Ce qui rend les enfants forts au quotidien
Par confiance en soi, nous entendons une évaluation de nos propres compétences. Nous disposons d'une bonne dose de confiance en nous lorsque nous nous faisons confiance, que nous n'abandonnons pas tout de suite en cas de difficultés, que nous poursuivons nos propres objectifs et que nous acceptons de relever des défis.
Ce terme est emprunté au psychologue et philosophe américain William James, qui écrivait déjà en 1890 que notre confiance en nous augmentait lorsque nous obtenions des succès. Aujourd'hui, les psychologues parlent le plus souvent d'auto-efficacité et entendent par là la conviction de pouvoir faire quelque chose par ses propres actions.
La confiance en soi d'un enfant se développe lorsqu'il a l'occasion de vivre des expériences au quotidien :
- Je peux faire quelque chose ! J'ai des points forts et des talents.
- Je progresse en faisant des efforts et en m'entraînant.
- Je peux résoudre des problèmes de manière autonome.
- Je sais gérer les échecs et les revers.
- Je peux faire face à mes soucis et à mes peurs et les surmonter.
- D'autres reprennent mes idées et s'enthousiasment pour moi.
Voici six conseils pour aider les parents à renforcer leur enfant au quotidien et à lui permettre de développer une saine confiance en lui.
Conseil n° 1 : utilisez les problèmes pour renforcer votre enfant
Les enfants rencontrent régulièrement des problèmes au cours de leur vie. En tant que parents, nous nous sentons souvent obligés d'apporter une solution immédiate à notre enfant. Nous oublions que chaque problème est aussi une occasion pour l'enfant de grandir et de développer d'importantes compétences en matière de résolution de problèmes.
En n'aidant que ce qui est nécessaire et en impliquant de plus en plus l'enfant dans le développement d'une solution, nous l'amenons à surmonter lui-même les difficultés. En tant que parents, nous pouvons être là pour notre enfant lorsqu'il parle de ses problèmes, l'écouter, l'amener à réfléchir aux solutions possibles en lui posant des questions et lui demander avec intérêt ce qui a fonctionné et ce qui n'a pas fonctionné. Parallèlement, nous, les adultes, pouvons être amenés à réfléchir à de telles situations : Quelle leçon mon enfant pourrait-il en tirer ? Comment pourrions-nous, en tant que famille, grandir grâce à cet obstacle ?
Ce n'est pas parce que nous n'aurons jamais à affronter de difficultés que nous serons confiants dans notre capacité à faire face à l'échec à l'avenir.
Si les problèmes sont trop importants, nous devons intervenir. Mais en cas de petits conflits et de difficultés, il est plus utile pour l'enfant que nous lui signalions que nous avons confiance en lui, plutôt que de lui enlever chaque pierre du chemin.
La confiance en notre capacité à surmonter les échecs, les revers et les problèmes à l'avenir ne vient pas du fait que nous n'avons jamais à affronter de difficultés. Elle naît lorsque nous avons appris à nous relever lorsque nous tombons, à trouver des solutions lorsque nous réfléchissons, et à avoir des personnes en arrière-plan qui sont là pour nous, qui nous soutiennent et qui ont confiance en nous.
Conseil n° 2 : montrez à votre enfant qu'il vaut la peine de persévérer
Pour apprendre à résoudre des tâches difficiles et à s'engager dans quelque chose de nouveau, nous avons besoin d'une bonne dose de tolérance à la frustration. Plus un enfant pense qu'il doit tout comprendre et tout savoir tout de suite, plus il lui sera difficile de s'engager avec persévérance dans quelque chose.
Pour la psychologue américaine Carol Dweck, il est utile que les enfants développent un concept de soi dynamique plutôt que statique. Les personnes ayant un concept de soi dynamique partent du principe qu'elles peuvent se développer et apprendre. Ils pensent : «Je ne sais pas encore faire ça» et se mettent au travail avec persévérance et intérêt. Les personnes ayant un concept de soi statique pensent au contraire : «Je peux faire ceci - et je ne peux pas faire cela».
Les enfants profitent des adultes qui voient les progrès et s'en réjouissent avec l'enfant.
La recherche montre que le concept de soi agit comme une prophétie auto-réalisatrice : Celui qui croit que ce sont surtout le talent et l'intelligence qui sont décisifs, abandonne rapidement en cas d'erreurs et d'échecs. Ceux qui croient que l'on peut apprendre beaucoup de choses et se développer restent persévérants, surmontent plus facilement les échecs et ont moins peur des défis.
En tant que parents et enseignants de maternelle, nous pouvons encourager les enfants à avoir une image dynamique d'eux-mêmes en soulignant sans cesse le lien entre la pratique et la réussite. Les enfants profitent des adultes qui voient des progrès (même petits selon les enfants), qui s'en réjouissent avec eux et qui leur font prendre conscience que les capacités se développent avec le temps et que leurs propres efforts sont récompensés.
Je suis ...
- aimable en tant qu'être humain.
- responsable de ce que je fais.
- confiant dans ma capacité à gérer les défis et les sentiments difficiles.
