Encourager la collaboration entre l'école et les parents, mais comment ?

Des études internationales montrent que l'implication des parents peut avoir un effet positif sur la réussite scolaire des enfants. Les familles soutiennent le développement scolaire de leur enfant en l'aidant à répartir le temps consacré aux devoirs, en le motivant à apprendre ou en discutant à la maison des sujets qui seront abordés à l'école. C'est pourquoi il est recommandé depuis longtemps d'encourager les partenariats éducatifs avec les parents d'élèves dans les écoles, mais aussi dans les structures d'accueil préscolaire. Dans l'esprit de la responsabilité éducative commune, il convient de veiller à l'échange réciproque d'informations, à la transparence des processus et au dialogue régulier sur le développement de l'apprentissage des enfants. Dans l'idéal, les parents devraient alors s'impliquer non seulement dans l'environnement d'apprentissage familial, mais aussi dans l'environnement scolaire. Cela peut par exemple se faire au sein du conseil des parents de l'école ou en accompagnant les activités scolaires.

«Pour qu'un «partenariat éducatif» soit réussi, il est essentiel que les parents apportent leurs compétences».

Mais avant que de tels partenariats puissent s'épanouir, il y a souvent des obstacles à surmonter. En effet, il s'avère dans la pratique que tous les parents ne s'impliquent pas (ou ne peuvent pas s'impliquer) dans la même mesure. Leur degré de participation peut dépendre de nombreux facteurs, comme par exemple leur propre bagage éducatif ou leur manque de connaissances linguistiques. Ces facteurs sont également discutés actuellement dans la recherche en éducation. En effet, pour qu'un «partenariat éducatif» soit réussi, il est essentiel que les parents, indépendamment de leur milieu social, apportent leurs compétences et assument avec les enseignants la responsabilité commune des enfants. Pour garantir cela, des processus de coopération circulaires sont utiles, de sorte que, sur la base de discussions communes, les défis individuels, les attentes personnelles et les objectifs communs soient réfléchis et adaptés. En outre, la communication et l'accessibilité devraient être assurées par le biais de médias appropriés (p. ex. e-mail, téléphone, lettres aux parents dans différentes langues d'origine) et d'offres de soutien à bas seuil (p. ex. réseaux inter-classes de parents) qui répondent aux besoins individuels des parents.

Quel a été l'impact de la pandémie de COVID-19 sur les "partenariats éducatifs" ?

La pandémie de COVID-19 et l'enseignement à distance dans le cadre du lockdown ont renforcé le rôle de soutien à l'apprentissage de nombreuses mères et de nombreux pères. En outre, la pandémie a mis en évidence la nécessité de canaux de communication efficaces et de relations basées sur la confiance entre les écoles et les familles afin de garantir la réussite scolaire des enfants.

Indépendamment des fermetures d'écoles, les partenariats éducatifs entre les enseignants et les parents sont régulièrement mis à l'épreuve. Avant la pandémie de COVID-19, la formation initiale et la formation professionnelle continue des enseignants étaient déjà critiquées à cet égard. Les futurs enseignants ne se sentent pas non plus bien préparés à la tâche de conseiller les parents.

Des études empiriques indiquent que les parents ne savent souvent pas comment soutenir leurs enfants et évitent en partie le contact direct avec les enseignants. Une étude allemande portant sur 1 126 parents d'élèves de l'enseignement général a montré que plus de la moitié des parents socialement défavorisés ne se sentent pas sûrs de la meilleure façon de soutenir leurs enfants à l'école. Ils sont 54 %, soit plus du double des familles socialement plus favorisées (24 %).

«Du point de vue de la politique de l'éducation, les écoles ont la responsabilité particulière d'impliquer toutes les familles et de viser avec elles un «partenariat éducatif» réussi».

Il peut y avoir plusieurs raisons au manque de participation des parents. Il y a ceux qui font suffisamment confiance à leurs propres compétences et connaissances, voire plus qu'à l'école. D'autres hésitent en raison de la barrière de la langue et d'autres encore ne se sentent pas les bienvenus lorsqu'ils perçoivent une sorte de hiérarchie «experts-professionnels».
Notre groupe de travail a interrogé les parents sur leurs expériences et leurs perceptions en tant que soutien à l'apprentissage scolaire pendant les fermetures d'école. L'enquête a révélé que la fréquence de la communication entre les parents et les enseignants était globalement faible, mais que la qualité de la communication était perçue de manière plutôt positive par les parents.

La situation actuelle souligne l'importance de sensibiliser les enseignants aux besoins de leurs élèves et de leurs parents dans le cadre de leur formation initiale et de leur formation professionnelle continue. Pour ce faire, il convient non seulement d'apporter des changements structurels, mais aussi d'établir davantage d'approches de réforme fondées sur la recherche, afin de renforcer durablement les compétences des futurs enseignants en matière de communication et de conseil. En effet, du point de vue de la politique de l'éducation, les écoles ont la responsabilité particulière d'impliquer toutes les familles et de viser avec elles un «partenariat éducatif» réussi.

Blog BOLD

Le blog, une initiative de la Jacobs Foundation, a pour objectif de faire connaître à un large lectorat mondial la manière dont les enfants et les jeunes apprennent. Des chercheurs de haut niveau ainsi que de jeunes scientifiques partagent leur expertise et discutent avec un lectorat curieux de la manière dont les enfants et les jeunes se développent et s'épanouissent au 21e siècle, des difficultés qu'ils rencontrent, de la façon dont ils jouent et dont ils utilisent les technologies.

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