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TDAH et psychothérapie

Temps de lecture: 10 min

TDAH et psychothérapie

Dixième partie de la série TDAH : le TDAH fait partie des troubles psychiques les plus fréquents chez l'enfant et l'adolescent. Les personnes concernées présentent des symptômes qui sont souvent incompatibles avec les exigences d'organisation personnelle dans le quotidien scolaire ou familial. Les médicaments (stimulants) peuvent réduire ces symptômes. Mais quel est le rôle de la psychothérapie dans le traitement du TDAH ?
Texte : Simone Munsch

Illustration : Partner & Partner

Les enfants souffrant de TDAH présentent des troubles du comportement à l'instar de l'enfant qui gigote dans les livres d'images du médecin de Francfort Heinrich Hofmann au 19e siècle. Aujourd'hui, les symptômes d'inattention, d'hyperactivité et de manque de contrôle de l'action (impulsivité) sont des caractéristiques clés du diagnostic de TDAH. S'ils se manifestent pendant plus de six mois dans deux domaines de la vie ou plus (p. ex. école, famille), ils entravent le développement social et scolaire.

Les manifestations du SDAH peuvent être une source de stress pour l'enfant et les personnes qui s'en occupent, à tout âge. En âge préscolaire et scolaire, ces enfants présentent souvent une activité sans but, jouent peu et ont des difficultés d'apprentissage. La plupart du temps, des problèmes avec les enfants du même âge s'y ajoutent, ce qui perturbe le développement de l'estime de soi de l'enfant. A l'adolescence, l'agitation diminue, tandis que les problèmes d'attention, la charge émotionnelle et les problèmes de comportement social persistent.

Les symptômes de base du TDAH sont des oublis fréquents, des difficultés à travailler de manière concentrée pendant une longue période, des crises de colère ou des actions précipitées et contrastent avec les exigences scolaires et sociales. Soutenir un enfant souffrant de TDAH peut s'avérer très exigeant pour la famille et les enseignants.

Si la famille est déjà chargée ou si les enseignants ne sont pas en mesure d'assurer ce soutien, cela a un effet négatif sur les symptômes. C'est pourquoi la formation des parents ou des enseignants à la gestion du TDAH chez l'enfant est l'un des principaux piliers du traitement.

Traitement multimodal

Le traitement multimodal du TDAH chez l'enfant comprend la psychothérapie et, en fonction des symptômes, le traitement médicamenteux avec des stimulants. Et elle comprend

  • formation centrée sur les parents (sur la personne éducative)
  • formation centrée sur l'école
  • formation centrée sur l'enfant

La psychothérapie a pour but de maîtriser les troubles psychiques au moyen d'approches psychologiques. Cela comprend l'analyse des conflits sous-jacents (clarification), l'information sur les facteurs de maintien de la maladie et sur les possibilités de traitement (psychoéducation), l'élaboration d'objectifs communs (orientation vers un but) et l'exercice de comportements (orientation vers l'action) pour atteindre le but. Le vécu émotionnel, les pensées et les symptômes corporels sont également pris en compte. La psychothérapie se déroule en individuel ou en groupe et comprend un travail avec les parents et l'environnement social.

La série TDAH en bref

Partie 1 : Vivre avec le TDAH
Partie 2 : Mon enfant a un TDAH
Partie 3 : Enfants malades ou société malade ?
Partie 4 : TDAH - quels sont les droits des enfants ?
Partie 5 : TDAH et école
Partie 6 : Ritalin contre le TDAH - malédiction ou bénédiction ?
Partie 7 : Diagnostic du TDAH
Partie 8 : Mon enfant a un TDAH - et maintenant ?
Partie 9 : Le TDAH et les aspects éthiques du traitement
Partie 10 : TDAH et psychothérapie
Partie 11 : Traitement du TDAH sans médicaments. De grands avantages, de petits risques

Vous pouvez téléchargerici la série en 11 parties sur le TDAH au format PDF

Voici à quoi ressemble la pratique

La saisie des symptômes (diagnostic) et leur classification dans des catégories de diagnostic (DSM-5 ou CIM-10) constituent la base de l'action psychothérapeutique. La psychothérapie du TDAH a un caractère d'exercice et se déroule en ambulatoire. Ce n'est que dans les cas de symptômes graves et d'absence de succès qu'un traitement partiel ou stationnaire est recommandé.

