Ursula Kotecha, 49 ans, enseignante, vit avec son mari Martin, 59 ans, consultant en sécurité informatique, et leur fille Sofie, 9 ans, dans le canton d'Argovie. Les trois enfants adultes de Martin leur rendent régulièrement visite. Autrefois, Ursula trouvait ses parents démodés. Depuis qu'elle est elle-même mère, elle se rend compte qu'elle souhaite transmettre leurs valeurs.
Mon père était indien, ma mère vient de la région d'Appenzell. Dans les années 1980, où j'ai grandi, c'était inhabituel. Mon père se démarquait physiquement et attirait donc l'attention. Il ne voulait rien faire de mal, était toujours très correct et respectait toutes les règles. J'ai hérité de cela.
Bien sûr, ce ne serait pas grave si je me garais mal ou quelque chose comme ça. Mais j'ai peur que quelqu'un dise : « Typique des étrangères ! », et je ne veux pas entendre cette phrase. J'insiste également auprès de ma fille pour qu'elle respecte les règles, en public, mais aussi à la maison.
La ponctualité, la politesse, la fiabilité sont des valeurs qui m'agaçaient quand j'étais adolescente. Je me moquais du côté démodé de mes parents. Mais maintenant que je suis mère, j'ai automatiquement adopté ces valeurs. Je n'aurais jamais pensé devenir comme mon père, mais c'est pourtant ce qui m'est arrivé !
J'aimerais que mon mari soit un peu moins laxiste dans l'éducation. Il dit : « Mes trois aînés s'en sont bien sortis, donc ma façon de faire doit être la bonne. » C'est vrai. Et pourtant, je vois les choses différemment et j'assume le rôle de la sévère.
Il n'y a aucune influence de mes parents dont je voudrais me débarrasser.
Mes parents m'ont appris que j'étais bien telle que j'étais. Ils ne s'attendaient pas à ce que je sois la meilleure, la plus belle ou la plus rapide. Aujourd'hui encore, ma mère dit à ma fille, qui veut devenir coiffeuse : « Vas-y ! Chaque métier est important. Si tu l'exerces avec fierté, tout ira bien. » Tout le monde n'a pas besoin d'aller au lycée, même s'il en a les capacités.
J'ai également hérité de la communication transparente de mes parents. En tant que couple culturellement mixte, ils devaient discuter de beaucoup de choses. Ils parlaient clairement afin d'éviter les malentendus.
Il n'y a aucune influence de mes parents dont je voudrais me débarrasser. Je trouve plutôt dommage de ne pas avoir hérité d'une autre de leurs qualités : celle de prendre des décisions. J'hésite souvent longtemps entre le oui et le non. Mes parents prenaient des décisions et en étaient satisfaits.