Qu'est-ce qui démange et brûle comme ça ?

Il y a de la tarte aux noix et des fraises en dessert. Mon cœur s'affaisse. Nous n'avons pas informé nos hôtes des allergies de notre fille. Elle ne supporte ni les fraises ni les noix. Ce qui me fait presque le plus pitié à ce moment-là, ce sont les cuisiniers qui fouillent désespérément dans leurs armoires et leurs tiroirs pour trouver quelque chose de sucré que ma fille pourrait manger. Elle-même ne se sent plus aussi concernée dans ces moments-là.

En tant que famille, nous nous sommes habitués à cuisiner en tenant compte des allergies et des intolérances alimentaires. Les ingrédients alternatifs sont tellement intégrés dans notre quotidien que nous oublions complètement nos allergies de temps en temps.

Une maladie chronique aux multiples facettes

Les allergies sont une maladie chronique très répandue. Selon la fondation aha ! Centre d'Allergie Suisse , environ un quart de la population suisse souffre d'une allergie. En Allemagne, selon les dernières statistiques, cela concerne plus de 34 pour cent des femmes et environ 27 pour cent des hommes. Il est possible de s'adapter facilement à certaines allergies. En ce qui concerne les aliments, il existe par exemple de nombreux produits de substitution. Ceux-ci permettent de manger avec plaisir malgré les intolérances.

Les parfums, par exemple ceux des cosmétiques ou des détergents, peuvent également déclencher une allergie.

On ne s'habitue guère à d'autres allergies. Certaines sont si prononcées que le moindre contact déclenche de grands troubles. Un choc allergique peut mettre la vie en danger. Les allergies au pollen peuvent également nuire fortement à la qualité de vie des personnes concernées. C'est pourquoi de nombreuses personnes allergiques au pollen ne se réjouissent guère de l'arrivée du printemps. Le super camp de randonnée et de camping avec la classe en juin est un cauchemar pour un enfant fortement allergique au pollen d'herbe.

Que se passe-t-il en cas d'allergie ?

En cas d'allergie, le système immunitaire réagit de manière hypersensible à des substances étrangères à l'organisme et en fait inoffensives. Ces substances (généralement des protéines) sont appelées allergènes ou antigènes. Il peut s'agir de pollen, d'aliments, de poussière de maison ou de poils d'animaux. Les médicaments, les venins d'insectes et les parfums, notamment ceux contenus dans les cosmétiques ou les détergents, peuvent également déclencher une allergie.

Normalement, le système immunitaire veille à ce que le corps soit protégé contre les attaques d'agents pathogènes tels que les bactéries, les virus ou les champignons. Le système immunitaire de l'organisme déclenche alors une sorte de réaction de défense. Les troubles allergiques peuvent donc ressembler à un rhume ou à une grippe.

Les allergies peuvent également provoquer des maux de ventre, des diarrhées, des vomissements, des éruptions cutanées ou la formation de vésicules sur la peau. Les recherches actuelles indiquent que les allergies ne provoquent pas seulement des symptômes externes tels que le rhume ou des réactions cutanées, mais qu'elles peuvent également affecter les organes internes. Il s'agit notamment d'inflammations du tractus gastro-intestinal, d'atteintes des vaisseaux sanguins, du système nerveux central, des articulations et d'inflammations rénales.

Dans de nombreux cas, une allergie alimentaire primaire évolue jusqu'à l'âge scolaire.

Allergies croisées et allergies alimentaires

L'allergie aux noisettes de ma fille est-elle directement liée à son allergie au pollen de noisetier ? Pas nécessairement. Comme beaucoup d'allergies dites croisées, l'intolérance aux noisettes est plutôt due à l'allergie au pollen de bouleau. Le corps pense que la noisette est un pollen de bouleau et qu'elle est dangereuse.

Lorsque les protéines d'un aliment sont similaires à celles du pollen, le système immunitaire peut y réagir de manière allergique. De telles allergies croisées sont donc appelées «allergies alimentaires secondaires». Les personnes allergiques au pollen de bouleau réagissent à la noisette, à l'amande, aux fruits à pépins (par exemple la pomme), aux fruits à noyau (par exemple la pêche ou la cerise), à la fraise, au kiwi, au céleri, à la carotte, au soja et aux cacahuètes. Les personnes allergiques aux acariens de la poussière de maison peuvent également réagir aux crustacés tels que les écrevisses, les scampis ou le homard.

Une «allergie alimentaire primaire» est différente. Elle touche surtout les jeunes enfants (4 à 8 pour cent) et très peu d'adultes (moins de 3 pour cent). Selon Swissallergy, huit aliments sont responsables de plus de 90 pour cent des allergies alimentaires : les crustacés, le poisson, le soja, le blé, les noix, les arachides, les œufs et le lait. Les symptômes se manifestent généralement au niveau de la peau sous forme de démangeaisons, d'urticaire, de gonflements ou d'eczéma sévère. Des difficultés à respirer, des vomissements et des troubles circulatoires sont également possibles.

