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Tous les enfants doivent pouvoir jouer

Temps de lecture: 6 min

Tous les enfants doivent pouvoir jouer

Le thème de l'inclusion est difficile à aborder dans le secteur des jeux. Pourtant, des efforts sont faits pour permettre aux enfants handicapés de jouer sans barrières. Et voilà, c'est possible !
Texte : Thomas Feibel

Illustration : Petra Duvkova / Les illustrateurs

Tofu est dans le pétrin. Le chien d'aveugle s'est aventuré sur un rocher au milieu de la rivière et ne peut plus en descendre seul. Cinq enfants partent immédiatement pour une mission de sauvetage difficile dans les montagnes. La particularité : tous les protagonistes du jeu «The Unstoppables 2 : Tofu en danger !» ont un handicap individuel. Mais les amis ne se laissent pas arrêter par cela et utilisent leurs forces respectives pour maîtriser ensemble l'aventure malgré tous les obstacles.

Melissa, par exemple, est aveugle, mais elle peut atteindre les objets situés en hauteur à l'aide de sa canne. Jan, quant à lui, n'est peut-être pas très rapide, mais il a des pouvoirs d'ours et porte Achim dans les escaliers dans son fauteuil roulant.

Comme la première partie d'«Unstoppables», parue il y a dix ans, cette application a été créée par «LerNetz», une entreprise spécialisée dans l'apprentissage basé sur les médias, et la fondation Cerebral, une organisation caritative d'aide aux personnes handicapées en Suisse. Soyons clairs : il existe peu d'offres numériques qui permettent avec autant de talent de faire vivre la problématique de l'accessibilité à tous les enfants de manière ludique.

Sensibiliser

L'inclusion et l'accessibilité signifient toutefois bien plus que la simple suppression des préjugés et de la peur du contact avec les personnes handicapées. Il est plus important de trouver des solutions structurelles qui, en fin de compte, contribuent à la qualité de vie de toute la société en renforçant la conscience de la cohésion sociale, de la diversité et du respect.

Selon l'Office fédéral de la statistique, près de 1,8 million de personnes vivent avec un handicap en Suisse, dont «environ 10 000 enfants avec un handicap grave et environ 44 000 autres avec un handicap plus léger». Selon la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant et aux droits des personnes handicapées - cette dernière est en vigueur en Suisse depuis 2014 -, ils ont tous le droit de jouer.

Mais dès qu'il s'agit d'inclusion et de jeux, beaucoup de gens manquent de compréhension. Peut-être parce qu'ils ne connaissent ni les enfants handicapés ni leurs besoins, peut-être aussi parce qu'ils n'ont que peu de sympathie pour les jeux vidéo. La réponse est pourtant simple : personne ne doit être exclu en raison d'un handicap. Tous les enfants qui peuvent jouer doivent pouvoir le faire. Mais ils se heurtent toujours à des obstacles considérables dans les quatre domaines de l'audition, de la vision, de la compréhension et des limitations physiques.

Outre l'amélioration de l'accessibilité, l'accent mis sur l'inclusion et le jeu poursuit également un autre objectif : les enfants avec et sans handicap doivent jouer ensemble.

Un projet phare

Peu d'initiatives sont aussi exemplaires que «Gaming ohne Grenzen», un projet du Centre de culture médiatique pour la jeunesse de Rhénanie-du-Nord-Westphalie en Allemagne. Depuis 2020, des enfants et des jeunes avec et sans handicap s'y rencontrent pour tester les jeux en matière d'accessibilité. Afin que les enfants sans handicap puissent se rendre compte de ce que l'on ressent en jouant avec de telles restrictions, ils sont sensibilisés de manière ludique à l'aide de moyens auxiliaires astucieux. Par exemple, pour simuler des barrières motrices, ils limitent l'espace de mouvement de leurs doigts avec des bandes de scotch.

Même si les choses ont beaucoup évolué, il y a encore beaucoup trop de jeux qui ne tiennent pas compte des barrières.

«Je trouve l'engagement de «Gaming sans frontières» formidable», déclare Bettina Wegenast, présidente de PlayBern, un festival de jeux inclusif. «Je souhaiterais qu'il en soit de même pour la Suisse. Finalement, cette initiative ne profite pas seulement aux personnes souffrant de handicaps spécifiques, mais élargit le regard sur les jeux en général».

Le festival, qui a lieu chaque année à Berne, associe les thèmes «Games & Art», «Education» et «Accessibility». Le passionné de jeux vidéo Pesche Buri, qui se déplace en fauteuil roulant en raison d'une myopathie progressive, fait partie du comité directeur du festival. «Pour moi, l'inclusion signifie», a-t-il déclaré dans une interview avec la publication en ligne «Hauptstadt», «que les personnes handicapées font tout simplement partie de la normalité».

Des outils pour le jeu sur le marché

Pour pouvoir mieux jouer, Pesche Buri devait encore modifier lui-même son gamepad. Entre-temps, le marché propose déjà toute une série d'accessoires d'assistance comme le Xbox Adaptive Controller, le Logitech Adaptive Gaming Kit ou le nouveau Sony Access Controller. En cas de restrictions plus importantes, on utilise entre autres des joysticks à commande buccale comme le Quad Stick ou le Tobii Eye Tracker, qui permet de se diriger en regardant. Les ordinateurs, mais aussi les consoles de jeu courantes, permettent des réglages - assez différents - de l'accessibilité. Les tablettes sous iOS et Android proposent également depuis longtemps des aides à l'utilisation.

Pour les joueurs souffrant d'un handicap moteur, il est surtout important de pouvoir modifier l'affectation des touches du clavier et des manettes en fonction de leurs besoins. Sur le plan visuel, différentes adaptations seraient possibles, comme la prise en compte du daltonisme, l'augmentation du contraste, l'agrandissement des passages de texte importants ou la possibilité de se les faire lire. Pour les enfants et les adolescents souffrant de troubles de l'audition, les sous-titres constituent un bon soutien, surtout s'ils permettent de transcrire non seulement les dialogues, mais aussi les sons.

Pour rendre les jeux accessibles à une communauté de jeu diversifiée et permettre à tous de participer sans restriction, il est nécessaire depuis longtemps de repenser le développement des jeux. Même si les choses ont beaucoup évolué dans le secteur ces dernières années, il y a malheureusement encore beaucoup trop de jeux qui ne tiennent pas compte des barrières. À quoi servent les sous-titres si la couleur de l'écriture est difficile à lire sur l'arrière-plan ?

L'inclusion devrait donc jouer un rôle encore plus important dans la conception et le design des jeux. Un coup d'œil à l'article 23 de la Convention des Nations unies relative aux droits des enfants handicapés permet de clarifier la situation : «Les États parties reconnaissent qu'un enfant mentalement ou physiquement handicapé doit mener une vie épanouie et digne dans des conditions qui respectent sa dignité, favorisent son autonomie et facilitent sa participation active à la vie de la communauté». C'est un engagement !

Liens sur le sujet

  • Matériel d'accompagnement scolaire pour «The Unstoppables 2 : Tofu en danger !»: prinzip-vielfalt.ch
  • Festival PlayBern : playbern.ch
  • Gaming sans frontières : gaming-ohne-grenzen.de
  • Pesche Buri : compte Instagram
Ce texte a été initialement publié en allemand et traduit automatiquement à l'aide de l'intelligence artificielle. Veuillez noter que la date de publication en ligne ne correspond pas nécessairement à la date de première publication du texte. Veuillez nous signaler toute erreur ou imprécision dans le texte : feedback@fritzundfraenzi.ch