- conscient que ma valeur en tant qu'être humain ne dépend pas de mes performances.
Conseil 3 : Parlez à votre enfant de vos propres difficultés
Nous pouvons également aider les enfants à faire preuve de plus de persévérance en nous proposant comme modèle. Il est utile que les enfants puissent constater régulièrement au quotidien que leurs parents ne font pas non plus tout facilement.
Si les parents restent patients et persévérants en cas de difficultés et se disent à eux-mêmes : «Bon, du calme, tu as fait une erreur quelque part, relis attentivement le mode d'emploi», les enfants qui les observent remarqueront qu'il faut parfois un peu de patience pour arriver à une solution.
Les enfants qui ont une bonne estime d'eux-mêmes s'aiment et se traitent avec amour.
Dans ce sens, il est également utile de parler de temps en temps aux enfants de nos propres difficultés et de la manière dont nous les affrontons. En 1965 , Morris Rosenberg, professeur de sociologie canadien , a défini l'estime de soi comme une attitude ou un état d'esprit que nous adoptons envers nous-mêmes. Selon sa définition, une personne ayant une bonne estime de soi se sent «suffisamment bonne» ; elle pense qu'elle a de la valeur en tant qu'être humain et peut s'accepter avec ses facettes positives et négatives - sans pour autant s'admirer elle-même ou attendre cela des autres.
L'estime de soi ne met donc pas l'accent sur la compétence, mais sur l'acceptation de sa propre personnalité. Les enfants qui ont une bonne estime d'eux-mêmes s'aiment et se traitent avec amour.
Pour développer cette attitude, nous avons besoin d'expériences avec d'autres personnes qui nous donnent le sentiment d'être dignes d'être aimés. L'estime de soi de votre enfant sera renforcée s'il peut par exemple faire l'expérience de
- J'ai des parents qui m'écoutent, qui prennent du temps pour moi et qui me comprennent.
- J'ai des amis qui m'aiment et m'acceptent tel que je suis.
- Nous avons une enseignante de maternelle qui s'intéresse à nous et nous prend au sérieux.
- Je me sens intégrée et bienvenue dans ma famille.
- Mes parents me rattrapent quand je trébuche. Ils m'aiment aussi quand je ne peux pas faire quelque chose ou que je ne réponds pas à leurs attentes.
- Mon entourage perçoit mes points forts, mes qualités positives et mes côtés attachants et m'admet mes faiblesses.
Nous développons une haute estime de nous-mêmes lorsque nous avons l'occasion de faire l'expérience que nous faisons partie d'une communauté qui nous accepte, nous comprend, nous respecte et dans laquelle nous nous sentons en sécurité.
Conseil n° 4 : j'aime passer du temps avec toi
En tant que parents, nous faisons beaucoup de choses pour nos enfants. Mais parfois, dans l'agitation du quotidien, le plus important passe à la trappe : passer de bons moments ensemble.
Chaque fois que nous passons du temps avec nos enfants et que nous leur donnons le sentiment d'apprécier d'être ensemble, de rire, de vivre des choses ensemble, de se défouler, de se bagarrer et de s'écouter mutuellement, nous renforçons non seulement la relation avec l'enfant, mais aussi son estime de soi.
Je peux...
- me réjouir des réussites.
- apprendre de mes échecs et de mes erreurs.
- m'améliorer par l'effort et la pratique.
- résoudre des problèmes et surmonter des difficultés.
- parler à d'autres personnes lorsque je suis tourmenté par des soucis.
- chercher de l'aide et du soutien quand j'en ai besoin.
Conseil n° 5 : laissez votre enfant vous aider
Notre estime de soi augmente lorsque nous pouvons rendre quelque chose à une communauté et prendre des responsabilités. Laissez votre enfant vous aider à faire la cuisine, demandez-lui de faire une petite course ou de surveiller un moment son petit frère ou sa petite sœur.
Si la tâche est stimulante et que votre enfant sent que son aide vous soulage vraiment, il se rend compte qu'on a besoin de lui - un sentiment merveilleux.
Conseil n° 6 : nous t'acceptons tel que tu es
«Ne fais pas tant d'histoires», «Il ne faut pas avoir peur de ça», «Ce n'est pas grave» : nous, les adultes, succombons rapidement à la tentation de nier les sentiments des enfants. Souvent, nous voulons même les aider.
Les enfants parviennent mieux à connaître leurs sentiments et à les gérer si nous les laissons s'exprimer. Pour cela, il suffit généralement de nommer le sentiment («ça t'énerve beaucoup en ce moment») et de faire confiance à l'enfant pour gérer sa frustration ou sa tristesse.
J'ai ...
- Des parents qui m'écoutent, qui prennent du temps pour moi, mais qui défendent aussi leurs propres points de vue.
- Des personnes dans ma vie qui m'acceptent et m'aiment tel que je suis.
- Des personnes qui m'aident lorsque j'ai besoin d'aide, tout en m'encourageant à agir de manière autonome.
- Des valeurs qui me tiennent à cœur et pour lesquelles je peux et veux m'engager.