviter ou même à réparer quelque chose. Ils sont une sorte de ciment social. Un peu comme un système d'alarme de l'âme.

La culpabilité nous aide à naviguer dans ce monde de manière éthique.

Tina Malti, psychologue

On pourrait même dire que sans sentiment de culpabilité, il n'y aurait pas de civilisation, mais seulement la loi du plus fort. Ou, pour reprendre les mots de la psychologue du développement germano-palestinienne Tina Malti : «Le sentiment de culpabilité nous aide, nous les humains, à naviguer dans ce monde de manière éthique».

Le sentiment de culpabilité peut donc apparaître lorsque l'on a fait quelque chose de moralement répréhensible ou de légalement punissable - voler, mentir, tricher, frapper quelqu'un. Mais cela ne s'arrête pas là, loin de là. Le psychothérapeute, psychologue clinique et psycho-oncologue suisse Jürg Kollbrunner distingue dans son travail les sentiments de culpabilité authentiques - donc justifiés - et les sentiments de culpabilité socialement appris ou injustifiés. C'est là qu'interviennent les idéaux intériorisés, les modèles sociaux, le perfectionnisme tout à fait privé et la non-réponse, la non-suffisance.

La culpabilité peut également surgir lorsque l'on se sent mieux que quelqu'un d'autre. Ou lorsque l'on n'a pas fait assez pour aider quelqu'un d'autre. Il est donc logique que les sentiments de culpabilité soient excessivement présents dans les relations entre parents et enfants. Car dans aucune autre relation humaine, nous ne nous soucions autant de l'autre. Aucune autre relation n'exige un amour et des soins inconditionnels jusqu'à l'épuisement total.

Raphael Bonelli, psychiatre autrichien et fondateur de l'Institut pour la religiosité en psychiatrie et psychothérapie, s'est notamment penché sur le thème de la culpabilité dans le cadre d'une formation continue pour ses collègues de travail. Il fait remarquer à ce propos : Pour les prêtres, le sujet est simple. «Avec les dix commandements, il existe un catalogue de critères objectifs. Ensuite, on juge, on expie, on donne l'absolution et c'est tout», explique Bonelli. Mais dans la réalité quotidienne non religieuse, il manque un catalogue de critères simples.

5 conseils

Pour gérer le sentiment de culpabilité :

  • «Fixez un temps de rumination», recommande le psychothérapeute suisse Jürg Kollbrunner. Pour cela, on peut, selon lui, prévoir une demi-heure ou une heure par semaine pendant laquelle on se penche sur la culpabilité qui se cache derrière le sentiment (justifié ou non) et on se fait des reproches. C'est doublement bon : on gagne ainsi du temps et on satisfait son désir intérieur de punition. Jugez-vous de manière prévenante. Comme vous le feriez pour quelqu'un d'autre. Et pardonnez-vous.
  • Demandez-vous : «Qui parle dans ce sentiment de culpabilité ? Qui me l'a enseigné ?» Et admettez que vous en êtes contrarié. Faites preuve de compréhension, mais osez aussi vous confronter aux enseignants - à vos propres parents par exemple.
  • Notez vos propres exagérations et manque d'objectivité.
  • Reconnaissez votre droit à défendre vos propres intérêts.
  • Avant même que des sentiments de culpabilité ne se développent : Faites attention à la manière dont vous créez des idéaux. Le psychiatre et neuroscientifique autrichien Raphael Bonelli souligne à cet égard que nous ne pouvons certes pas décider nous-mêmes si nous sommes influencés, mais par qui. «Ce que nous lisons, à qui nous parlons, quelle musique nous écoutons, quels films nous regardons».

Culpabilité authentique et acquise

C'est peut-être pour cette raison que des générations entières ont grandi avec la règle d'or de l'éthique pratique : «Traite les autres comme tu voudrais être traité». Ou, en termes négatifs : «Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse». Ce credo s'applique aux sentiments de culpabilité authentiques, lorsque nous risquons de nous rendre vraiment coupables de quelque chose.

Pour ceux qui sont acquis, les choses se compliquent un peu. Car l'esprit du temps change et nous intériorisons des idéaux qui ne correspondent pas forcément à notre vérité intérieure. Ainsi, tout devient diffus.

Lorsque des tas de cadeaux s'accumulent sous le sapin de Noël, Remo, père de deux enfants, est par exemple tiraillé entre la joie pour ses enfants et le sentiment que tout cela est trop, que ses fils sont surchargés, trop gâtés et ingrats. C'est en tout cas ce que le quadragénaire a lu. Et lorsqu'il interroge son aîné à la rentrée sur ses premières expériences, le sentiment d'être un père insuffisant ne tarde pas à émerger. Car dans la classe, il y a la fille qui écrit déjà couramment, le garçon qui grandit en trois langues. «Et celui qui est tout devant à gauche, il joue vraiment bien du piano». Remo a-t-il vraiment trop peu encouragé son enfant ?

