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Rentrée scolaire : le nouveau rôle des parents

Temps de lecture: 10 min

Rentrée scolaire : le nouveau rôle des parents

Le passage à l'école primaire est un grand pas. L'enfant vit des journées et des exigences différentes, les parents ressentent de nouvelles inquiétudes. Une chose ne change pas : l'importance de la délicatesse et de la force relationnelle dans l'éducation. Que faut-il entendre par là ?

texte : Inke Hummel

Des photos : Kyla Ewert

La première année décide du reste de la vie ! Cette phrase peut sembler exagérée, mais la manière dont nous regardons le début de la scolarité la rend relativement cohérente. Alors que les années précédentes, les parents regardent beaucoup leur enfant, son développement et les étapes qu'il a personnellement franchies, le regard change généralement rapidement lorsqu'il entre à l'école primaire.

Auparavant, on attendait avec joie et on se réjouissait lorsque les premiers pas étaient faits, que le premier mot sortait de la bouche de l'enfant, qu'il pouvait à un moment donné dire «merci !» ou qu'il ne frappait plus dans une crise de colère. Désormais, le comportement de l'enfant est examiné avec plus de méfiance, les évaluations et les notes prennent de l'importance et les commentaires des autres parents peuvent devenir plus pertinents.

Le regard des parents se tourne vers l'extérieur : Comment notre enfant est-il perçu ? Comment se situe-t-il par rapport aux autres ? La pression s'installe et prend souvent le pas sur le plaisir d'être ensemble.

Garder le regard sur l'enfant

Un tel changement de point de vue sur l'extérieur n'est pas favorable à la relation parents-enfant et donc au développement de l'enfant. Il est important que les parents se rappellent de quoi ou de qui il s'agit réellement en matière d'école : pas de la meilleure performance, du fait de se faire le moins remarquer possible ou du plus grand diplôme, mais de l'enfant. C'est sur ce point que l'accent doit être mis.

Outre le calcul, la lecture et l'écriture, il existe en effet de nombreux autres domaines qui sont extrêmement importants pour la maturation personnelle. On peut citer par exemple la formation d'une image de soi réaliste, une gestion plus mature des émotions ou le développement de l'autonomie. Les enfants ont donc besoin d'espace, d'opportunités d'apprentissage et de soutien, à l'école et en dehors, pour développer ces nombreuses capacités et compétences.

La réussite de l'apprentissage scolaire dépend avant tout de la force des relations et non des concepts.

D'autre part, les premières années d'école sont importantes pour s'adapter au système scolaire. Celui qui ressent un manque d'envie dès la troisième année aura du mal à rester motivé pour les années suivantes. C'est pourquoi, quelle que soit la difficulté rencontrée, l'enfant et son envie d'aller à l'école devraient toujours être au centre des préoccupations : Comment le motiver ? Comment aborder le problème sans mettre en péril son envie d'apprendre ? Et non pas : comment passer d'un 4 à une meilleure note ?

Cette attitude exige un travail relationnel plutôt qu'une pression. De la part des enseignants, de la communauté de classe et des parents. La recherche pédagogique actuelle montre que le succès de l'apprentissage scolaire ne dépend pas tant de la sophistication et de la modernité des concepts appliqués, de la grandeur du matériel utilisé ou de la propreté et de la beauté du bâtiment scolaire. Il dépend surtout de la force des relations. Qu'est-ce qui se cache derrière ?

Les relations parents-enfants sont fortes lorsque ...

