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«Dans l'apprentissage, ce sont les progrès personnels qui comptent»

Temps de lecture: 3 min

«Dans l'apprentissage, ce sont les progrès personnels qui comptent»

Philippe Villiger est directeur de la Gesamtschule Schüpberg à Schüpfen BE. Il explique pourquoi l'école renonce depuis huit ans aux bulletins de notes et quelles sont ses expériences.

Photo : Fabian Hugo / 13 Photo

Enregistré par Virginia Nolan

Notre école - composée d'une seule classe - accueille 17 enfants et adolescents de 6 à 15 ans. Les notes ne sont pas un bon instrument d'évaluation. Elles n'évaluent pas le niveau d'apprentissage de chaque enfant, mais établissent une hiérarchie au sein de la classe.

Dans notre cas, cela serait encore plus absurde. En 2015, nous avons déposé une demande auprès de la direction cantonale de l'éducation pour une évaluation élargie sans notes. Celle-ci a pour but de soutenir les enfants de manière optimale dans leur apprentissage grâce à différentes formes de feedback. Pour cela, nous renonçons totalement aux notes.

Au lieu du bulletin annuel, les élèves reçoivent un rapport d'évaluation qui décrit leurs compétences disciplinaires et transversales. Nous essayons de saisir leur niveau de compétence en quelques phrases. Cela demande beaucoup d'efforts, mais je suis sûre que les mots y parviennent mieux que les notes. Si j'écris qu'une élève «lit couramment des textes simples», cela peut être vérifié. Certes, on peut discuter de ce qu'est un texte simple - alors qu'un cinq en allemand ne dit rien sur la qualité de lecture de l'élève.

Pour permettre aux entreprises formatrices d' évaluer si les jeunes sont capables de répondre aux exigences de l'école professionnelle, nous délivrons en outre un profil de compétences aux apprentis à la fin de la huitième année. Ce profil est basé sur le modèle de Anforderungsprofile.ch, une initiative d'employeurs et d'experts professionnels issus de la pratique et de l'école. Jusqu'à présent, nous n'avons jamais constaté que nos élèves étaient désavantagés dans le choix d'une profession parce qu'ils ne pouvaient pas présenter de notes dans leur bulletin scolaire.

Les mots permettent de mieux cerner les compétences d'un élève qu'une note.

Les parents étaient alors favorables à notre décision de renoncer aux notes. Nous avions pris le temps de tout leur expliquer. Certains ont exprimé leur inquiétude de ne pas savoir où leur enfant se situe sur le plan scolaire sans notes. Nous avons donc amélioré et élargi notre système de feed-back.

Aujourd'hui, les parents sont bien informés de l'apprentissage de leurs enfants. D'une part, ils reçoivent régulièrement des informations sur le cahier d'apprentissage, dans lequel les enfants notent leurs objectifs d'apprentissage et les commentaires de nous, les enseignants. D'autre part, les parents peuvent consulter à la fin de l'année le portfolio de leur enfant, qui comprend les travaux particulièrement réussis, mais aussi les appréciations de nous autres enseignants.

Je trouve les enfants plus motivés depuis que nous avons renoncé aux notes. Pour ceux qui viennent d'autres écoles, ils disent parfois : «Je ne peux pas le faire ! Souvent, les mauvaises notes ont tellement renforcé cette conviction que certains enfants refusent au début de calculer ou même de chanter parce qu'ils "ne peuvent pas». Nous essayons d'y remédier et de leur faire comprendre que ce qui compte dans l'apprentissage, ce sont surtout leurs propres progrès.

Ce texte a été initialement publié en allemand et traduit automatiquement à l'aide de l'intelligence artificielle. Veuillez noter que la date de publication en ligne ne correspond pas nécessairement à la date de première publication du texte. Veuillez nous signaler toute erreur ou imprécision dans le texte : feedback@fritzundfraenzi.ch