La famille Leuenberger raconte : "L'image de parents parfaits ne se laisse pas réaliser au quotidien"" /><figcaption class=Familie Leuenberger erzählt: «Das Bild perfekter Eltern lässt sich im Alltag nicht erfüllen»

Daniel Niederberger, thérapeute familial au centre de consultation Contact de Lucerne, répondrait sans doute par la négative à cette question. «Les sentiments de culpabilité - du moins ceux qui ne sont pas justifiés - sont une question d'esprit du temps et n'apparaissent parfois même pas sous cette forme dans les générations précédentes», fait-il remarquer. Et en effet, le père de Remo est déconcerté par le fait que son fils quitte le travail tôt trois fois par semaine pour aller chercher ses garçons à la garderie. «Je n'aurais pas eu le temps de le faire», dit Rolf, 70 ans.

Il n'a pas eu mauvaise conscience pour autant. «Pourquoi le serait-il ? J'avais une famille à nourrir et il n'y avait rien à dire sur les horaires de travail». Rolf ne comprend pas que Remo souhaiterait réduire son temps de travail pour pouvoir être encore plus présent à la maison.

De la connaissance et de la conscience

Bien sûr, le sentiment de culpabilité n'était pas non plus étranger il y a 100 ans. Mais différentes évolutions historiques ont fait que l'éducation des enfants est devenue depuis lors plus complexe ou plus diversifiée. Ainsi, les historiens et les psychologues soulignent surtout les évolutions dans le travail de prévention.

Ces changements ont eu lieu en particulier dans les années 1980, lorsque la société a pris conscience de la manière dont on pouvait nuire aux enfants et aux jeunes, par exemple en les négligeant, ou les protéger et les éduquer en augmentant les échanges et la sensibilisation.

De plus, la présence importante de la scène ouverte de la drogue dans les années 90 a également marqué des générations de futurs parents. En raison de la peur de perdre ses enfants à cause de la drogue, des services de prévention et des offres ont été créés à tour de bras.

L'éducation est devenue plus individuelle

Nos connaissances en matière de psychologie se sont également considérablement élargies au cours des dernières décennies. Nous savons aujourd'hui qu'un comportement problématique à l'âge adulte a souvent été précédé d'une enfance problématique. Nous connaissons les traumatismes et les diagnostics. A cela s'ajoute le fait qu'autrefois, les parents voyaient beaucoup moins de possibilités individuelles dans l'éducation. Beaucoup de choses n'étaient conformes à la société que d'une certaine manière. On faisait les choses comme on les avait toujours faites.

Autrefois, on élevait les enfants comme on le faisait depuis toujours. Aujourd'hui, il s'agit souvent pour les parents de faire le bon choix.

Il y avait moins de possibilités, moins de nourriture, moins de chambres, moins de cadeaux. C'était bien plus souvent les problèmes existentiels qui provoquaient des sentiments de culpabilité. C'est précisément ce qui rend la comparaison difficile aujourd'hui. Alors qu'à l'époque, les parents n'y étaient apparemment pour rien dans ce dont les enfants étaient privés, aujourd'hui, il s'agit souvent de la mesure, du bon choix et de savoir quand c'est trop.

Avant même la naissance de l'enfant, on est confronté à une masse énorme de guides d'éducation. Ensuite, l'encouragement commence bientôt ; outre le jardin d'enfants et l'école, la musique, le sport, la danse et la découverte d'autres cultures ne doivent pas manquer. Tout cela conditionne une exigence qui est aujourd'hui posée aux mères et aux pères.

Il en résulte une confrontation permanente avec le fait que l'on pourrait faire plus pour donner à son enfant les meilleures conditions possibles. Notre société a appris que l'optimisation fonctionne. L'éducation n'y échappe pas. Les nombreuses offres et méthodes d'éducation créent également une dynamique propre entre les parents. Dans la bonne volonté, on se donne mutuellement des conseils et on fait ainsi monter la pression.

Quel est l'effet de la culpabilité des mères qui travaillent sur les enfants ?

Dans une étude de l'université de Bonn, des enfants du primaire ont été interrogés sur leur perception de l'activité professionnelle de leur propre mère. L'attitude des enfants était très positive, ce qui correspond aux résultats d'autres enquêtes menées ces dernières années, dans lesquelles la majorité des enfants se déclaraient fiers de l'activité professionnelle de leur mère.