La psychothérapie du TDAH comprend

  • la saisie du tableau des troubles et des facteurs de maintien (quand les symptômes sont-ils particulièrement prononcés, quand vont-ils mieux ?
  • l'analyse du rôle des parents et des enseignants (clarification),
  • l'information de l'enfant, des parents et des enseignants sur le trouble et le traitement psychothérapeutique (psychoéducation),
  • l'élaboration commune des objectifs (orientation vers les objectifs),
  • la pratique du comportement permettant d'atteindre l'objectif et son transfert dans la vie quotidienne (orientation vers l'action).

Concrètement : Alex, 9 ans, présente des problèmes moyennement prononcés tels que l'oubli, le manque de concentration, le fait de parler en dehors des autres et de se bagarrer. Bien que moyennement doué, il a du mal à suivre la matière scolaire. La relation entre lui et ses parents est bonne, mais il y a souvent des disputes et des larmes lorsque les parents font des devoirs avec lui ou cherchent le sac de gymnastique.

Alex a honte, se sent mal et dit qu'il se dispute plus que les autres à cause de cela. En psychothérapie, Alex apprend à reconnaître les limites de son attention et s'aide de listes sur son smartphone. Il s'entraîne à dire ouvertement qu'il a oublié quelque chose et élabore des possibilités de «réparer» les oublis ou les crises de colère. Ceci en accord avec les parents, qui conviennent eux-mêmes de donner à Alex l'occasion de s'exercer à diriger son attention au quotidien (cuisine, jeux).

L'objectif est d'apprendre à gérer ses forces et ses faiblesses de manière responsable.

L'enseignante est impliquée et, pendant les quatre premières semaines, fait signe à Alex à la fin du cours qu'il doit maintenant noter les devoirs dans son cahier de devoirs. Plus tard, 30 minutes avant la fin du cours, il indiquera à l'enseignante qu'il se souvient de son cahier de devoirs. Alex est récompensé pour ses efforts, et il récompense à son tour ses parents pour leurs efforts à être plus patients.

Les enfants atteints de TDAH souffrent souvent d'autres problèmes psychologiques tels que l'anxiété et l'humeur dépressive. Le fait de ne pas atteindre des objectifs scolaires ou sociaux (admission dans des groupes de pairs) a un effet défavorable sur l'estime de soi et l'évolution. Ce «cercle vicieux» doit être brisé si l'on veut que les enfants apprennent à long terme à faire ce qui leur est difficile. Si le traitement du TDAH ne parvient pas à améliorer suffisamment l'état de l'enfant, une thérapie supplémentaire sera nécessaire par la suite.

Comment les enfants atteints de TDAH peuvent-ils et doivent-ils être encouragés ?

Dans le cadre d'un nouveau projet de recherche, des chercheurs issus des disciplines des sciences de la santé, de la psychologie, de la pharmacie, de la sociologie, du droit et de l'éthique remettent en question la pratique d'un diagnostic accru et d'un traitement médicamenteux des enfants souffrant de troubles de l'attention. Le projet de recherche examine dans toute la Suisse les facteurs psychologiques, médicaux et sociaux qui peuvent conduire à un diagnostic de TDAH, au choix de mesures de soutien et à la prescription de médicaments. Il s'agit également d'observer les mesures préventives et les voies de traitement alternatives. Les chercheurs sont conseillés par des experts de la psychiatrie infantile et juvénile, de la médecine, de la recherche en éducation et du développement scolaire. Ce projet interdisciplinaire est soutenu par la Fondation Mercator Suisse. L'étude est menée par l'Institut de recherche et de conseil dans le domaine de la famille (Université de Fribourg), le Centre des sciences de la santé (ZHAW) et le Collegium Helveticum (EPF/Université de Zurich). Nous recherchons des parents d'enfants (âgés de 6 à 14 ans) chez qui un diagnostic d'AD(H)S/POS a été posé ou chez qui l'on soupçonne un problème d'attention.

