«Le harcèlement moral peut entraîner un traumatisme à vie»
Madame Schläpfer, les petites disputes font partie du quotidien dans les salles de classe. Comment un enseignant peut-il reconnaître s'il s'agit d'un conflit normal ou déjà d'un harcèlement ?
Le mobbing se distingue des conflits normaux en premier lieu par sa dynamique. Alors que dans les conflits, il s'agit souvent de savoir qui a raison, qui a le plus ou le premier quelque chose - donc de circonstances, de possessions, d'opinions -, le mobbing vise à blesser une personne. Cela peut se produire au début de manière «tout à fait inoffensive» par des actes tels que se moquer, taquiner, taquiner, puis s'intensifier très rapidement - selon que l'on laisse faire ou non. Au cœur du processus de mobbing se trouve toujours le fait de porter atteinte à une personne de manière ciblée.

En quoi consiste la charge mentale particulière du harcèlement moral ?
Les enfants victimes d'intimidation ne se sentent pas à leur place, mais rejetés et menacés, ce qui peut entraîner des traumatismes, un isolement social et une détérioration de leur santé mentale. Ainsi, le taux de suicide est nettement plus élevé chez les adultes qui ont été victimes d'intimidation dans leur enfance que chez ceux qui n'ont pas connu cela.
Existe-t-il des déclencheurs ou des constellations typiques de situations de mobbing ? Et est-il possible de les éviter de manière préventive ?
Le harcèlement est une affaire complexe qui ne peut pas être attribuée à un seul déclencheur. Et j'insiste toujours sur le fait que l'enfant concerné ne doit jamais être considéré comme un déclencheur ! Même si son comportement est parfois perçu comme provocant ou «différent», ce qui est souvent le cas des victimes actives. Malheureusement, je constate souvent que l'on raisonne ainsi. Or, le harcèlement n'est jamais justifié.
En règle générale, différents facteurs entrent en jeu - comme la constellation de la classe, l'intervention précoce ou tardive des enseignants et même des éléments qui dépassent le cadre du système, comme les conflits entre les parents dans le village. Il est toujours possible de faire beaucoup de choses à titre préventif pour éviter le harcèlement.
Que conseillez-vous aux parents d'un enfant concerné - chercher le contact direct avec les parents des enfants impliqués ou demander à l'enseignant de servir d'intermédiaire ?
Mon conseil est le suivant : pas de contact direct avec les parents des enfants impliqués ! En effet, cela peut considérablement compliquer la situation et rendre la résolution à l'école beaucoup plus difficile. Je ne recommande pas de demander une médiation à l'enseignant, car la médiation est normalement utilisée en cas de conflit. Il est néanmoins important de s'adresser à l'enseignant pour demander de l'aide. Le harcèlement est un phénomène de groupe et, par conséquent, la responsabilité de la résolution du problème incombe à l'école. Cela vaut également lorsque le harcèlement a lieu sur le chemin de l'école. Il est en effet nécessaire de travailler avec l'ensemble de la classe - car même les enfants qui semblent ne pas être impliqués sont des faiseurs de possibilités.
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