  • ... les parents connaissent bien leur enfant : Quelle est sa nature et de quoi l'enfant a-t-il besoin de votre part pour l'accompagner ? Quelles sont les tâches de développement de son âge actuel et de quel accompagnement ont-elles besoin ?
  • ... les parents doivent faire preuve de sensibilité et sentir : de quoi l'enfant a-t-il besoin en ce moment - plutôt de se laisser aller ou de beaucoup de proximité et de sécurité ? Quel degré d'autonomie peut-il déjà vivre ? Où ne dois-je pas me mettre en travers de son chemin ? Et aussi : de quoi se réjouit-il ? De quoi a-t-il peur ? Quels sont les sentiments qui l'habitent encore ?
  • ... la sécurité de l'attachement s'est développée : l'enfant a une confiance primaire dans le fait qu'il peut compter sur les personnes qui s'occupent de lui, de sorte qu'il est capable de surmonter le stress et les défis.
  • ... les parents peuvent assumer la responsabilité de la relation : Même si cela devient fatigant et qu'un enfant se montre peut-être très exigeant, voire insultant, les adultes ont le rôle de toujours tendre la main et de ne pas abandonner la relation.

Comment vivre ces quatre domaines ?

1. tâches de développement

Pendant les premières années de l'école primaire, l'enfant a beaucoup à faire. Des défis tels que développer une image de soi saine, réguler sa vie émotionnelle, devenir plus autonome et plus compétent dans l'interaction avec les autres ont déjà été mentionnés. D'autres tâches de développement consistent par exemple à s'accommoder de l'évolution de la pensée et du corps, à apprendre à mieux mener une conversation ou à gérer les critiques, à s'exercer à l'organisation temporelle et à la compétence médiatique.

Que pouvons-nous déjà faire confiance à notre enfant et où a-t-il encore besoin de temps et de soutien ?

La plupart de ces défis se situent plutôt à l'adolescence, mais d'autres commencent déjà dans les années précédant le dixième anniversaire. Il est important de garder ces défis à l'esprit et de se demander régulièrement : que pouvons-nous faire confiance à notre enfant et où a-t-il encore besoin de temps et de soutien ? En outre, les parents devraient s'intéresser à la nature de leur enfant et ainsi tenir compte, par exemple, du fait qu'il est plutôt timide ou impulsif. En effet, ce n'est qu'avec ces connaissances qu'un parent peut évaluer correctement le comportement de l'enfant, ses réactions ainsi que ses besoins.

Conseils pour faire face à un enfant timide

Permettez-moi de vous donner un exemple : Une fillette de sept ans, appelons-la Luisa, devient de plus en plus silencieuse à la maison. Elle a toujours été très timide, c'est pourquoi son père dit qu'il ne faut pas s'inquiéter. Sa mère s'offusque que Luisa ne veuille plus rien dire du tout. C'est une bonne chose que le père réfléchisse à la nature de Luisa, mais les deux parents n'ont pas une vision globale de l'enfant et des raisons possibles de son changement de comportement.

Peut-être que Luisa ne se sent pas à l'aise en classe en ce moment et qu'une discussion avec l'enseignant pourrait permettre aux parents de mieux savoir si leur fille est bien intégrée. Il est également possible qu'elle soit déstabilisée par une expérience désagréable avec une amie, une mauvaise évaluation ou de nouvelles pensées désormais possibles grâce à la maturation cognitive. Si les parents tiennent compte de ces possibilités, ils pourront aller beaucoup plus ouvertement vers leur enfant, faire des propositions de discussion, offrir des câlins et donner à Luisa l'accompagnement relationnel dont elle a besoin.

2. peur et autres sentiments

De nombreux sentiments peuvent prendre de l'ampleur pendant la période scolaire et nécessitent parfois de nouvelles stratégies pour être gérés. La peur peut souvent être présente, notamment en ce qui concerne l'école. Il faut toutefois bien faire la différence entre la peur des enfants et la peur des parents. Avant de commencer l'école, un enfant s'inquiète souvent beaucoup moins que les adultes, car il ne sait pas encore exactement ce qui l'attend à l'école. De toute façon, à l'âge de la scolarisation, l'ici et maintenant est bien plus important que ce qui pourrait se passer dans quelques mois.

Si les parents ont un bon contact avec leur enfant, celui-ci y puise de la force pour pouvoir surmonter les défis.

