Les mères lisent plus souvent que les pères
Le 18 mai 2022, l'Institut suisse Jeunesse et Médias ISJM organisera pour la cinquième fois déjà la Journée suisse de la lecture à haute voix. Cette initiative nationale de promotion de la lecture n'a cessé de prendre de l'ampleur ces dernières années.
Différentes études montrent que ce sont surtout les mères qui lisent des livres à leurs enfants. Les pères prennent beaucoup moins souvent des livres en main lorsqu'ils veulent faire une activité avec leurs enfants. Pourquoi donc ?
Madame Tresch, pourquoi les pères lisent-ils moins souvent à leurs enfants que les mères ?
Les mères lisent plus souvent que les pères, comme le prouvent de nombreuses études internationales. Les mères sont plus engagées dans la garde des enfants, passent plus de temps avec leurs enfants et leur font donc plus souvent la lecture. De nombreux pères pensent qu'il suffit que les mères lisent des histoires aux enfants. Une autre raison souvent évoquée est que les pères rentrent tard à la maison en semaine et que les enfants sont déjà au lit. Beaucoup de pères, mais aussi de mères, n'ont pas entendu de lecture quand ils étaient enfants. Ils n'associent donc pas à cette activité des souvenirs émotionnels qu'ils aimeraient faire revivre à leurs enfants. De même, les parents qui n'ont pas pu développer eux-mêmes un accès habituel et plaisant à la lecture sont souvent réticents à faire la lecture.

Pourquoi les enfants ont-ils aussi besoin de modèles de lecture masculins ?
L'absence de modèles de lecture a une influence sur l'envie de lire et sur les compétences en lecture des enfants. Jusqu'à la fin de l'école primaire, les enfants sont très souvent confrontés à des modèles de lecture essentiellement féminins. Il est donc important pour les garçons d'apprendre dans leur vie quotidienne que les hommes lisent aussi. Si les pères perçoivent la lecture comme quelque chose qui va à l'encontre de leur image de la masculinité, les enfants le ressentent. En revanche, si les pères lisent régulièrement à haute voix, cela renforce non seulement la proximité émotionnelle entre le père et l'enfant, mais soutient également l'image que les enfants ont d'eux-mêmes en matière de lecture. Si la mère et le père lisent à haute voix, le choix de livres s'élargit et les discussions sur la lecture se diversifient. Les enfants apprennent ainsi très tôt que l'on peut lire et parler différemment des histoires.
Le 18 mai, la Journée suisse de la lecture à haute voix fêtera son cinquième anniversaire. Vous adressez-vous en particulier aux pères ?
Lors de la Journée de la lecture, des ambassadeurs de la lecture se déplacent dans toute la Suisse. Ils viennent du showbiz, du sport, des médias, du cinéma, de l'économie... D'une part, nous veillons à ce que les hommes et les femmes soient représentés de manière équilibrée parmi ces lecteurs célèbres, d'autre part, les ambassadeurs de la lecture, comme cette année le footballeur Tranquillo Barnetta ou l'acteur Max Hubacher, peuvent devenir des modèles de lecture, notamment pour les garçons. D'autres transmettent le message de la Journée de la lecture dans leur entreprise et incitent ainsi leurs employés à lire à la maison. Enfin, nous proposons sur www.schweizervorlesetag.ch des livres de lecture qui s'adressent également aux pères et qui parlent de la diversité des rôles.
Livres pour papas* à lire à haute voix
*(et bien sûr aussi pour toutes les mamans et en général)