Ces phrases n'aident pas les enfants perfectionnistes
Tout pourrait être si simple : l'enfant travaille assidûment, ramène de bonnes notes à la maison, est fiable. Mais derrière cette façade se cache souvent une immense pression intérieure, accompagnée de la peur de ne pas être à la hauteur, de faire des erreurs ou de ne pas répondre aux attentes des parents et des enseignants. Les enfants perfectionnistes sont généralement très performants, mais doutent constamment d'eux-mêmes.
Lorsque les parents remarquent à quel point leur enfant se met la pression, ils ont souvent tendance à vouloir le rassurer, le réconforter, relativiser. Mais certaines phrases bien intentionnées peuvent avoir l'effet inverse. Examinons quatre messages qui, souvent, mettent encore plus de pression sur les enfants et les adolescents perfectionnistes au lieu de les aider, et voyons ce qui peut les renforcer à la place.
Pour les enfants perfectionnistes, les notes reflètent leur estime de soi. Ils pensent : « Je ne suis aimable que si je suis bon. »
1. Phrase : « Il n'y a aucune raison de s'inquiéter autant ! »
Cette affirmation vient rapidement – et part d'une bonne intention. Après tout, objectivement, tout va bien ! L'enfant s'est bien préparé à son examen, ses notes sont bonnes, il est capable de tout ! Mais un enfant perfectionniste ressent les choses tout autrement. Il est pris dans un tourbillon de doutes, de peur de l'échec et de sentiment d'insuffisance.
Si l'on minimise sa réalité intérieure depuis l'extérieur, l'enfant se sent rapidement incompris et seul. Il apprend : « Tu exagères, tes sentiments ne sont pas justifiés. » Ainsi, nous, les adultes, renforçons involontairement son sentiment d'infériorité : « Je ne suis pas à la hauteur ! Je ne suis même pas capable de penser et de ressentir correctement ! »
Pour aider les enfants perfectionnistes, nous devons leur donner la possibilité de réaliser par eux-mêmes que leur peur des erreurs et des mauvaises notes est disproportionnée. Les parents peuvent par exemple leur poser des questions avec intérêt : « Ce test te préoccupe beaucoup, n'est-ce pas ? Tu veux bien me dire ce qui te passe par la tête ? »
De nombreux élèves tirent profit du fait que leurs inquiétudes et leurs peurs perfectionnistes soient transformées en personnage. Dans notre roman « Tu vas y arriver, Merle ! », Merle, la cane perfectionniste, découvre son « Tyrannicus » : cette voix intérieure dure et critique qui se manifeste dès qu'elle doit accomplir une tâche. En dessinant d'abord ce personnage sombre et en notant ses propos, elle parvient à prendre davantage de distance par rapport à lui.
Si nous voulons aider les enfants perfectionnistes, nous devons apprendre à les écouter : que signifie une note pour toi ? Et que se passe-t-il si tu obtiens de mauvais résultats ?
Vous pouvez également demander à votre enfant : « Que dit exactement cette voix intérieure sévère ? À quoi pourrait-elle ressembler et comment pourrait-elle s'appeler ? » Dans un deuxième temps, vous pouvez vérifier ensemble : « Est-ce vraiment vrai ce que dit ce critique intérieur ? Et ces phrases me font-elles du bien ? »
2. Phrase : « Allez, ce n'est qu'une note ! »
Une cliente en coaching qui souffrait d'anxiété face aux examens a déclaré : « Je déteste la phrase « Allez, ce n'est qu'une note ! ». Que restera-t-il de moi si même mes notes n'ont plus aucune valeur ? »
Pour les enfants perfectionnistes, les notes ne sont pas seulement le reflet instantané de leurs performances. Elles sont bien plus que cela : elles reflètent leur estime de soi. Ils pensent : « Je ne suis aimable que si je suis bon. » Lorsqu'un enfant s'est donné à fond pour un examen, qu'il a renoncé à ses loisirs, à son temps libre ou àson sommeil, cette note représente un prix immense. Il veut alors au moins avoir l'impression que tous ces efforts ont servi à quelque chose.
Si nous voulons aider les enfants perfectionnistes, nous devons apprendre à les écouter : « Que signifie une note pour toi ? Et que se passe-t-il si tu obtiens un mauvais résultat ? Qui serait déçu dans ce cas ? Penses-tu que tu ne pourras pas atteindre un certain objectif à cause de cela – et est-ce vraiment le cas ? T'inquiètes-tu de la réaction de tes parents ou de tes enseignants ? T'inquiètes-tu de te sentir moins valorisé ? »
Ce n'est qu'en comprenant les craintes qui se cachent derrière une mauvaise note potentielle que nous pouvons les examiner et, si nécessaire, les relativiser. Si notre enfant est déçu par une note, nous pouvons être là pour lui : « Tu t'es tellement investi et tu as renoncé à tant de choses pour réviser cet examen... Tu aurais souhaité obtenir un autre résultat... »
3. Phrase : « Tu vas y arriver ! »
Ce qui est censé être un encouragement peut exercer une pression énorme sur les enfants perfectionnistes. Car : « Et si je n'y arrive pas cette fois-ci ? Et si ma série de succès s'arrête ? » La phrase « Tu vas y arriver » est alors perçue comme une attente tacite selon laquelle l'échec n'est pas une option.
Au lieu de cela, nous pouvons dire à notre enfant : « Nous sommes là pour toi, même si ça ne marche pas. Aucune note au monde ne changera l'amour que nous te portons. » Ainsi, notre enfant apprend que ce ne sont pas ses résultats scolaires qui déterminent l'amour et l'attention que nous lui portons.
Les enfants perfectionnistes ont avant tout besoin d'être rassurés : « Je suis quelqu'un de bien, même si je fais parfois des erreurs. »
4. Phrase : « Super ! Je savais que tu pouvais le faire ! »
De nombreux parents d'enfants perfectionnistes vivent régulièrement la même situation : leur enfant rentre à la maison découragé après un contrôle et est convaincu d'avoir obtenu de mauvais résultats. Peu de temps après, il reçoit pourtant une bonne note.
« Crois enfin en toi ! », aimerait-on crier à l'enfant. Mais il ne peut pas croire en lui. Car il considère ses bons résultats comme un hasard ou un coup de chance, comme le résultat d'un test prétendument facile ou de la gentillesse de l'enseignant qui a corrigé son devoir. Il occulte sa propre contribution à sa réussite.
Cependant, féliciter excessivement l'enfant pour ses bonnes notes afin de renforcer sa confiance en lui a souvent l'effet inverse. En effet, ce genre d'éloges peut alimenter une estime de soi conditionnelle, c'est-à-dire le sentiment de n'avoir de valeur que lorsque l'on obtient de bons résultats.
Quelle alternative avons-nous ? Donner à l'enfant l'espace nécessaire pour réfléchir par lui-même, sans immédiatement classer ou évaluer ses performances ! Nous pouvons lui poser des questions telles que : « Comment ça s'est passé pour toi ? Es-tu satisfait ? Qu'est-ce qui t'a bien réussi ? Qu'est-ce qui a contribué à ton succès ? »
Conclusion : écouter plutôt que juger
Les enfants perfectionnistes ont avant tout besoin d'être rassurés : « Je suis quelqu'un de bien, même si je fais parfois des erreurs. » En leur transmettant ce sentiment, en les écoutant plutôt qu'en les jugeant, en étant à leurs côtés, même dans le doute et la déception, nous les aidons à être plus indulgents envers eux-mêmes. Et avec le temps, il leur sera peut-être un peu plus facile d'accepter leurs imperfections.
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