«Le temps que nous avons en famille est si précieux»
Avec le diagnostic du cancer du sein, un petit monde s'est écroulé pour nous. On se dit : attendez, je suis enceinte, je n'ai pas le droit de manger du salami et de la mozzarella, et puis je dois faire une chimiothérapie ?! Il était inimaginable pour nous que cela ne fasse pas de mal à notre enfant.
Le pire, c'était de voir la stupeur, la tristesse et le désespoir dans les yeux de nos familles et de nos amis. Au final, c'est souvent nous qui avons dû rassurer et réconforter les autres.
Quand on est confronté de si près à la mort, chaque jour est un cadeau.
Famille Bauer
Après six cycles de chimiothérapie, notre Emily est née. Pour nous, c'était un miracle qu'elle soit en bonne santé ! Quatre jours après la naissance, nous devions subir une opération du sein, puis une radiothérapie et une thérapie par anticorps, et une longue période d'épuisement.
Le fait que la récupération prenne autant de temps n'est souvent pas compris par les personnes extérieures. Dès que les cheveux repoussent, tu es à nouveau en bonne santé pour la société. La maladie nous a appris à nous tenir debout et à dire : stop, nous avons besoin d'aide ! Stop, c'est notre limite ! Cela n'a pas été facile pour nous.
Depuis, nous profitons beaucoup plus de chaque jour. Lorsque l'on est confronté de si près à la mort, chaque jour est un cadeau. On devient plus reconnaissant pour ce que l'on a, on est plus satisfait. Il y avait un tel bonheur au fond de nous que nous ne l'avons ressenti qu'après coup.
Après une telle période, on devient beaucoup plus détendu sur certaines choses, on ne voit plus beaucoup de choses au quotidien de manière aussi étroite et on pense : "Oh, allez, ce n'est pas si important que ça. Qu'est-ce qui compte vraiment dans la vie ? De quoi avons-nous besoin en tant que famille, en tant que couple ?
Mais en même temps, la maladie nous a fait perdre notre légèreté. L'insouciance n'est jamais revenue complètement. C'est une perte, une tristesse qu'il faut accepter à un moment donné. Mais nous avons bien surmonté ce deuil. C'est surtout notre fille Emily qui nous a aidés à retrouver notre quotidien. Les enfants ont le don merveilleux de vivre dans le présent, ce que beaucoup ont oublié.
