TDAH et école
Selon l'intensité du syndrome, l'AD(H)S entraîne des problèmes d'apprentissage chez de nombreux enfants, indépendamment de leur intelligence. Les personnes concernées présentent des difficultés dans des domaines qui sont nécessaires aux enfants dans le quotidien scolaire (capacité de concentration, persévérance). Mais aussi dans des domaines qui leur rendent la vie scolaire plus difficile (impulsivité, hyperactivité), car il n'est pas rare qu'elles entraînent des problèmes avec les camarades de classe et les enseignants.
La concentration joue un rôle important dans l'apprentissage et l'assimilation des matières. Se concentrer signifie fixer volontairement son attention sur une tâche précise pendant un certain temps, sans perdre de vue l'objectif de la tâche. Pour cela, il faut idéalement pouvoir faire abstraction de tout ce qui distrait et n'est pas important.
Les enfants atteints de TDAH ne peuvent pas traiter toutes les informations
Il s'agit là d'une difficulté majeure pour les enfants atteints de l'AD(H)S. Ils ont besoin de plus d'attention : Leur perception et leur traitement de l'information sont surchargés. Ils ont trop d'informations qu'ils ne peuvent pas relier, traiter et trier. C'est pourquoi les enfants AD(H)S vivent fortement dans l'ici et maintenant. Anticiper, planifier, se concentrer et consacrer son énergie à atteindre un objectif est pour eux extrêmement difficile et demande beaucoup d'énergie. Les difficultés à focaliser l'attention sur une longue période se traduisent par le fait que les enfants ne peuvent pas suivre les cours avec attention.
Ils sont distraits par beaucoup de choses : par ce qui se passe dehors devant la fenêtre, par un bruit dans le couloir, par des camarades de classe qui parlent entre eux. Une grande partie de ce que les enseignants racontent se perd dans le tourbillon ou n'est pas entendu. Les enfants oublient ce qu'ils doivent faire, ne finissent pas les tâches ou perdent des choses dont ils ont besoin. Les travaux de groupe sont difficiles.
En raison de leur faible capacité d'attention, les enfants n'ont pas seulement des difficultés en classe, mais aussi à la maison pour faire leurs devoirs et pendant les tests. L'impulsivité et l'hyperactivité désignent un comportement qui consiste à réagir spontanément à quelque chose - sans réfléchir à ce qui pourrait être une bonne réaction dans la situation. Les enfants TDAH doivent simplement réagir, et ce immédiatement.
La série TDAH en bref
Partie 1 : Vivre avec le TDAH
Partie 2 : Mon enfant a un TDAH
Partie 3 : Enfants malades ou société malade ?
Partie 4 : TDAH - quels sont les droits des enfants ?
Partie 5 : TDAH et école
Partie 6 : Ritalin contre le TDAH - malédiction ou bénédiction ?
Partie 7 : Diagnostic du TDAH
Partie 8 : Mon enfant a un TDAH - et maintenant ?
Partie 9 : Le TDAH et les aspects éthiques du traitement
Partie 10 : TDAH et psychothérapie
Partie 11 : Traitement du TDAH sans médicaments. De grands avantages, de petits risques
Vous pouvez téléchargerici la série en 11 parties sur le TDAH au format PDF
Les personnes impulsives paraissent incontrôlables à leur entourage
Ils voient ou entendent quelque chose et agissent sans réfléchir aux conséquences. Parfois, ces enfants adoptent un comportement risqué parce qu'ils n'ont pas anticipé les dangers. Le fait de s'agiter et de bouger peut aussi être le signe d'une tension intérieure qui doit être évacuée.
Dans le quotidien scolaire, cela se manifeste ainsi : ils appellent la réponse dans la salle de classe sans lever le doigt, ils interrompent les autres, ne peuvent pas attendre et poussent devant ou prennent quelque chose aux autres sans demander. Bref, l'enfant a du mal à retenir et à contrôler ce qu'il sent, ressent et pense.
Pour l'entourage, les personnes impulsives semblent incontrôlées, souvent exagérées et irréfléchies. En raison de ces difficultés plus ou moins prononcées, il n'est pas étonnant que les enfants concernés par l'AD(H)S subissent de nombreux échecs, en particulier à l'école, et qu'ils puissent développer le sentiment d'être insuffisants.
En effet, on attend d'un enfant qu'il soit capable de rester assis et d'écouter pendant un certain temps, d'effectuer des tâches avec concentration et de respecter des règles dans les relations communes. Mais pour les enfants AD(H)S, cela est incroyablement difficile.
Épuisant pour les enseignants et les élèves atteints de TDAH
Pour les enseignants, un enfant souffrant de TDAH dans une classe est généralement très fatigant. Il exige beaucoup plus d'attention et de contrôle que les autres enfants. Il est parfois très difficile d'assurer un enseignement ordonné à cause d'un seul enfant qui ne peut pas rester assis tranquillement et qui parle sans cesse.
Les rappels à l'ordre, les instructions et les contrôles permanents peuvent fatiguer et frustrer les enseignants, voire les dépasser et les rendre impuissants. Surtout lorsqu'aucune stratégie ne semble plus pouvoir aider. La relation entre l'enfant et l'enseignant souffre beaucoup dans de telles circonstances.
