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S'entraîner, c'est démodé ?

Temps de lecture: 4 min

S'entraîner, c'est démodé ?

Un entretien avec le pédagogue d'apprentissage Armin Born sur l'art d'apprendre, sur les raisons pour lesquelles les enfants devraient continuer à s'exercer même lorsqu'ils savent quelque chose depuis longtemps et sur l'oubli.

Entretien : Fabian Grolimund et Stefanie Rietzler
Photos : Salvatore Vinci / 13 Photo

Monsieur Born, qu'évoque pour vous le mot «pratique» ?

Ah oui, je veux être capable de faire quelque chose, alors je commence à m'entraîner. S'exercer est toujours très étroitement lié au désir de savoir faire quelque chose - indépendamment du fait qu'il s'agisse de calculer ou de lire, de jouer de la guitare ou d'une activité sportive comme le football ou le saut en hauteur.

Armin Born travaille comme pédagogue et psychothérapeute psychologique spécialisé dans les troubles de la performance et le TDAH dans un cabinet de psychiatrie pour enfants et adolescents. Il est l'auteur de plusieurs livres sur l'apprentissage.

S'entraîner, c'est démodé ?

Du côté de l'école, l'exercice est souvent trop peu valorisé. On mise unilatéralement sur la compréhension, sur le discernement et sur le fait que l'enfant parvienne le plus possible seul et de manière autonome à la «connaissance» en question. Les exercices ou le bachotage sont alors considérés comme démodés et presque comme non pédagogiques.

Conseils pour un entraînement efficace : petites portions d'apprentissage régulières et, au début, répétition quotidienne si possible.

Les anciennes conceptions idéologiques de la pédagogie réformée continuent d'agir ici, bien qu'elles se soient avérées erronées et qu'il s'agisse d'un vœu pieux. Les résultats des recherches actuelles en matière de psychologie de l'apprentissage et de neurosciences prouvent sans réserve la nécessité de s'exercer et de répéter.

Dans vos livres, vous soulignez l'importance de l'automatisation. Qu'entend-on par là ?

Au début du processus d'apprentissage, l'être humain doit fournir un effort mental important et faire preuve d'une grande attention. En revanche, après un entraînement fréquent et intensif, l'apprentissage se fait presque tout seul. Désormais, les informations peuvent être traitées très rapidement sans grand effort. Une automatisation s'est produite.

Cela signifie-t-il que le discernement et l'automatisation vont de pair ? L'un ou l'autre ne suffit pas ?

Correct . Comparez par exemple un enfant au début du processus d'apprentissage de la lecture et un lecteur expérimenté. Au début, l'enfant a besoin d'une grande quantité d'activités neuronales rien que pour la reconnaissance des mots, ce qui épuise presque entièrement la capacité de traitement de sa mémoire de travail. Chez le lecteur expérimenté, en revanche, l'automatisation du processus de lecture permet, grâce aux capacités libres de la mémoire de travail, de saisir le sens de ce qui est lu.

Le «drill» permet ainsi de décharger la mémoire de travail. La mémoire de travail est ainsi libérée pour le traitement d'autres étapes de la solution. C'est sur cette base que s'effectue ensuite l'application flexible. Je dois maîtriser mes outils et savoir à quoi ils servent pour pouvoir les utiliser de manière flexible.

À quoi doit ressembler la pratique pour être efficace ?

Voici quelques principes de base pour une pratique efficace et adaptée au cerveau : petites portions d'apprentissage, répétition régulière et si possible quotidienne au début, phases d'apprentissage courtes et limitées dans le temps, «moins c'est plus». Il est également important de ne pas «surapprendre». Ne pas s'exercer seulement jusqu'à ce qu'un enfant sache quelque chose pour la première fois, mais nettement plus longtemps. Le taux d'oubli chez l'homme est tout simplement terrible. Or, la seule façon de lutter contre l'oubli est de répéter ce que l'on sait faire.

Apprendre n'est jamais facile. Une pratique quotidienne et régulière aide.
Apprendre n'est jamais facile. Une pratique quotidienne et régulière aide.

Comment motiver les enfants à persévérer et à s'entraîner jusqu'à ce que ce soit bien fait ?

J'explique toujours à l'enfant, et bien sûr aussi aux parents, comment fonctionne le cerveau, ce qui se passe dans le cerveau lors de l'apprentissage. De plus, les scanners cérébraux permettent de démontrer que plus un processus - par exemple la lecture ou le calcul - est automatisé, plus l'activité cérébrale nécessaire diminue. L'enfant sait donc toujours pourquoi il s'exerce, pourquoi il répète quelque chose.

Ce texte a été initialement publié en allemand et traduit automatiquement à l'aide de l'intelligence artificielle. Veuillez noter que la date de publication en ligne ne correspond pas nécessairement à la date de première publication du texte. Veuillez nous signaler toute erreur ou imprécision dans le texte : feedback@fritzundfraenzi.ch