«La sextorsion touche de plus en plus d'enfants»
Madame Bernhard Hug, une campagne contre les cyberdélits sexuels est actuellement en cours sur divers canaux. Quel est le but de cette campagne ?
En Suisse, une personne adolescente sur deux a déjà été harcelée sexuellement en ligne. Il faut en moyenne trois minutes pour que les enfants soient confrontés à des avances sur les forums de chat ou de jeux. 85 pour cent des personnes concernées par des délits cybersexuels ont moins de 20 ans. La campagne de sensibilisation de trois ans est placée sous la devise «Ce que tu partages en ligne, tu le partages avec tout le monde. Protégez ce qui est important pour vous». En 2024, l'accent sera mis sur la sextorsion.
De plus en plus souvent, des photos d'enfants partagées de manière irréfléchie se transforment en matériel de chantage.
Qu'est-ce que la sextorsion ?
Un délit dans lequel des photos ou des vidéos intimes sont utilisées à mauvais escient pour faire pression sur quelqu'un. Parfois, les auteurs sont des ex-petits amis qui abusent de photos de nus initialement partagées d'un commun accord, dans d'autres cas, des adultes se font passer en ligne pour des adolescents et y gagnent la confiance de mineurs, pour ensuite exiger des photos sexuellement explicites qui rendent la victime vulnérable au chantage.

De plus en plus souvent, des photos d'enfants partagées de manière irréfléchie se transforment en matériel de chantage. Ce phénomène est aggravé par les possibilités offertes par l'intelligence artificielle de transformer des photos quotidiennes inoffensives en contenu sexuel. Le service d'alerte Clickandstop.ch enregistre depuis 2022 une multiplication par huit des cas de sextorsion signalés chez les enfants. Cela concerne de plus en plus de personnes.
Comment pouvons-nous mieux protéger les enfants ?
Premièrement, en ne publiant pas de photos montrant un enfant de face ou son visage. Deuxièmement, les parents doivent parler clairement. Beaucoup n'aiment pas nommer explicitement la violence sexuelle en ligne parce qu'ils ne veulent pas y confronter leur enfant. C'est pourtant nécessaire pour signaler à l'enfant : Tu peux venir nous voir à tout moment.
Troisièmement, les parents devraient croire leur enfant sans réserve si des photos de nus apparaissent sur le web sans qu'il puisse les expliquer. Les enfants doivent savoir que la sextorsion ne s'arrête pas lorsque l'auteur promet de se taire s'il reçoit de l'argent ou «une autre photo». Il faut immédiatement faire appel à la police.
Campagne de protection de l'enfance sur la "sextorsion
Vous trouverez plus d'informations et de conseils ici : kinderschutz.ch/sextortion