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Être parent ne signifie plus jamais ne pas être père ou mère

Temps de lecture: 5 min

Être parent ne signifie plus jamais ne pas être père ou mère

Voici le dernier article de Mikael Krogerus pour Fritz+Fränzi. Le chroniqueur y tire de nombreuses conclusions instructives sur le fait d'être parent et prend congé de tous les lecteurs et lectrices en les remerciant personnellement.
Texte : Mikael Krogerus

Illustration : Petra Dufkova / Les illustrateurs

C'est en fait fou : être parent est la seule activité que l'on peut exercer sans connaissances préalables. Conduire une voiture ? Nager en bassin profond ? Opérer à cœur ouvert ? - Tout cela n'est autorisé qu'après avoir passé un examen de capacité. Mais être parent ? Allez-y !

Il s'agit pourtant d'une tâche extrêmement complexe et multidimensionnelle. Et surtout, une tâche qui dure toute la vie : Car tu ne seras plus jamais ni père ni mère. Jusqu'à la fin de ta vie, il y aura un lien entre toi et ton enfant. Le fait que l'on puisse exercer cette activité sans aucune préparation a bien sûr aussi un côté positif. Si l'on savait dans quoi on s'engage, on refuserait à la rigueur en remerciant.

La seule chose qui aide, c'est de comprendre que faire des erreurs fait partie de la vie. Et qu'il ne faut pas perdre le sens de l'humour.

Le manteau que l'on enfile en ayant des enfants et que l'on ne quittera plus jamais est fait d'une matière inconnue, un mélange d'amour et de plomb. Du jour au lendemain, on doit prendre des responsabilités. Pour un autre être humain. Mais aussi pour soi-même. Il faut prendre sa propre vie en main. Et la prendre n'est plus une option, car tout à coup, tu tiens la vie d'une autre personne entre tes mains.

Cela conduit à des sentiments extrêmes d'attachement, mais aussi à ceux de surmenage et de solitude. Parce que tu sens instinctivement que tu vas faire beaucoup de bêtises avec tes enfants. La seule chose qui aide, d'après mon expérience de presque vingt ans dans l'éducation des enfants, c'est de comprendre que faire des erreurs fait partie de la vie. Et qu'il ne faut pas perdre le sens de l'humour. L'art consiste à faire de son mieux et à ne pas se prendre au sérieux. Car dans la vie, il ne s'agit ni des meilleurs parents ni des meilleurs enfants, mais en tant que parents, nous pouvons essayer de pratiquer au moins ce qui nous définit idéalement en tant qu'êtres humains : être là pour quelqu'un d'autre.

Avec les enfants, comme dans la vie, il ne s'agit pas de réaliser ses rêves, mais de trouver la légèreté dans la difficulté.

Être parent, c'est dire adieu aux représentations idéales. Ne nous faisons pas d'illusions, nous avons tous en tête des images de ce qu'est une famille heureuse. Dans mon cas, c'était l'idée d'une sorte d'enfance à Bullerbü : mes enfants devaient grandir insouciants et autonomes en Scandinavie. Mais les choses se sont passées autrement. Bien sûr, il y a des jours où le fait d'être parent me semble scintillant et facile. Mais il y a aussi des jours qui pèsent plus lourd. J'avais imaginé beaucoup de choses différentes. Mais je crois qu'avec les enfants, comme dans la vie, il ne s'agit pas de réaliser ses rêves, mais de trouver la légèreté dans la difficulté.

Être parent, c'est vivre la radicalité du moment, car de nombreuses situations donnent l'impression de durer éternellement. L'enfant n'arrive pas à s'endormir ? On aura l'impression qu'il ne s'endormira plus pour le reste de sa vie. L'enfant ne mange pas de légumes ? Il ne mangera plus jamais de légumes ! Il a des difficultés à l'école ? Il n'aura pas de diplôme !

Mes enfants doivent savoir qu'ils ont fait une chose extrêmement bien dans leur vie : Ils nous ont rendus heureux, ma femme et moi.

En tant que parents, on vit au maximum dans l'instant présent. C'est généralement considéré comme quelque chose de souhaitable, mais cela peut aussi être épuisant si le moment que l'on vit est long, épuisant ou même transfrontalier. Mais à cette radicalité du moment s'ajoute une radicalité du changement. Si je le pouvais, je crierais à mon moi plus jeune : Rien ne reste comme avant. Tout change. Tout passe. Les bonnes choses malheureusement, les mauvaises heureusement.

Être parent, c'est aussi se demander de temps en temps si l'on a fait quelque chose de bien dans sa vie. J'ai récemment trouvé une réponse à cette question dans un roman. Elle dit en substance que je ne saurai jamais si ce que j'ai fait était juste. Mais mes enfants doivent savoir qu'ils ont fait quelque chose d'extrêmement bien dans la vie, d'une manière ou d'une autre : Ils nous ont rendus heureux, ma femme et moi. Si heureux que je pense presque que c'est la seule raison de mon existence. Le simple fait de savoir qu'il est possible d'être aussi heureux vaut déjà quelque chose, même si ce sentiment n'est pas toujours présent.

C'est la dernière chronique que j'écris pour Fritz+Fränzi. Mes enfants sont maintenant grands, je n'ai plus rien à leur apprendre, je ne peux que les regarder et m'émerveiller de voir comment ils s'en sortent tellement mieux que moi dans la vie, eux pour qui j'ai toujours eu tant d'inquiétude.

Je voudrais vous remercier, chère lectrice et cher lecteur, de m'avoir accompagnée dans mon voyage à travers la parentalité. J'ai été ravie de chaque réaction, des critiques certes, mais surtout des approbations, car elles m'ont donné le sentiment que je n'étais pas seule, que d'autres avaient aussi des difficultés, mais que d'autres aussi ressentaient cette joie irrépressible que seuls les enfants peuvent déclencher en vous.

Ce texte a été initialement publié en allemand et traduit automatiquement à l'aide de l'intelligence artificielle. Veuillez noter que la date de publication en ligne ne correspond pas nécessairement à la date de première publication du texte. Veuillez nous signaler toute erreur ou imprécision dans le texte : feedback@fritzundfraenzi.ch