Comment l'insémination artificielle influence-t-elle la vie de famille ?

Le désir d'enfant prend différentes formes et peut être fort et profond. Malheureusement, ce souhait ne se réalise pas pour tout le monde. Plus d'un couple sur sept dans le monde est concerné par un trouble de la fertilité.

Si l'enfant désiré se fait attendre, cela peut affecter différents domaines de la vie. Ainsi, la santé physique et psychique des couples, leurs relations sociales et leur partenariat sont affectés.

Un désir d'enfant inassouvi peut être source de stress, de tristesse, d'angoisse ou de dépression.

Par exemple, certaines personnes concernées se retirent de leur environnement social, car elles ne veulent pas (ou plus) qu'on leur parle de leur projet d'enfant. De manière générale, de nombreuses personnes concernées font état de stress, de tristesse, d'anxiété et de dépression.

L'insémination artificielle à la rescousse

Afin d'augmenter les chances de devenir parents malgré un trouble de la fertilité, de plus en plus de couples ont recours à des techniques de procréation assistée.

Les techniques de reproduction assistée désignent des interventions médicales visant à induire une grossesse et consistant à traiter soit des ovules, soit des embryons. En Suisse, environ 6000 femmes sont traitées chaque année et un enfant sur 40 naît à la suite d'un tel traitement.

Une grossesse éprouvante

La recherche nous apprend toutefois que ce traitement peut également être très stressant et éprouvant. Par exemple, en raison des coûts élevés, des différents examens médicaux et interventions, ainsi que de la grande incertitude, car seule une partie des tentatives de traitement sont couronnées de succès.

Le traitement exige des couples un engagement financier, temporel et émotionnel important. Même si une grossesse s'est produite, les femmes traitées font état de plus de stress et d'anxiété que les femmes qui sont tombées enceintes naturellement.

Le détour vers le bonheur familial pose donc de nombreux défis aux personnes concernées. Avec l'augmentation du nombre de traitements réussis ces dernières années, la question de savoir si le traitement laisse des traces à long terme, c'est-à-dire comment les familles se sentent après la naissance de l'enfant, a gagné en importance.

La situation familiale n'est pas assez étudiée

Les recherches menées jusqu'à présent présentent une image rassurante. Les techniques de reproduction assistée semblent avoir peu d'impact sur les membres de la famille et sur la vie familiale. Toutefois, les études ne sont pas univoques et peu d'entre elles portent sur l'enfance.

Les familles concernées sont plus âgées à la naissance et ont souvent un revenu plus élevé.

Pour les chercheurs, la difficulté réside notamment dans le fait que les familles qui ont eu leur enfant à l'aide de techniques de reproduction assistée diffèrent des familles qui ont eu leur enfant de manière naturelle. Par exemple, elles sont plus âgées à la naissance de l'enfant et ont souvent un revenu plus élevé.

Nouvelle approche des études à l'université de Zurich

Dans l'étude scientifique «StART Familie» de l'Université de Zurich, nous souhaitons examiner de plus près les effets d'une reproduction assistée réussie sur la famille, afin de mieux comprendre ses chances et ses risques.

Afin de pouvoir comparer les familles malgré leurs différences, nous recherchons pour la participation à l'étude une constellation familiale bien précise. Il s'agit de familles de quatre personnes dont l'un des deux enfants a été conçu à l'aide de techniques de reproduction assistée et l'autre de manière naturelle.

En remerciement de leur participation, les participants recevront un set cadeau d'une valeur de 150 francs.

Nous souhaitons comparer ces familles en termes de santé mentale des parents, de parentalité et de développement psychosocial des enfants. Nous espérons ainsi savoir bientôt si un traitement de procréation assistée laisse des traces dans le quotidien familial. Alors, vous et votre famille participez aussi à notre étude ?

Voici les critères de participation à l'étude

Pour notre étude, nous recherchons des familles de quatre personnes qui ont eu l'un de leurs deux enfants à l'aide de techniques de reproduction assistée et l'autre de manière naturelle. Les enfants doivent être âgés de 2 à 14 ans.

Nous enquêtons :

• la santé mentale des mères et des pères
• la parentalité (par ex. comportement éducatif)
• le développement psychosocial des enfants
• les variables biologiques qui fournissent une indication sur le stress vécu

Vous pouvez participer à l'étude en famille, depuis votre domicile. La participation comprend le remplissage de questionnaires psychologiques par les parents ainsi que la collecte autonome unique d'échantillons d'ongles et de salive de toute la famille.

Toutes les données collectées sont traitées de manière absolument confidentielle et cryptées. La participation se déroule sur une période de 2 à 3 semaines et l'effort total est de 2 à 3 heures.

Ce projet de recherche est mené à l'Université de Zurich sous la direction du professeur Ulrike Ehlert, dans le cadre du pôle de recherche universitaire «Human Reproduction Reloaded».