Nous, les adultes, avons tendance à voir les choses en noir et à en faire trop. Nos propres mauvaises expériences avec l'école peuvent nous empêcher de regarder ici et maintenant et de voir notre enfant. Il est conseillé de prendre le temps de faire le tri et d'assimiler ses propres peurs afin de pouvoir accompagner l'enfant en toute liberté. Les parents peuvent alors écouter ouvertement leur nouveau-né afin de pouvoir ressentir ses propres peurs sans mettre quelque chose dans la bouche de l'enfant. Mais il se peut que l'enfant s'inquiète de tout autre chose que sa maman ou son papa.

Rentrée scolaire : le nouveau rôle des parents
Comment s'est passée ta propre scolarité ? Il est utile d'assimiler les mauvaises expériences pour ne pas voir tout de suite les choses en noir avec ses propres enfants.

3. le stress

Si un enfant grandit avec des liens solides et des relations fortes, il commencera son parcours scolaire avec plus de sécurité. La théorie du stress sait ainsi que l'enfant aura plus de facilité à faire beaucoup de choses, y compris à apprendre à l'école, à supporter des comparaisons ou d'autres pressions et des moments désagréables en classe.

Cela signifie que si nous, parents, connaissons la nature, les tâches de développement et les sentiments de notre enfant et que nous sommes bien en contact avec lui, il fera l'expérience d'une force relationnelle qui le soutiendra et recevra de nous la force nécessaire pour surmonter les défis les plus divers.

L'enfant porte alors en lui un sentiment de confiance primaire, de résistance au stress et d'assurance. Si des moments désagréables surviennent dans le quotidien scolaire, il peut se confier à ses parents ou à d'autres personnes de référence et aborder les problèmes, ce qui lui donne la chance de rester ouvert à l'apprentissage.

4. responsabilité parentale

En tant que parent, on reste donc responsable du maintien d'une relation forte et soutenue avec l'enfant. En même temps, il faut continuer à lâcher prise, à laisser l'enfant agir de manière de plus en plus indépendante et efficace. Ce qui semble bon et simple est en pratique un exercice d'équilibre qui n'est pas facile pour tous les parents : quand dois-je soutenir mon enfant ? Quand puis-je le laisser faire, même s'il a du mal au début ?

Pour mieux évaluer les situations quotidiennes, cette maxime peut vous aider : c'est bien d'accorder de l'attention et des soins à son enfant. Mais si je dépasse toujours mes propres limites ou si je fais obstacle au développement de l'enfant, c'est trop de bien, le fait de le gâter devient quelque chose de négatif.

Le début de la première année ne détermine en aucun cas toute la vie future.

C'est ce que montre l'exemple de Ben, six ans, et de sa mère : Ben est toujours très stressé lorsqu'il s'agit de faire ses devoirs. Sa mère essaie toujours de le soutenir - et finit par remplir la feuille de maths à sa place. Elle écrit ensuite un mail à l'enseignant pour lui dire que les devoirs sont injustes et trop difficiles.

Ainsi, la mère s'empêtre dans un conflit quotidien qu'elle a du mal à gérer, ne cherche pas à apporter un changement et un soutien significatifs à son enfant et ne l'incite pas non plus à chercher lui-même le dialogue avec l'enseignant. Cette situation, qui semble être du gâtisme, n'est pas du tout favorable à la mère et à l'enfant. Elle pourrait aborder le problème avec Ben et chercher une vraie solution.

Contrairement à ce que l'on pense souvent, le début de la première année scolaire ne détermine donc en aucun cas toute la vie future. Mais l'attention des parents, leur empathie et tout investissement dans la relation parent-enfant pendant la scolarité augmentent la probabilité d'une évolution positive.

Livre conseillé

Inke Hummel : Vivre ensemble à l'école primaire. Renforcer la relation et accompagner sereinement. Pour que ton enfant réussisse son quotidien scolaire. Humboldt 2023, 224 pages, env. 37 Fr.

Ce texte a été initialement publié en allemand et traduit automatiquement à l'aide de l'intelligence artificielle. Veuillez noter que la date de publication en ligne ne correspond pas nécessairement à la date de première publication du texte. Veuillez nous signaler toute erreur ou imprécision dans le texte : feedback@fritzundfraenzi.ch