«Les droits de l'enfant ne sont souvent pas appliqués»

Madame Inderbitzin, pourquoi le service de médiation pour les enfants est-il nécessaire ?
Les enfants sont plus vulnérables que les adultes lorsqu'il s'agit de se protéger contre la violence et la discrimination. La Convention de l'ONU relative aux droits de l'enfant doit assurer cette protection. Malheureusement, il arrive régulièrement que les droits de l'enfant ne soient pas ou pas suffisamment appliqués.

En cas de divorce, seuls dix pour cent des enfants sont entendus.

Par exemple, le droit d'exprimer son opinion, d'être informé et d'être entendu. En cas de divorce, par exemple, seuls dix pour cent des enfants sont entendus. Le service de médiation pour enfants intervient partout où un enfant est en contact avec le système juridique.

Qui vous contacte ?
Les enfants à partir de six ans environ. La consultation se fait toujours par téléphone. Les enfants se trouvent souvent dans des situations conflictuelles avec une longue histoire. Il s'agit souvent de divorces conflictuels ou de placements extrafamiliaux. Nous couvrons tous les domaines juridiques - du droit pénal des mineurs au droit scolaire.

Une fois, une jeune fille qui avait été exclue de l'école parce qu'elle avait été violente nous a appelés. Or, nous avons appris qu'elle n'avait jamais eu l'occasion d'exposer son point de vue. L'élève aurait eu le droit d'être entendue par la direction de l'école. Nous avons fait en sorte que cette audition ait lieu. Il s'est avéré que la jeune fille avait subi de graves brimades. Elle a pu rester.

Comment aidez-vous les enfants ?
Nous procédons toujours de la même manière : Nous écoutons l'enfant et essayons de comprendre de quoi il s'agit. Souvent, ses droits à l'information et à l'écoute ont été violés et on ne lui a pas expliqué correctement les décisions prises : il ne peut alors pas comprendre pourquoi il se trouve dans la situation en question. Nous expliquons, nous aidons à comprendre la situation. Souvent, cela ne suffit pas.

Souvent, les droits de l'enfant à l'information et à l'écoute sont violés.

S'il s'avère qu'un enfant n'a pas pu s'exprimer sur un placement, nous clarifions la situation : une audition a-t-elle été omise ? Qui aurait dû entamer cette démarche ? Nous nous adressons aux spécialistes impliqués, nous nous assurons que de telles omissions soient réparées. Un enfant doit être entendu. Cela ne signifie pas que sa volonté puisse toujours être appliquée. Mais c'est justement dans ce cas qu'il est important qu'il se sente pris au sérieux et qu'il ne soit pas abandonné à son impuissance.