Contact : projektkinderfoerdern@unifr.ch.

Le rôle des parents et des enseignants

Les troubles psychiques de l'enfant et de l'adolescent invitent à chercher des explications «simples» à des interactions complexes, par exemple à rejeter la faute sur les parents ou les enseignants. Cela n'est pas justifié et est préjudiciable à l'enfant. Aborder ensemble la problématique de l'enfant contribue à un traitement efficace.

L'entraînement des parents permet d'identifier les problèmes, de s'exercer à transmettre des exigences et de les adapter, et de convenir de conséquences adéquates en cas de comportement indésirable ou de récompenses en cas de comportement positif. En raison de leur symptomatologie principale, les enfants souffrant de TDAH ont besoin d'une attitude qui leur soit favorable et qui pose des limites.

Les enfants peuvent apprendre à gérer leurs faiblesses et leurs forces de manière responsable. Dans la psychothérapie avec l'enfant, l'accent est mis sur la transmission d'expériences positives. L'enfant avance à petits pas vers l'objectif (p. ex. accomplir des tâches de manière fiable, réprimer des comportements défavorables), les améliorations n'étant peut-être remarquées dans un premier temps que par l'enfant et ses parents. La psychothérapie seule pour le TDAH est efficace dans les cas légers et modérés.

La psychothérapie ne fait pas «disparaître» le TDAH.

Dans les cas de symptômes graves de TDAH ou d'efficacité insuffisante, une combinaison avec des psychotropes (généralement des stimulants) et donc un traitement multimodal sont mis en place pour assurer le succès du traitement.

Que signifie «traitement réussi» au quotidien ? Les progrès se traduisent par une diminution de la fréquence ou de la gravité des symptômes : les enfants oublient moins, apprennent à se guider eux-mêmes, savent ce qui leur fait du bien, ce qui aggrave les problèmes, et développent leur confiance.

Les parents et les enseignants font état de plus d'expériences positives, de plus d'efforts pour résoudre les problèmes, de moins de honte et de colère lors des disputes. La psychothérapie ne fait pas «disparaître» le TDAH.

L'objectif n'est donc pas la guérison, mais la mise en place d'une gestion responsable des faiblesses et des forces avec l'aide de la famille et de l'école. La psychothérapie du TDAH est axée sur l'établissement d'une réciprocité positive entre l'enfant, la famille et l'école. L'enfant apprend ainsi à ne pas douter de ses compétences, mais à utiliser des stratégies pour surmonter les problèmes de manière appropriée. Dans ce contexte, les parents et les enseignants sont les principaux entraîneurs des enfants !

Qu'est-ce que le TDAH ?

Pour certains, il s'agit du diagnostic à la mode de notre époque, pour d'autres du trouble psychique le plus fréquent chez les enfants et les adolescents : le TDAH (trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité) ou le TDA (syndrome de déficit de l'attention). Environ 5 à 6 pour cent de tous les enfants sont concernés. Les garçons sont nettement plus nombreux que les filles. La maladie est toutefois diagnostiquée beaucoup plus fréquemment.

Cette série en dix épisodes est réalisée en collaboration avec l'Institut de recherche et de conseil dans le domaine de la famille de l'Université de Fribourg, sous la direction de Sandra Hotz. Cette juriste dirige, avec Amrei Wittwer du Collegium Helveticum, le projet «Kinder fördern. Une étude interdisciplinaire», auquel participe également la Haute école zurichoise des sciences appliquées ZHAW. Le projet est soutenu par la Fondation Mercator Suisse.

Ce texte a été initialement publié en allemand et traduit automatiquement à l'aide de l'intelligence artificielle. Veuillez noter que la date de publication en ligne ne correspond pas nécessairement à la date de première publication du texte. Veuillez nous signaler toute erreur ou imprécision dans le texte : feedback@fritzundfraenzi.ch