Dans de nombreux cas, une allergie alimentaire primaire évolue jusqu'à l'âge scolaire. L'allergène auquel le jeune enfant réagit doit toutefois être évité de manière conséquente pendant deux à trois ans. Toute suspicion d'allergie alimentaire doit toujours faire l'objet d'une consultation médicale. Le fait de supprimer inutilement des aliments a plutôt tendance à favoriser les allergies.

Les enfants atteints de dermatite atopique sont plus susceptibles de développer plus tard de l'asthme ou le rhume des foins.

Les enfants et les allergies

Le système immunitaire des enfants est encore en phase de développement. C'est pourquoi les enfants ne sont pas touchés par les allergies de la même manière que les adultes. Ils sont plus sensibles aux déclencheurs d'allergies. La peau étant encore plus fine, les allergènes pénètrent plus facilement dans le corps. Les réactions allergiques sont donc plus violentes.

Il existe ce que l'on appelle la «carrière allergique». Les jeunes enfants atteints de dermatite atopique (eczéma atopique) ont une plus grande probabilité de développer plus tard un asthme allergique ou un rhume des foins. Des études montrent également qu'un peu plus de la moitié des enfants atteints de dermatite atopique sévère présentent également une allergie alimentaire.

Les enfants dont les parents ou les frères et sœurs souffrent déjà d'allergies ont un risque plus élevé de développer également des réactions allergiques. La plupart des nouveaux cas de rhume des foins surviennent entre l'âge de six et seize ans. Les trois quarts des cas surviennent avant l'âge de 25 ans. Même si les allergies peuvent survenir à tout âge, ce sont surtout les enfants et les adolescents qui sont concernés par un diagnostic d'allergie.

Le changement climatique et la pollution augmentent les allergies au pollen.

Comment les allergies sont-elles traitées ?

Il existe principalement trois façons de traiter les allergies :

1. Éviter les allergènes (carence en allergènes) : Cela est surtout possible pour les aliments, les parfums, les allergies de contact (par exemple par contact avec du latex, des plantes ou des métaux) ou les poils d'animaux. On laisse de côté ou on évite ce qui provoque des troubles.
2. Traitement symptomatique : les allergies qui peuvent difficilement être évitées (par exemple les allergies au pollen) peuvent être traitées avec des médicaments tels que des antihistaminiques, des sprays nasaux ou des gouttes pour les yeux afin de soulager les symptômes.
3. Hyposensibilisation : lors d'une désensibilisation, de faibles doses de l'allergène sont régulièrement injectées sous la peau ou administrées sous forme de comprimés ou de gouttes sous la langue. Une hyposensibilisation dure au moins trois à cinq ans. Elle est surtout proposée en cas d'allergie au pollen, aux acariens et au venin d'insectes.

Les allergies ne peuvent pas être guéries à ce jour. Il existe toutefois des régions qui conviennent mieux aux personnes allergiques. Un climat propice aux allergies règne surtout au bord de la mer (Atlantique ou mer du Nord), où le vent marin souffle un air pauvre en pollen, ou à la montagne, où la saison pollinique est plus courte. Au-dessus de 1500 mètres d'altitude, les acariens sont quasiment inexistants. C'est pourquoi Davos, par exemple, est un lieu de résidence et de vacances très apprécié des personnes allergiques. La misère annuelle liée à notre lieu de résidence nous a incités, en tant que famille, à changer complètement de vie et à éviter activement le pollen.

Changement climatique, pollution et allergies

Le changement climatique et la pollution augmentent les allergies au pollen. Selon l'European Journal of Allergy and Clinical Immunology (2020), les plantes produisent davantage de pollen en réaction à une teneur élevée en dioxyde de carbone dans l'air. La saison pollinique commence plus tôt et dure plus longtemps en raison du réchauffement climatique. Des tempêtes plus intenses et pluvieuses pendant la saison pollinique entraînent une aggravation des allergies respiratoires et de l'asthme chez les personnes allergiques.

Il existe des preuves que la pollution atmosphérique modifie la nature du pollen des arbres. Des scientifiques polonais ont collecté des échantillons de pollen de bouleau à différents endroits. Ils sont arrivés à la conclusion que le pollen de bouleau des endroits où la pollution atmosphérique est élevée est plus agressif que celui des régions où l'air est propre.

