«La puberté rend aussi les choses plus faciles»
Jarno (13 ans) : «Depuis que j'ai atteint la puberté, je me laisse plus facilement provoquer. Mais les parents sont aussi plus énervants. Ici, avec papa, il y a plus souvent des disputes à cause de l'école et avec maman à cause des tâches administratives».
Christof (52 ans) : «Jarno et moi avons convenu qu'au vu de ses notes, nous réviserions la matière scolaire une fois par semaine. Il contourne cela intelligemment».
Nora (19 ans) : «Et ne prend même pas les choses».
Christof : «Alors qu'il a suffi d'un coup de pouce à Nora pour qu'elle finisse par apprendre, il faut à Jarno un coup de pied au cul - au sens propre, bien sûr».
Nora : «Nos relations ne se sont toutefois pas détériorées avec la puberté. J'ai de très bonnes relations avec papa et Manuela et avec maman et son copain».
Christof : «C'est vrai. Mais à la puberté, vous vous êtes un peu transformés en marmottes - qui préfèrent se terrer dans leurs grottes».
C'est gênant de se peloter en public !
Aline, 13 ans
Nora : «Nous mangeons généralement ensemble et restons ensuite souvent à table pour bavarder. L'avantage, c'est que nous sommes là : Pour avoir de la compagnie, il suffit d'aller dans la grotte avec l'autre marmotte».
Manuela (43 ans) : «Nora et Sophie se prélassent au lit avec Netflix, tandis qu'Aline emménage chez Jarno. En parlant de puberté, c'est là que les parents deviennent gênants - n'est-ce pas» ?
Aline (13 ans) : «Oui ! surtout quand vous vous bécotez en public. Ou si je dois regarder depuis le canapé».
Sophie (15 ans) : «Ce qu'Aline appelle un bécotage, c'est un baiser».
Aline : «Maman et Christof t'ennuient aussi souvent, par exemple à cause des thèmes de genre ou des non-binaires, qui existent désormais aussi».
Sophie : «Je suis très ouverte et j'ai un problème avec les déclarations racistes, sexistes et homophobes. L'autre jour, notre professeur de sport a dit que nous ne devions pas tenir la raquette de tennis comme les femmes tiennent la poêle à frire. Si maman et Christof rient encore, il y aura des discussions. Et Aline, les non-binaires ont toujours existé. Peu importe le sexe auquel on s'identifie ou même si on se sent appartenir à une catégorie».
Vous n'êtes pas des personnes non ouvertes, même si je le dis plus souvent.
Sophie, 15 ans
Manuela : «Je dirais que nous sommes également ouverts. Mais marquées par l'époque dans laquelle nous avons grandi. Ainsi, nous avons peut-être plus de temps pour comprendre certaines évolutions, car elles sont nouvelles pour nous».
Sophie : «Oui, vous ne manquez pas d'ouverture, même si je le dis plus souvent. Mais Christof fait de la provocation supplémentaire».
Christof : «Je veux justement savoir : Quand tu lèves le doigt de manière aussi intransigeante sur la morale, est-ce une ouverture d'esprit qu'il faut défendre parce qu'un thème est à la mode ? Il n'y a pas que le bien ou le mal. Nos débats sont passionnants !»
Manuela : «Les alliances qui se forment alors aussi. C'est ce qui rend l'adolescence intéressante».
Sophie : «Il y a des choses que l'adolescence rend plus faciles : mon perfectionnisme s'est amélioré. Je n'ai pas toujours besoin de retoucher ce que les autres faisaient».
Aline : «J'ai moins de crises de colère. Finalement, je deviens adulte - dans une relation, je ne peux donc pas m'emporter au moindre refus».
Jarno : «A la puberté, certains ne font que jouer. C'était aussi le cas pour moi pendant un certain temps, puis j'ai été interdit de jeu pendant deux mois. J'ai remarqué que c'était plus cool dehors».