Quelle est la gravité de la mononucléose infectieuse chez les adolescents ?

Marius est agacé. En fait, le jeune homme de 13 ans se sent déjà relativement en forme environ une semaine après avoir contracté une infection de la mononucléose infectieuse. Pourtant, l'élève de 7e année n'a pas le droit de s'entraîner au football ou au karaté pendant au moins deux semaines. Le médecin ne l'a même pas autorisé à se rendre à l 'école en skateboard. La raison en est une forte augmentation de la taille de la rate, ce qui est relativement typique de la maladie.

La mononucléose infectieuse est provoquée par une infection par le virus d'Epstein-Barr (EBV), qui s'attaque principalement au système lymphatique. L'EBV fait partie du groupe des herpèsvirus et est extrêmement contagieux. La longue période d'incubation - c'est-à-dire le laps de temps entre la contamination et l'apparition de la maladie - qui peut durer de 10 à 50 jours, y contribue également. Durant cette phase, les personnes touchées peuvent transmettre le virus sans le savoir.

La contamination se fait principalement par contact direct avec la salive, le plus souvent par des baisers.

Julia Bielicki, infectiologue

En Europe, presque tout le monde a ainsi été infecté par l'EBV avant l'âge de 30 ans. «La contamination se fait en premier lieu par contact direct avec la salive, le plus souvent par des baisers ou d'autres contacts rapprochés, mais elle peut aussi se faire par la toux et les éternuements», sait Julia Bielicki, médecin responsable du service de pédiatrie et d'infectiologie de l'hôpital pédiatrique universitaire des deux Bâle (UKBB). «C'est pourquoi la mononucléose infectieuse de Pfeiffer est aussi appelée «kissing disease» dans les pays anglophones ou «maladie du baiser» dans notre pays».

Une grande partie des patients se contaminent dès leur plus jeune âge en jouant étroitement avec d'autres enfants ou avec leurs parents. Le deuxième pic de la maladie se situe à la puberté, lorsque les jeunes recherchent leurs premiers contacts sexuels et deviennent plus «embrasseurs». Chez les jeunes enfants, l'évolution de la maladie est généralement très légère, voire asymptomatique, et passe donc souvent inaperçue. Chez les adolescents et les jeunes adultes, en revanche, des symptômes évidents peuvent se manifester. «Les symptômes typiques sont une forte fièvre, une inflammation de la gorge et du pharynx avec des difficultés à avaler et des plaques blanches, ainsi qu'un gonflement parfois important des ganglions lymphatiques du cou et un abattement prononcé», rapporte Julia Bielicki.

«Face à ces symptômes, de nombreux parents pensent d'abord à une grippe ou à une inflammation bactérienne de la gorge». Mais contrairement à la grippe ou à l'angine, la mononucléose infectieuse se caractérise par une hypertrophie des ganglions lymphatiques du cou, souvent très visible. «La médecine parle alors très clairement de "cou de César», souligne la pédiatre. «Parallèlement, chez environ un patient sur deux souffrant de mononucléose infectieuse, les organes lymphatiques internes gonflent également, surtout la rate et, chez environ dix pour cent, le foie».

Un gonflement de la rate peut apparaître pendant la phase aiguë de la maladie, mais aussi parfois après, et persister pendant plusieurs semaines. «Mais dans la plupart des cas, la rate n'augmente que légèrement de volume, ce qu'un médecin peut facilement palper et qui ne pose généralement pas de problème», souligne Bielicki. «Cependant, il peut arriver que la rate gonfle très fortement, de sorte que l'organe dépasse de sa position naturelle sous l'arc costal gauche». Il n'est alors plus protégé de manière optimale contre les effets mécaniques.

En cas de chute, de coup ou de choc dans la région de la rate, comme cela peut facilement se produire en gambadant ou en pratiquant des sports de balle ou de contact, il existe alors un risque rare mais aigu de rupture de la rate. Cela peut mettre la vie en danger. «Dans ces cas, le médecin recommande alors un repos physique prolongé et délivre généralement une dispense de sport de deux à quatre semaines», explique l'infectiologue.

L'aide pratique de la nature

Le traitement de la mononucléose infectieuse de Pfeiffer consiste en premier lieu à soulager les symptômes désagréables, car il n'existe à ce jour aucun vaccin ou autre traitement causal de la mononucléose infectieuse. «Je recommande aux enfants et adolescents concernés de se reposer beaucoup pendant la phase aiguë, de prendre au besoin des analgésiques comme l'ibuprofène, de boire beaucoup de liquide sous forme d'eau et de thé et de renoncer aux aliments acides et aux boissons gazeuses», explique la spécialiste.

Il est important de laisser à l'organisme suffisamment de temps pour se rétablir après la première infection.

Heide-Dore Bertschi-Stahl, naturopathe

En complément, des possibilités thérapeutiques issues de la naturopathie peuvent également aider. «Nous traitons toujours nos patients de manière individuelle, en fonction de leur type de constitution», explique Heide-Dore Bertschi-Stahl, naturopathe diplômée TEN, directrice et enseignante de l'Académie QuintaMed de médecine holistique à Gais AR.

«Nous observons surtout des évolutions difficiles de la mononucléose infectieuse chez les enfants et les adolescents de type constitutionnel lymphatique-phlegmatique». Selon Bertschi-Stahl, on reconnaît ce type de constitution à une peau très claire, souvent légèrement rougeâtre, à des cheveux clairs et à des yeux bleus. «Ces enfants et adolescents ont un métabolisme qui réagit souvent à une première infection par le virus d'Epstein-Barr par des symptômes particulièrement violents. Ils ne se remettent que lentement de la maladie», sait Bertschi-Stahl. «Une durée de la maladie de trois mois ou plus, avec une forte sensation de fatigue et des symptômes qui ne cessent de réapparaître, n'est pas rare ici».

Pour le traitement, Bertschi-Stahl recommande entre autres différentes plantes médicinales, comme les tisanes de fleurs de sureau ou aussi de tilleul, pour faire baisser la fièvre. Contre les forts maux de gorge, la naturopathe expérimentée ne jure que par les enveloppements au citron. «Comme la lymphe abdominale est presque toujours touchée, je conseille de faire des compresses chaudes sur le ventre avec de l'huile d'olive ou de donner une bouillotte. Il faut également garder les pieds au chaud», souligne Bertschi-Stahl. «Une cure de camomille en rouleaux est également très utile».

Possibilité de tomber malade plusieurs fois

Pour soutenir l'autoguérison du corps, il faudrait en outre modifier l'alimentation. Une alimentation purifiante et riche en potassium, comme des soupes de légumes chaudes à base de pommes de terre, de potiron, de carottes, de brocoli ou autres, ainsi que de petites quantités de fruits secs, de noix de cajou ou de pâte à tartiner biologique à base de noix, est particulièrement bénéfique. En revanche, Bertschi- Stahl déconseille le lait, les yaourts, les bananes et surtout le sucre, qui, selon elle, ont tendance à encrasser le corps.

Malheureusement, la mononucléose infectieuse ne peut pas être guérie au sens classique du terme. En effet, le virus d'Epstein-Barr, comme beaucoup d'autres virus de l'herpès, reste dans une sorte d'état de repos à vie dans le corps après une première infection, qu'elle soit accompagnée ou non de symptômes. «Cela signifie également qu'il peut être réactivé dans certaines circonstances», explique la naturopathe. "C'est pourquoi il est important de laisser au corps suffisamment de temps après la première infection pour une guérison durable, afin de réduire au maximum le risque d'une réactivation ultérieure.