Selon l'étude, le point de vue de leurs propres enfants sur l'activité professionnelle et l'absence de leur mère s'avère très important pour l'expression d'un sentiment de culpabilité. Lorsque la vision de l'activité professionnelle de la mère est négative, le sentiment de culpabilité de la mère a un effet négatif sur le bien-être de l'enfant. En revanche, si l'enfant est sensibilisé à une approche positive et naturelle de l'activité professionnelle de la mère, les sentiments de culpabilité intrapsychiques de la mère n'ont pas d'importance particulière pour l'enfant. Ces conclusions peuvent être transposées à la vie quotidienne :

  • N'insistez pas sur les sentiments de culpabilité liés à la profession auprès de l'enfant.
  • Les personnes de l'entourage de l'enfant ne doivent pas faire de commentaires négatifs sur l'activité professionnelle de la mère.

L'avalanche de bons conseils, une partie du problème

Les connaissances, la famille, les livres et Internet montrent aux parents, parfois de manière insistante, ce qui doit être bien ou mal dans l'éducation. Jürg Kollbrunner déclare à ce sujet : «L'étude des éventuelles erreurs d'éducation semble être devenue presque une addiction collective parmi les parents». Selon lui, ce flot de conseils bien intentionnés, d'astuces et d'expériences personnelles fait toutefois souvent partie du problème. Kollbrunner explique : «Les bons conseils agissent souvent comme des accusations indirectes qui, de manière subliminale, peuvent même être perçues de manière plus négative que les conseils directs».

A cela s'ajoutent d'interminables défilés de mamans Instagram en pleine forme et chics, qui nous font face depuis des chambres d'enfants parfaites avec leurs enfants stylés, sans couches, attachés parented et, en tant qu'adolescents, bestfriends avec leurs parents. «Elles nous font croire qu'elles placent toujours leurs enfants au centre de leurs préoccupations, qu'elles les aiment bien plus que leur activité professionnelle et que l'argent n'a pas d'importance parce qu'on l'a tout simplement», explique Margrit Stamm, professeure émérite de psychologie pédagogique et de sciences de l'éducation à l'université de Fribourg et directrice de l'institut de recherche Swiss Education à Aarau.

Afin de séparer les idéaux intériorisés de la vérité intérieure, Raphael Bonelli évoque l'importance de ne pas mettre de côté nos sentiments de culpabilité, mais de les examiner comme une sorte de signal d'alarme : Pour le bien des enfants, aurait-on dû communiquer différemment pendant la séparation, aurait-on dû être plus présent à la maison ? Aurait-on dû se montrer moins véhément dans ses récriminations ? S'agit-il d'une faute justifiée ou d'une faute inculquée par les idéaux véhiculés par les films, la littérature et la publicité ?

Derrière les sentiments de culpabilité acquis, il y a quelqu'un dont nous avons peur de perdre l'amour.

Les sentiments de culpabilité dits authentiques surviennent lorsque nous faisons réellement du tort à quelqu'un d'autre ou à nous-mêmes. La science parle ici de conscience intuitive, une douleur intérieure avec laquelle nous réagissons à notre propre comportement fautif. Cela s'oppose aux sentiments de culpabilité inculqués. Ils nous ont été inculqués pour nous pousser à nous comporter d'une certaine manière.

Par exemple, pour toujours penser d'abord aux autres plutôt qu'à nous-mêmes. Cela devient problématique lorsque l'on se sent - à tort - toujours coupable. Et comme les sentiments de culpabilité permanents sont inhibiteurs et épuisants sur le plan émotionnel, ils finissent par perturber non seulement la personne qui en est victime, mais aussi son entourage. En effet, de manière chronique, ils peuvent notamment entraîner des troubles du sommeil, des agressions ou des états dépressifs.

Cherchez un soutien professionnel :

Lorsque la culpabilité prend le dessus et que vous ...

  • se sentent immédiatement accusés.
  • faire des crises de colère pour un rien.
  • faire des blagues blessantes qui ne sont que des blagues.

Agir contre le bien-être des enfants ?

Derrière les sentiments de culpabilité injustifiés se cache une société ou une personne d'autorité dont nous craignons la perte d'amour. Les identifier et y réfléchir peut aider à ne plus les percevoir aussi intensément à l'avenir.

En revanche, il ne faut pas simplement mettre de côté les sentiments de culpabilité légitimes. Car partir du principe que les parents n'agissent jamais consciemment contre le bien-être de leurs enfants serait une erreur, affirme Jürg Kollbrunner. Les parents aussi font des erreurs. Que ce soit par commodité ou à cause d'idées fixes mal vérifiées comme «quelques coups n'ont jamais fait de mal à un enfant». Ou tout simplement parce qu'ils sont dépassés par les événements.

