Des débuts difficiles à l'école maternelle ?
Mona n'aime pas le changement. Il lui faut beaucoup de temps pour s'habituer à une nouvelle situation, notamment à l'école maternelle. La nouveauté a tendance à la rebuter. Mona n'est pas une exception.
Le début de l'école maternelle est un plus grand défi pour certains enfants que pour d'autres. Surtout pour les enfants qui réagissent habituellement de manière craintive ou réservée à la nouveauté. On parle dans ce contexte d'enfants inhibés sur le plan comportemental. L'inhibition comportementale est une caractéristique du tempérament et est donc relativement stable dans le temps. Elle est visible dès le plus jeune âge et peut encore être présente plus tard, à l'école ou à l'adolescence.
L'inhibition comportementale n'est pas une maladie, mais une caractéristique de l'enfant qui a des effets tout à fait positifs.
Selon l'état actuel de la recherche, environ 15 à 20 pour cent des enfants en âge d'aller à l'école maternelle présentent une inhibition comportementale. Ce terme a été inventé par le psychologue américain Jerome Kagan et peut jouer un rôle en tant que facteur d'influence biologique dans le développement et le maintien des troubles anxieux.
Pourtant, l'inhibition comportementale n'est pas en soi une maladie, mais une caractéristique de l'enfant qui a des effets tout à fait positifs. Ainsi, le fait de ne pas se lancer dans des situations nouvelles sans les avoir d'abord observées et évaluées de loin n'est pas un inconvénient en soi.
Prudent, légèrement stressé et souvent tendu
Les enfants présentant une inhibition comportementale prononcée peuvent avoir du mal à accepter les changements dans la vie quotidienne. Ils ont tendance non seulement à aborder les nouvelles situations avec prudence, mais aussi à éviter régulièrement la nouveauté. Dans les situations sociales et dans les situations nouvelles en général, ils semblent timides et fermés.
Les enfants souffrant d'inhibition comportementale ressentent plus de tension et d'anxiété que les autres enfants dans des situations nouvelles et inconnues. La recherche a montré que les enfants souffrant d'inhibition comportementale réagissent de manière plus stressée physiquement et émotionnellement dans des situations nouvelles. Cette tension physique et émotionnelle accrue est couplée à une plus grande attention aux aspects potentiellement menaçants de l'environnement.
Les enfants souffrant d'inhibition comportementale sont donc plus prudents et s'attendent plus facilement au danger que les autres. Ils réagissent moins spontanément et semblent parfois oppressés et inhibés. Au jardin d'enfants, cela se manifeste souvent dans le jeu et dans les interactions avec les enfants du même âge et les enseignants.
Comme les enfants inhibés évitent la nouveauté, ils ne font pas d'expériences positives avec ce qu'ils ne connaissent pas - la peur de la nouveauté ne diminue pas. Ces enfants trouvent moins de possibilités d'exercices pour améliorer leurs compétences sociales, émotionnelles et linguistiques.
Au jardin d'enfants, les enfants souffrant d'inhibition comportementale jouent souvent seuls et ne participent qu'avec hésitation ou sur demande au jeu ou aux conversations des autres. A l'âge scolaire, ils sont de ce fait moins intégrés socialement.
Les rituels au jardin d'enfants aident
Les enfants au comportement inhibé ont besoin de soutien. Ils ont besoin d'un environnement sûr qui leur permette de faire des expériences positives avec la nouveauté et l'inconnu. Les enfants acquièrent ainsi progressivement de la sécurité et développent leurs compétences sociales et émotionnelles ainsi que leur autonomie.
Les rituels au sein de l'école maternelle aident à réduire la tension physique accrue et l'anxiété. La tendance à éviter la nouveauté est réduite et l'enfant s'aventure petit à petit vers d'autres défis avec des sentiments positifs et de la curiosité.
Votre enfant est-il anxieux et n'aime-t-il généralement pas la nouveauté ?
Racontez souvent comment vous avez fait face à des difficultés similaires lorsque vous étiez enfant. Imaginez avec votre enfant ce qu'il va rencontrer de nouveau à l'école maternelle et ce qu'il va vivre de positif dans cette nouvelle situation. N'oubliez pas que chaque expérience permet à l'enfant d'en vivre une nouvelle et de construire ainsi petit à petit sa confiance et sa sécurité.
Discutez avec votre enfant que vous avez confiance en ses capacités et que vous êtes très confiant quant à sa capacité à gérer la nouveauté et que vous penserez fermement à votre enfant lorsqu'il sera à l'école maternelle. Réjouissez-vous avec votre enfant de ses progrès individuels et de son courage croissant.
Saviez-vous que la manière dont les parents gèrent la nouveauté au quotidien sert de modèle important à l'enfant ? Une étude australienne a montré que l'entraînement des parents à surmonter leurs propres peurs entraîne une diminution de l'attitude anxieuse de base non seulement chez les parents eux-mêmes, mais aussi chez les enfants souffrant d'inhibition comportementale. Donc, si vous, en tant que parent, parlez à haute voix et laissez votre enfant participer à la façon dont vous gérez vos peurs, vous en bénéficierez tous les deux !