Mon enfant est un solitaire !
Pendant que leurs camarades jouent ou discutent en petits groupes pendant la récréation, ils préfèrent plonger leur nez dans un livre ou s'occuper seuls. Lors des travaux de groupe, la question suivante revient rapidement : « Est-ce que je peux faire ça tout seul ? » Lors de rencontres avec d'autres familles, ils ne répondent guère aux invitations à jouer ou aux questions de leurs connaissances. Ils préfèrent se réfugier dans leur chambre avec un livre audio, veulent rentrer immédiatement à la maison ou demandent sans prévenir quand les invités vont enfin partir.
Il s'agit des enfants solitaires. Souvent, ils ont peu d'amis de leur âge, trouvent les fêtes d'anniversaire ou les fêtes de classe stressantes et sont taciturnes. Lorsqu'ils s'intéressent passionnément à un domaine ou à un loisir, ils peuvent s'y consacrer longuement et intensément, même si ces sujets semblent souvent ennuyeux pour leurs camarades.
Il n'est pas rare qu'ils s'en prennent à une personne (généralement adulte) pour ensuite laisser libre cours à leurs passions. Et souvent, ils ont une idée très précise de la manière dont certains jouets doivent être utilisés. Si les autres enfants ne respectent pas leurs règles ou apportent leurs propres idées, l'ambiance peut rapidement dégénérer.
« Pourquoi mon enfant est-il si solitaire ? », se demandent alors les parents, avant de se demander comment réagir. Examinons tout d'abord les raisons les plus courantes qui poussent les enfants et les adolescents à adopter ce type de comportement.
Les 5 raisons les plus fréquentes
1. Le tempérament individuel de l'enfant
Certains enfants sont naturellement plus introvertis et réagissent de manière plus sensible à leur environnement. Être dans un grand groupe à l'école ou pendant leurs loisirs les épuise. Ils ont donc besoin de plus de temps pour eux-mêmes afin de recharger leurs batteries.
2. Timidité, manque d'assurance en société et angoisses
Certains enfants ne savent pas comment aborder les autres ou de quoi parler avec leurs camarades. Ils sont rapidement envahis par la peur d'être rejetés, de dire quelque chose de mal ou de se ridiculiser. En tant qu'observateurs, ils se sentent plus en sécurité.
3. Haut potentiel et intérêts particuliers
Les enfants qui ont des talents ou des centres d'intérêt particuliers ont parfois du mal à trouver des points communs avec leurs camarades. Ils préfèrent souvent se tourner vers des adultes qui s'adonnent plus librement à leurs passions et qui réfléchissent aussi vite et aussi profondément qu'eux.
4. Neurodiversité
Les êtres humains diffèrent dans leur perception et leur traitement des stimuli (sociaux). Ainsi, de nombreux enfants autistes ont des préférences particulières en matière de jeux, recherchent plutôt ce qui leur est familier, la répétition, la prévisibilité, ce qui est souvent plus facile à réaliser seuls ou avec une personne familière.
5. Expériences relationnelles négatives
« Les autres sont-ils bienveillants à mon égard ? Puis-je leur faire confiance ? Seront-ils là pour moi si j'ai besoin d'aide ? Suis-je digne qu'on s'engage pour moi ? » Nous développons les réponses à ces questions essentielles pour l'attachement à travers nos expériences avec notre entourage. Les enfants et les adolescents qui ont souvent été rejetés, abandonnés, humiliés, agressés ou punis par leurs proches ou leurs pairs développent souvent la stratégie de se tenir à l'écart des autres et de ne compter que sur eux-mêmes pour retrouver sécurité et contrôle.
Prenez conscience des forces qui se cachent derrière les prétendues faiblesses de votre enfant.
Bien sûr, les causes décrites jusqu'à présent peuvent également se combiner. Selon le contexte, les pistes suivantes peuvent contribuer à une meilleure compréhension et à de nouvelles solutions.
7 conseils pour mieux comprendre
1. Se demander honnêtement qui a le problème
Discutez calmement avec votre enfant pour savoir s'il aime jouer seul ou s'il souhaite parfois avoir plus de contacts avec les autres. Souvent, on se rend compte que l'enfant va bien ! Ce sont plutôt les parents qui s'inquiètent ou qui ont honte que leur enfant semble « différent », « asocial » ou « peu sociable », ce qui rend les relations avec les autres familles plus difficiles. Parfois, il apparaît clairement que l'enfant souffre de sa situation et a besoin d'aide, par exemple parce qu'il ne sait pas comment aborder les autres, qu'il est rejeté ou même victime de harcèlement.
2. Accepter la nature de l'enfant
Plus nous faisons comprendre aux enfants qu'ils sont « assez bien » tels qu'ils sont et qu'ils trouveront leur place dans la société, plus ils seront en mesure de développer une estime de soi saine. Évitez les remarques négatives telles que « C'est un solitaire » ou « Elle est tellement timide », qui donnent à votre enfant l'impression qu'il y a quelque chose qui cloche chez lui.
3. Une vision axée sur les ressources plutôt que sur les lacunes
Prenez conscience des forces qui se cachent derrière les prétendues faiblesses de votre enfant : peut-être est-il particulièrement indépendant, sait-il bien résister à la pression du groupe, peut-il s'occuper seul, observe-t-il avec concentration, entretient-il quelques amitiés profondes plutôt que de nombreux contacts superficiels, travaille-t-il avec soin et minutie ou est-il particulièrement créatif ? Adoptez consciemment cette perspective lorsque vous donnez votre avis à votre enfant ou que vous parlez de ses particularités à d'autres personnes.
Avant ou après des activités sociales, prévoyez délibérément des moments calmes, si possible sans programme.
4. Créer des occasions sociales, mais sans les imposer
Initiez-lui progressivement à la vie sociale et veillez à ce qu'il se sente à l'aise. Peut-être y a-t-il un enfant qui partage ses centres d'intérêt et avec lequel il aimerait se retrouver dans un environnement familier pour une activité ponctuelle ? Au lieu de le pousser en lui disant « Allez, va jouer avec les autres ! », vous pourriez lui demander « As-tu envie d'aller jouer avec les autres ou préfères-tu rester ici pour le moment ? »
5. Intégrer de manière proactive des temps de repos
Avant ou après les activités sociales, prévoyez délibérément des moments calmes, si possible sans programme, pendant lesquels votre enfant pourra se ressourcer. Il aura ainsi davantage l'impression que les contacts sont quelque chose d'agréable et ne sont pas nécessairement source de stress.
6. Créer des possibilités de retrait
Réfléchissez avec votre enfant à la manière dont il peut faire une pause, en particulier dans les situations de groupe. Dans quelle pièce peut-il s'isoler un moment ? Peut-il emporter des écouteurs pour écouter de la musique ou un podcast, ou un livre ? Après le déjeuner, souhaite-t-il aller se promener à deux avec un membre de la famille ?
7. Se concentrer sur l'essentiel
« Dis bonjour ! », « Ce n'est pas si difficile, joue avec nous ! » : les exhortations constantes rendent les enfants impuissants et rebelles. Réfléchissez à la situation qui stresse ou gêne le plus votre enfant actuellement. Quelle est la compétence la plus importante pour mieux la gérer ? Concentrez-vous sur celle-ci et entraînez-vous petit à petit. Si nécessaire, demandez l'aide d'un professionnel.