Lorsque Max, âgé de quatre ans, se rebiffait, lorsqu'il n'était plus possible de le calmer, sa mère Nina ne savait parfois plus comment s'y prendre. Lorsque ses paroles ne parvenaient plus à le toucher et que le désespoir se transformait en colère, sa main glissait. Après cela, il se taisait. Tout comme elle. Le drame était terminé, mais la boule dans sa gorge était bien ancrée.

Reconnaître la racine du sentiment de culpabilité

Remettre en question le sentiment de culpabilité est important pour admettre les choses que l'on a effectivement mal faites ou que l'on aurait pu mieux faire. Il s'agit de reconnaître la racine et ce sur quoi on peut travailler.

Les excuses peuvent aider à obtenir le pardon - de l'autre ou de soi-même.

Nina avait vu une affiche sur le thème de la violence. Elle indiquait un numéro de téléphone où l'on pouvait obtenir de l'aide si l'on pensait ne pas pouvoir se contrôler. L'affiche était destinée aux hommes, mais Nina a tout de même contacté le service et a été rapidement orientée. Il faut demander de l'aide dès que l'on a l'impression de perdre le contrôle, dès que l'on sait que l'on fait quelque chose qui fait souffrir les autres ou soi-même. Et quand on ne se supporte plus soi-même.

Dans un premier temps, cette aide ne peut consister qu'en des entretiens anonymes. Il s'agit de dire ce que l'on a fait et de ne pas être jugé pour cela, mais d'être soutenu dans un changement de situation. Les excuses peuvent aider à obtenir le pardon - de l'autre ou de soi-même.

Benno Roth* raconte : "Avec la séparation, le sentiment de culpabilité a grandi chez moi"" /><figcaption class=Benno Roth* erzählt: «Mit der Trennung wuchsen bei mir die Schuldgefühle»

«Si nous comprenons la culpabilité qui se cache derrière le sentiment de culpabilité, nous pouvons non seulement regretter notre faute, nous excuser, demander pardon et nous efforcer de nous racheter, mais nous pouvons aussi apprendre à éviter le comportement coupable à l'avenir», souligne Jürg Kollbrunner. Ou nous pouvons justement reconnaître que la faute n'est pas aussi grave que nous le pensions.

Qu'est-ce qui distingue la mauvaise conscience du sentiment de culpabilité ?

Le sentiment de culpabilité est le sentiment clair d'avoir contracté une dette, alors que la mauvaise conscience n'est qu'une intuition. Dans le cas du sentiment de culpabilité, on est convaincu d'avoir commis une faute et on prend donc ses responsabilités. Indépendamment du fait qu'il y ait ou non une culpabilité objective.

Dans le cas de la mauvaise conscience, en revanche, on se doute d'une faute, mais on essaie de se soustraire à sa perception. Celui qui prend au sérieux son pressentiment l'intègre consciemment dans ses décisions et se sent coupable. Celui qui refoule sa conscience («Je n'ai rien fait du tout») espère que personne ne réagira et qu'il n'aura pas à assumer de responsabilité. Malgré tout, la mauvaise conscience peut alors nous assaillir.

Dans l'éducation des enfants, la conscience de l'intuition joue un rôle particulièrement important. Les parents vivent souvent des situations dans lesquelles ils exigent quelque chose de l'enfant - même si c'est en le priant ou en l'accompagnant d'explications - non pas parce que c'est bon pour l'enfant, mais parce que c'est plus confortable pour les parents. Lorsque ces petites malhonnêtetés se répètent, elles génèrent un sentiment d'insécurité chez l'enfant et une mauvaise conscience chez l'adulte.

Littérature

  • Margrit Stamm : Tu ne dois pas être parfaite, maman ! En finir avec le mythe de la supermaman - Comment se libérer d'exigences excessives. Env. 27 Fr.
  • Daniel Niederberger : Moins d'éducation - plus de vie. Des alternatives au stress de l'éducation. Env. 24 Fr.
  • Raphael Bonelli : C'est ta faute ! Un guide pour sortir des impasses psychologiques. Env. 15 Fr.
  • Jürg Kollbrunner : Entretien sur la culpabilité et les sentiments de culpabilité dans le cadre d'une consultation thérapeutique. Env. 28 Fr.
Ce texte a été initialement publié en allemand et traduit automatiquement à l'aide de l'intelligence artificielle. Veuillez noter que la date de publication en ligne ne correspond pas nécessairement à la date de première publication du texte. Veuillez nous signaler toute erreur ou imprécision dans le texte : feedback@fritzundfraenzi.ch