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Chanter du plus profond de son âme

Temps de lecture: 5 min

Chanter du plus profond de son âme

Les enfants de sa chorale montrent toujours à Sibylle Dubs de quoi il s'agit en fait en chantant et en faisant de la musique. Un garçon a particulièrement touché la pédagogue musicale.
Texte : Sibylle Dubs

Dessin : zVg

Passionata - Les cours de musique font la différence

Lors d'une répétition de la chorale, j'ai une fois de plus observé Tim*, qui chantait avec des paroles sûres et des sons magnifiques. Si quelqu'un me demandait pourquoi nous proposons une chorale à l'école, je lui répondrais : «Assieds-toi et regarde pendant une heure un enfant, Tim par exemple».

Tim n'est pas le garçon que l'on remarque immédiatement. Il ne se présente pas pour chanter en solo, ne cherche pas à attirer l'attention. Il se trouve certes au premier rang, mais tout à fait à l'extérieur. Les enfants peuvent choisir leur place en grande partie eux-mêmes.

Tim ne sort pas du lot. Mais une fois qu'on l'a sous les yeux, on ne peut presque plus détourner le regard.

Tim est une valeur sûre sur le plan musical et organisationnel. Il chante avec présence, ne manque aucune répétition et retient les instructions. Lorsque nous, les monitrices, ne nous souvenons plus si nous avons lancé le mouvement à droite ou à gauche lors d'une chorégraphie le semestre dernier, Tim est l'un des enfants sur la réponse duquel on peut compter. Tim ne se distingue certes pas. Mais une fois qu'on a posé les yeux sur lui, on ne peut presque plus détourner le regard. Il rayonne d'un attachement à la musique et aussi au groupe.

Un bon enseignement musical est une question de chance

J'enseigne à l'école primaire la matière formation musicale de base, en abrégé MGA, sur mandat de l'école de musique de la ville de Zurich. La MGA dure deux ans. A partir de la troisième année, nous, les pédagogues musicaux, n'avons plus le droit d'enseigner à des classes, seulement aux enseignants du primaire. Or, ces derniers ne savent parfois pas comment faire de la musique avec des groupes. En effet, la didactique de la musique peut être supprimée dans de nombreuses hautes écoles pédagogiques. Ainsi, c'est finalement une question de chance si un enfant reçoit des cours de musique à l'école primaire, comme l'exige le programme scolaire.

Notre école de Holderbach tente de combler ce manque par des offres musicales. Avec la chorale, ma collègue Valérie Spreng et moi-même avons créé une oasis qui est très fréquentée. Valérie est également professeur de MGA. Grâce à la chorale, les adieux à nos enfants après la deuxième année ne sont plus aussi larmoyants, car après les vacances d'été, les élèves de troisième année fraîchement diplômés peuvent continuer à venir chez nous de leur plein gré et rester jusqu'à la fin de l'école primaire.

La musique trouve son chemin

Le chœur Holderbach chante à un fier niveau. Les enfants ont déjà entraîné leur oreille et leur voix à la MGA et peuvent mémoriser des mélodies à la vitesse de l'éclair. Ils apportent leurs propres idées pour les mouvements ou la structure des chansons.

Ils se lancent dans des expériences, crient pour un son de jungle comme des petits singes et des perroquets ou imitent un orage. Nos jeunes chanteurs ont le sens de la qualité et ils apprécient la musique. Lorsque le son sort de la salle de chant le lundi après-midi, enfants et adultes s'arrêtent devant la fenêtre.

Quelle est la valeur de l'éducation scolaire et de la carrière future si les enfants n'apprennent pas comment vivre ?

Faire de la musique signifie se percevoir en tant qu'être humain. Cela se fait d'une part physiquement par la respiration, la posture et les mouvements. La musique trouve en outre son chemin jusqu'au plus profond de l'âme. J'enseigne cette matière, non pas parce que j'attends des enfants qu'ils fassent de la musique toute leur vie. Nous ne proposons pas non plus la chorale pour que les enfants profitent d'un moment de plaisir ou d'insouciance. Ce sont des effets secondaires.

Faire de la musique, c'est reconnaître la beauté, vivre la passion, ressentir la douceur et se rapprocher de l'insondable. Quelle est la valeur de l'éducation scolaire et de la carrière future si les enfants n'apprennent pas à vivre ?

Un sac à dos plein de problèmes

Tim n'est pas un enfant sûr de lui en dehors du chœur, il a du mal à s'intégrer et traîne un sac à dos de problèmes. Lorsque je lui ai dit après la répétition que j'avais écouté sa voix et que j'étais enthousiasmé par la qualité de son chant, il m'a répondu : «Je dois vous dire un secret ? Ce n'est pas moi qui chante si bien. Je ne fais que copier. J'écoute beaucoup de chansons et j'imite les musiciens».

Je l'ai corrigé : «Non Tim, c'est toi. C'est ta voix. Ecouter d'autres musiciens, ça s'appelle l'inspiration, les imiter, c'est s'entraîner. Parce que ça te permet d'expérimenter la beauté. Ce que j'entends quand tu chantes, c'est à cent pour cent Tim. Ton corps, ton âme et ta tête intelligente». Nous avions tous les deux les larmes aux yeux après cette conversation.

Passionata -Les cours de musique font la différence

Cette chronique relate des expériences vécues dans les cours de musique de l'école Holderbach de la ville de Zurich. Les enfants de la première et de la deuxième classe suivent deux leçons hebdomadaires de formation musicale de base (MGA) avec un enseignant spécialisé.

A partir de la troisième classe, ils ont la possibilité de rejoindre la chorale de l'école. Régulièrement, les enfants et les enseignants chantent et dansent ensemble dans la cour de récréation.

Faire de la musique, c'est la vie à l'état pur et un enseignement musical pédagogiquement fondé est important pour le développement de chaque enfant.

*Lesnoms des enfants ont été modifiés par la rédaction.

Ce texte a été initialement publié en allemand et traduit automatiquement à l'aide de l'intelligence artificielle. Veuillez noter que la date de publication en ligne ne correspond pas nécessairement à la date de première publication du texte. Veuillez nous signaler toute erreur ou imprécision dans le texte : feedback@fritzundfraenzi.ch