Conseils pour faire face au TDAH
- Reconnaître les étapes positives du développement : Si l'on voit constamment les difficultés et les problèmes, on risque de ne plus remarquer les efforts de l'enfant, ses points forts et ses aspects positifs. Ainsi, l'enfant ne reçoit plus guère d'éloges et, de son point de vue, son engagement n'en vaut plus la peine. Il devient donc de plus en plus difficile de motiver l'enfant à collaborer et à faire des efforts. Il est utile d'être conscient des situations dans lesquelles l'enfant réussit quelque chose. Cela permet de surmonter sa propre frustration et d'accorder de la reconnaissance à l'enfant - par exemple lorsqu'il parvient vraiment à noter tous ses devoirs, à écouter calmement, à lever le doigt.
- Minimiser les distractions : Pour les enfants souffrant de TDA/H, il est difficile de faire abstraction de quelque chose d'intéressant, mais qui n'est pas essentiel. C'est pourquoi un poste de travail calme est important. Celui-ci se trouve à l'avant, près de l'enseignant(e), qui peut rapidement saisir les perturbations ou les inattentions dans des situations importantes et y réagir calmement. Il peut également être judicieux d'aménager une table individuelle, surtout si les autres élèves sont fortement dérangés. Il est important d'expliquer à l'enfant pourquoi une table individuelle lui est attribuée. L'objectif doit être formulé de manière positive, par exemple dans le sens qu'il pourra mieux se concentrer et non pas dans le sens qu'il sera moins dérangé.
- Des signaux clairs pour les informations importantes : Pour les enfants atteints du TDA/H, les informations importantes doivent être clairement signalées. Par exemple, ils ne remarquent souvent pas quand l'enseignant donne les devoirs. Des routines claires, suffisamment de calme et de temps pour les informations importantes augmentent les chances que tous les enfants assimilent ces informations. Un gong peut ainsi signaler : «C'est l'heure des devoirs. Chacun prend son cahier de devoirs».
- Donner des feedbacks : Les enfants AD(H)S ont besoin plus souvent de feedbacks positifs ou même d'instructions pour se recentrer sur l'essentiel. Un contact visuel fréquent avec l'enfant lui signale : «Je suis avec toi et je remarque que tu fais bien les choses» ou «Je remarque aussi que tu n'es plus avec nous maintenant». Des signes «secrets» peuvent aider, sans beaucoup de mots, à garder l'enfant dans le coup.
- Accorder des temps morts : Si un enfant ne peut vraiment plus rester calme, de petits temps morts peuvent aider. Pour cela, on peut donner à l'enfant une tâche liée au mouvement, de sorte qu'il puisse se lever et bouger avec la permission.
- En principe, les enfants souffrant d'AD(H)S ont besoin de plus d'entraînement, de répétitions et de routines que les autres enfants. Ce n'est pas parce que ces enfants ne veulent pas, mais parce qu'ils n'y arrivent pas. Ils ont donc besoin d'aide pour pouvoir développer les capacités dont ils disposent.
- Autres informations utiles et conseils concrets de comportement pour les enseignants et les parents: www.mit-kindern-lernen.ch de Fabian Grolimund, Nora Völker et Stefanie Rietzler.
Pour les parents d'enfants TDAH, le défi consiste à gérer calmement et avec soutien les difficultés rencontrées par l'enfant dans son quotidien scolaire. Ils doivent exhorter l'enfant à faire ses devoirs, lui rappeler d'apporter les bonnes choses à l'école.
Lors des entretiens avec les parents, ils entendent souvent dire que leur enfant est difficile. Ils s'inquiètent et se sentent souvent impuissants face aux jugements des enseignants. Les enfants souffrant d'AD(H)S ne perçoivent souvent pas eux-mêmes les principaux problèmes à l'âge préscolaire.
Mais à l'âge scolaire, ils savent qu'ils sont différents, beaucoup peuvent bien décrire leurs problèmes. Ils sentent surtout qu'ils ont plus de mal que les autres enfants. Ils remarquent en effet qu'ils sont toujours des fauteurs de troubles, qu'ils ont des ennuis avec leurs parents et leurs enseignants et qu'ils sont aussi mis à l'écart. Il n'est donc pas rare que ces enfants se sentent traités injustement par leur entourage.
Les troubles de l'apprentissage et les réactions négatives de l'entourage face à leur comportement provoquent un manque de confiance en soi, car les enfants ne parviennent pas à exploiter leur potentiel. Jusqu'à 45 pour cent des enfants souffrant d'AD(H)S présentent d'autres troubles comportementaux ou émotionnels tels que l'anxiété, la dépression, une faible estime de soi, un comportement agressif souvent suite à des expériences difficiles, y compris dans le cadre de la vie scolaire. Cela peut être utile.
Il faut observer attentivement ce qui est particulièrement difficile pour l'enfant. Cela aide à trouver des stratégies pour qu'il puisse être attentif dans les moments décisifs. Comme il s'agit de difficultés fondamentales de l'enfant, il est important que les enseignants et les parents tirent à la même corde.
Cela signifie qu'ils disposent d'une connaissance commune et bien fondée de ce que sont les comportements typiques des enfants AD(H)S, pourquoi il en est ainsi, comment ils peuvent soutenir l'enfant. Des accords et des conventions claires aident l'école et les parents à travailler ensemble de manière coordonnée. Là aussi, la règle est la suivante : chaque enfant est différent !
Qu'est-ce que le TDAH ?
Cette série en dix épisodes est réalisée en collaboration avec l'Institut de recherche et de conseil dans le domaine de la famille de l'Université de Fribourg, sous la direction de Sandra Hotz. Cette juriste dirige, avec Amrei Wittwer du Collegium Helveticum, le projet «Kinder fördern. Une étude interdisciplinaire», auquel participe également la Haute école zurichoise des sciences appliquées ZHAW. Le projet est soutenu par la Fondation Mercator Suisse.