Comment les allergies affectent les familles

Si un membre de la famille souffre d'une allergie, tous les autres en sont généralement affectés - de manière très différente. Voici quelques exemples :

• Si un enfant réagit de manière allergique à certains aliments, cela peut entraîner des tensions émotionnelles : S'il ne peut pas manger de chocolat aux noix ou de biscuits aux amandes lors d'une visite, il peut être triste. Les frères et sœurs se sentent alors parfois coupables et préfèrent s'abstenir ou ne peuvent pas vraiment apprécier les friandises.
• Les aliments spéciaux sont souvent plus chers que les aliments conventionnels, ce qui se répercute sur le budget familial.
• Tout le monde est concerné lorsqu'un enfant ne peut pas venir en excursion dans la nature lors d'un week-end ensoleillé de printemps et doit rester à la maison.
• Les rendez-vous hebdomadaires chez le médecin pour une désensibilisation mettent à mal le calendrier familial. Pour les petits frères et sœurs, cela signifie parfois passer de nombreuses heures dans les salles d'attente.

Mais surtout, les allergies peuvent avoir un impact psychologique sur les parents et les enfants concernés. Dans une étude anglaise, plus de 40 pour cent des parents ont atteint le seuil clinique d'un trouble de stress post-traumatique. Trente-neuf pour cent supplémentaires ont fait état d'une anxiété modérée à extrêmement grave. Plus l'allergie était forte, plus le stress psychologique des parents était élevé.

En outre, de plus en plus d'éléments indiquent que le stress psychologique aggrave les allergies, les réactions allergiques et l'asthme. Inversement, des données indiquent un lien entre l'apparition du rhume des foins et la dépression ou les troubles anxieux. Dans les deux cas, les allergies peuvent fortement réduire la qualité de vie des personnes concernées.

Qu'est-ce qui aide au quotidien ?

La maison est généralement un lieu sûr pour les personnes allergiques. C'est là qu'il est le plus facile d'éviter les allergènes et de garder les symptômes sous contrôle. Les plus grands défis commencent donc souvent devant la porte d'entrée.

À l'école, les vieux coussins de sol utilisés pour le cercle du matin deviennent des déclencheurs d'asthme pour l'enfant allergique aux acariens. Après avoir utilisé du savon parfumé pour les mains chez son voisin, le garçon allergique aux parfums se retrouve avec des cloques humides sur toute la peau. Les flips aux cacahuètes de la fête d'anniversaire de sa camarade de classe mettent en danger la vie de la jeune fille allergique aux cacahuètes.

Les parents ont la responsabilité de bien informer leur entourage sur les allergies de leurs enfants. Il est important qu'ils encouragent très tôt leurs enfants à gérer les allergènes, les symptômes et les médicaments avec confiance et compétence. Si les parents se sentent désécurisés, il est donc essentiel qu'ils bénéficient eux-mêmes de conseils et d'un soutien médical ou psychologique.

Les écoles aident un enfant souffrant du rhume des foins en faisant preuve de compréhension s'il ne peut pas se concentrer ou s'il est très fatigué pendant la saison des pollens.

Mais la société peut également contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes souffrant d'allergies. Il existe déjà quelques exemples positifs : Depuis 2018, les restaurants, boulangeries, snacks, etc. sont obligés de déclarer les allergènes dans leurs plats. Cela aide de nombreuses personnes allergiques à manger plus sereinement à l'extérieur. En outre, les supermarchés proposent de plus en plus de produits adaptés aux allergiques. Grâce aux labels de qualité pour les allergies, les personnes concernées peuvent les reconnaître au premier coup d'œil.

Les écoles et les enseignants facilitent le quotidien d'un enfant souffrant du rhume des foins en faisant preuve de compréhension s'il ne peut pas se concentrer ou s'il est très fatigué pendant la saison pollinique. Les jours où la concentration de pollen dans l'air est élevée, il est utile d'installer un purificateur d'air dans la salle de classe ou de suspendre un pare-pollen à la fenêtre. Les personnes allergiques au pollen devraient pouvoir passer la récréation à l'intérieur pendant les pires jours.

Les élèves de maternelle et de primaire aiment apporter un gâteau à leur anniversaire. Si un enfant souffrant d'une allergie alimentaire a toujours quelque chose d'approprié pour lui, il ne doit jamais regarder les autres festoyer. Dans le cercle des connaissances et des amis, il existe différents aspects qui permettent de se détendre malgré l'allergie. Ici aussi, une bonne communication est essentielle. Si j'avais informé de nos allergies les hôtes mentionnés au début avec le gâteau aux noix et les fraises, je leur aurais épargné une situation désagréable.

Il est parfois difficile de répondre aux besoins spécifiques des personnes allergiques. Mais pour les enfants en particulier, il est précieux qu'ils ne le ressentent pas. Il est de plus en plus évident que deux desserts différents soient servis sur la table, que quelqu'un repêche méticuleusement toutes les carottes de la soupe ou que chacun mélange lui-même sa salade de fruits. Plus tout le monde est détendu, mieux c'est.