Comment les parents se rapprochent à nouveau en tant que couple
Lorsque nous étions parents, nous avons souvent économisé du mauvais côté, c'est-à-dire sur nous-mêmes. Nous avons oublié la gratitude mutuelle comme le costume pour le carnaval à l'école maternelle. Et avec toutes les histoires pour s'endormir que nous avons lues ces dernières années, il n'est pas rare que la passion se soit assoupie brièvement.
Plus fatiguée qu'avant : «Aujourd'hui, je ne porte rien pour toi, sauf des cernes», écrit la thérapeute familiale Romy Winter sur Instagram, parlant ainsi à l'âme de nombreux parents.
Où en est votre amour ? Y a-t-il encore de vraies rencontres ou vous contentez-vous de vous renvoyer les enfants et les tâches ? Vous sentez-vous proche de votre partenaire ? Quand avez-vous eu pour la dernière fois des échanges profonds et personnels au lieu de régler des affaires courantes ?
Des études montrent que les enfants communs consolident certes les partenariats, mais réduisent massivement la satisfaction de la relation. «Plus l'étude est récente, plus les effets sont importants», explique le professeur Guy Bodenmann de l'université de Zurich.
Pourquoi est-il si difficile pour les couples de maintenir la chaleur émotionnelle lorsqu'il y a des enfants ? On a moins de temps pour soi et pour l'autre, on devient peut-être étranger l'un à l'autre, on place les besoins de l'enfant au centre et on a parfois moins de force pour se soutenir mutuellement.
Au lieu de s'engager avec son partenaire, on est occupé à faire le bilan : Est-ce que j'en ai assez ? Où sont mes besoins ?
Nous savons que nous devrions organiser une nouvelle soirée de rencontre, nous lancer dans un nouveau hobby ensemble, nous donner rendez-vous plusieurs fois par semaine pour faire l'amour. Cela doit bien valoir la peine pour notre relation ! Mais c'est justement dans les périodes de turbulences que de telles exigences peuvent devenir un point supplémentaire sur la liste mentale des choses à faire, source de stress et d'insatisfaction.
Le stress rend les parents plus égoïstes
«Est-ce que je dois m'occuper de tout ici ?», «Elle est toujours en train de râler, elle ne me fait plus de cadeau», «Tu n'as pas besoin de me faire ça maintenant ! J'ai déjà assez à faire».
Lorsque nous sommes sous pression, nous nous focalisons sur nous-mêmes - l'empathie en pâtit. Au lieu de s'engager avec son ou sa partenaire, on est alors soudain occupé à faire le point intérieurement : Est-ce que j'en ai assez ? Quelle est la place de mes besoins ?
Le partenariat ressemble soudain à une compétition où l'on se dispute des ressources limitées. Chacun est préoccupé par le sentiment de ne pas être à la hauteur - et veut faire céder l'autre.
Dans de tels moments, il est utile de porter consciemment son attention sur le «nous». Des études montrent que les couples plus satisfaits considèrent souvent leur relation comme une troisième instance dont il faut s'occuper ensemble. Au lieu de se demander ce que l'on peut tirer de son couple pour soi-même, ces couples se demandent ce qu'ils peuvent apporter ensemble à la relation pour la garder saine et vivante.
Conseil d'écoute :
La relation se nourrit de petits gestes d'amour
Mais comment s'occuper ensemble du «nous» en période de stress ? Lorsque le quotidien est fortement rythmé, les contacts affectueux diminuent rapidement : on a déjà la tête au travail et on se fait encore un baiser furtif sur la joue. On se tient devant la cuisinière et on fait un petit signe de la main lorsque sa partenaire entre, et on ne se regarde même plus vraiment.
Même de petits contacts attentifs réduisent le stress et la colère et conduisent à plus d'affection, de confiance et de gratitude.
Il est étonnant de constater à quel point les couples se sentent plus proches lorsqu'ils prennent le temps d'avoir un contact physique conscient ici et là : Une étreinte prolongée avant de sortir de la maison, se prendre la main, se caresser le visage. Pour ceux qui pensent déjà qu'ils n'ont pas le temps : Nous parlons de 5 à 20 secondes. Même de petits contacts attentifs réduisent le stress et la colère et conduisent à plus d'affection, de confiance et de gratitude.
Nous pouvons aussi cultiver consciemment la gratitude en nous demandant : pourquoi est-il beau et bon que l'autre soit dans notre vie ? Qu'est-ce qu'il apporte à la famille ? Quelles sont les phases que l'on a mieux surmontées parce que cette personne était justement à nos côtés ? Qu'est-ce que l'on a pu apprendre grâce à lui ?
Si nous devenons plus conscients de ce que nous apportons à l'autre, si nous voyons davantage sa contribution et si nous lui en faisons part en retour, la satisfaction de toute la famille augmente presque automatiquement. Et si nous devons émettre une critique ou formuler une exigence, notre interlocuteur sera plus enclin à y répondre dans un climat de gratitude que s'il pense «ne jamais pouvoir nous satisfaire de toute façon».
Sous l'effet du stress, nous commençons imperceptiblement à prêter de mauvaises intentions à notre entourage. C'est là que nous pouvons agir. Vous arrive-t-il de penser que votre partenaire ignore délibérément vos sentiments, ne s'occupe pas suffisamment des enfants ou du ménage, ne donne pas d'importance à votre relation ?
Cela vaut la peine d'échanger en tant que couple sur les moments où l'on se sent particulièrement aimé et vu par l'autre.
A ce stade, faisons une petite expérience de pensée. Réfléchissez : «Supposons que je parte du principe que mon partenaire attache de l'importance à notre relation, qu'il souhaite bien remplir son rôle de parent et contribuer à la vie de famille - que vois-je ?» Vous arriverez peut-être à la conclusion que votre partenaire fait en fait beaucoup de choses pour la famille. Mais peut-être que ce n'est pas ce que vous souhaitez le plus et que vous en profitez pour en parler et renégocier les responsabilités.
Parfois, les deux partenaires font de gros efforts pour la relation, mais ne sont pas satisfaits pour autant. Peut-être parce que ce que l'on souhaite ne correspond pas à ce que l'autre donne. Le conseiller de couple américain Gary Chapman parle de différents langages amoureux.
Ainsi, chez certaines personnes, le sentiment d'être aimé s'installe lorsqu'elles reçoivent des éloges et de la reconnaissance, d'autres réagissent fortement aux caresses physiques, d'autres encore au temps passé en couple, à la serviabilité au quotidien ou aux cadeaux et attentions. Partager les moments où l'on se sent particulièrement aimé et vu par l'autre est un investissement précieux dans la relation de couple.
Retour aux sources
Souvent, les couples se rapprochent à nouveau lorsqu'ils se souviennent de leurs débuts communs. Les thérapeutes de couple aiment se faire décrire la phase du coup de foudre : Comment le couple s'est-il rencontré ? Qu'est-ce qui les a attirés et fascinés l'un par l'autre ? Quand était-il clair que l'on voulait passer le reste de sa vie ensemble ? Qu'est-ce qui donnait cette sécurité ? Quels sont les moments de la relation dont on se souvient le plus volontiers ? Peut-être aurez-vous envie de raconter votre histoire d'amour commune à vos enfants plutôt qu'à votre thérapeute de couple.