«Je dois fixer des limites, bien que je sois épris de liberté»
"Lorsque j'ai été enceinte pour la première fois, j'ai commencé à me pencher activement sur la question des limites. J'aime beaucoup la liberté, c'est pourquoi j'avais du mal à accepter qu'on m'impose des limites et je n'aimais pas non plus en imposer aux autres. Je n'y voyais tout simplement rien de positif, j'estimais que les limites nous freinaient et nous empêchaient d'être pleinement nous-mêmes.
Avec la naissance de nos enfants, tout a changé. J'ai compris qu'il fallait que j'établisse des règles et que je mette des barrières, pour le bien de mes filles et de mes fils, mais aussi pour le mien.
Grâce à mes enfants, j'ai par exemple appris à m'en tenir à une décision et à ne pas changer d'avis. J'ai appris à communiquer clairement les limites à leur égard, en fonction de leur âge.
S'il ne s'agit pas de situations dangereuses, je laisse à mes enfants beaucoup d'espace pour expérimenter.
Sarah Farsatis
J'ai pris conscience de mon rôle de modèle en tant que maman. Je montre l'exemple, ce qu'ils peuvent ensuite adopter ou rejeter consciemment, mais pour cela, ils ont d'abord besoin de directives pour s'orienter.
Mais ce que j'ai ressenti avec le temps, c'est que je ne peux pas répondre à chaque situation individuellement. Ce n'est pas seulement une question de temps, c'est aussi dû à mon expérience : parfois, les enfants sont toujours insatisfaits, veulent négocier encore plus - alors je suis mécontent et cela finit par une situation insupportable que je veux éviter. C'est pourquoi une annonce doit suffire.
Il y a des moments où c'est très important. Nous avons récemment voyagé tous ensemble à travers l'Europe pendant quatre mois. Il y avait beaucoup de liberté, mais aussi des consignes strictes. Nous avons par exemple effectué de nombreux trajets en avion, et la discipline doit régner avant l'enregistrement. Tout le monde ne peut pas sauter partout.
Un autre exemple : Si les trois plus grands sont trop longtemps occupés par leur smartphone, il suffit de leur dire que c'est fini. Car j'ai déjà expliqué la chose à maintes reprises, je ne veux pas en rediscuter à chaque fois.
Malgré toutes les compréhensions, fixer des limites est pour moi un défi, surtout parce que je suis, de par mon attitude, fortement enclin au compromis.
En général, j'aime les compromis, car on peut se retrouver au milieu. Mais vis-à-vis des enfants, c'est une autre histoire. Lorsque les grands, Lia et Ian, vont à l'aire de jeux, ma fille de quatre ans, Ela, n'a bien sûr pas le droit de sortir seule dans la rue, ce qui l'agace.
S'il ne s'agit pas de situations dangereuses, je laisse beaucoup de place à mes enfants pour qu'ils essaient, je regarde comment ils se comportent dans une situation, pour ensuite expliquer ce qui va et ce qui ne va pas.
Mais j'ai encore du mal à fixer des limites. Cela vaut quand même la peine de s'y tenir, sinon il faut sans cesse tout redécider et rediscuter".