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Bons secrets, mauvais secrets

Temps de lecture: 9 min

Bons secrets, mauvais secrets

Qu'est-ce qui fait un bon et un mauvais secret ? Comment les parents peuvent aider leur enfant à faire la différence entre les deux types.
Texte : Debora Silfverberg

Image : Adobe Stock

Les secrets font partie de l'enfance et sont généralement excitants et amusants. Ils aident à se distinguer des parents, à s'allier avec des amis et à développer le sens de sa propre identité. C'est pourquoi ils doivent être respectés. En même temps, les enfants et les adolescents ont besoin de savoir qu'un secret oppressant ou effrayant peut toujours être raconté.

Renate Valtin, spécialiste en sciences de l'éducation, a étudié en détail ce que les enfants pensent des secrets, des mouchards et des punitions et a résumé les résultats de ses recherches. Nous savons par exemple que les enfants découvrent consciemment la frontière entre eux-mêmes et les autres à l'âge de cinq ans environ. À partir de cet âge, ils comprennent qu'ils disposent d'un monde intérieur qui leur est propre et qui est caché aux autres. Ce n'est qu'à ce moment-là que les enfants peuvent comprendre qu'ils peuvent sciemment garder quelque chose de secret.

Sur les bons secrets

Les enfants doivent d'abord apprendre ce qu'est un secret. Un classique serait la surprise d'anniversaire pour maman ou papa. C'est tellement excitant, beau et excitant que l'on révèle vite quelque chose par mégarde. Pour les jeunes enfants, les secrets sont principalement positifs, selon Valtin.

Les enfants du primaire apprennent qu'il peut être important pour une amitié de garder un secret. Les enfants de sept à huit ans attendent d'un(e) bon(ne) ami(e) qu'il/elle leur révèle des choses personnelles en sachant qu'elles ne seront pas divulguées. Il peut s'agir d'un béguin secret en classe ou d'une personne qui s'est fait pipi dessus en riant.

D'autres secrets positifs se manifestent parmi les enfants par des langues, des écritures et des lieux secrets que les adultes et les étrangers ne doivent pas déchiffrer ou découvrir. Savoir garder les secrets des autres est une compétence importante et apparentée au mensonge social.

Les jeunes aussi ont de bons secrets entre eux. Qu'il s'agisse d'échanger leurs premières expériences sexuelles ou de sécher les cours pour aller manger une glace à la place. De telles cachotteries salent la vie et renforcent les relations entre jeunes.

Sur les mauvais secrets

Mais que faire si le secret d'un(e) ami(e) n'est pas drôle, mais pesant ? Et si l'enfant a lui-même subi une agression ou un exercice de pouvoir, de la part d'une personne physiquement ou émotionnellement supérieure ? Et si un enfant est complice d'un acte criminel qui ne peut pas être considéré comme une broutille ?

Les secrets cachés peuvent entraîner une humeur dépressive, de l'anxiété ou une mauvaise estime de soi.

Lorsqu'on parle de mauvais secret, beaucoup pensent immédiatement aux abus sexuels. Il existe aussi d'autres secrets qui peuvent peser sur les enfants ou les adolescents au quotidien. Il peut s'agir d'un enfant plus âgé qui demande de l'argent ou autre chose et qui menace de faire du mal s'il en parle à ses parents ou ne répond pas. Il peut aussi s'agir d'une amie qui commet régulièrement des vols à l'étalage ou d'un ami qui consomme des drogues ou de la pornographie illégale. Il s'agit peut-être d'un parent qui souffre de problèmes de dépendance ou d'une maladie mentale.

En bref, les mauvais secrets sont mauvais pour la santé. Une étude de l'université d'Utrecht a découvert que les secrets peuvent avoir un impact négatif sur le bien-être des jeunes. Les secrets cachés peuvent entraîner des humeurs dépressives, de l'anxiété, une mauvaise estime de soi, de la solitude et des problèmes relationnels.

Bons et mauvais secrets

Explications adaptées aux enfants :

  • Les bons secrets sont agréables, amusants et font du bien. Ils sont généralement de courte durée (exemple : surprise d'anniversaire).
  • Les mauvais secrets sont oppressants, te rendent lourd et te font sentir mal. Ils durent souvent longtemps.
  • Raconter un mauvais secret te rend plus léger. Le révéler n'est jamais «balancer».
  • «S'il est bon, il reste avec moi, s'il est mauvais, je te le dis !» de la chanson des secrets pour «Chut ! Bons et mauvais secrets», Harper Colins.

Dénoncer et punir

«Dénoncer» est un mot à connotation négative, apparenté à «trahison». Ce que les enfants entendent par là évolue avec l'âge.

Pour son étude, Renate Valtin a interrogé des enfants sur un cas fictif : un garçon raconte à son ami qu'il a volé de l'argent dans le porte-monnaie de sa mère pour acheter de la glace. L'enquête a révélé que les enfants de cinq à six ans sont plus enclins à faire preuve d'ouverture envers leurs parents. Ils considèrent ces derniers comme une autorité morale. Chez les enfants de dix à douze ans, c'est le secret qui prévaut. Ils justifient cette attitude par la crainte d'une punition de la part de leur ami.

La plupart des enfants plus âgés font également comprendre dans leurs réponses qu'ils désapprouvent le faux pas. La loyauté a toutefois la priorité dans l'amitié. Il n'est donc pas toujours facile d'évaluer si le fait de raconter un secret est une trahison ou non.

Les enfants et les adolescents se tournent souvent vers leurs pairs lorsqu'il s'agit de tabous, d'actes contraires à la loi ou d'expériences désagréables. La honte, la peur des conséquences négatives et les conflits de loyauté les empêchent d'en parler à des adultes de référence. Il s'agit de contourner des conséquences supposées désagréables ou d'en protéger quelqu'un.

Des enquêtes menées auprès d'enfants par Renate Valtin soutiennent l'hypothèse selon laquelle il existe un lien entre la manière dont ils sont punis et leur ouverture à reconnaître leurs erreurs. Les enfants qui ont parlé explicitement de punitions verbales et physiques sévères, telles que «se faire engueuler», «se faire taper dessus», «se faire battre» ou «se faire casser la gueule», voulaient plus souvent cacher leurs gaffes à leurs parents. Les enfants qui parlaient de «s'attirer des ennuis» ou de punitions indifférenciées, ainsi que les plus jeunes, plaidaient plus souvent pour la franchise envers les parents.

Le partage des secrets

Récemment, un ami adolescent a dit à plusieurs reprises à mes filles qu'il envisageait de se suicider. Mais il ne voulait absolument pas en parler à ses parents ou à d'autres adultes.

Même s'ils savaient que le garçon attirait souvent l'attention par ses histoires, ils étaient inquiets et déstabilisés et nous en ont parlé. Ensemble, nous avons réfléchi à la manière dont ils pourraient se libérer de ce fardeau.

Elles ont fait savoir à leur ami que le fait qu'il parle de suicide les inquiétait. S'il continuait à le faire et ne demandait pas d'aide, les filles s'adresseraient à une personne adulte. Depuis, le sujet n'est plus d'actualité.

Lorsqu'un enfant ou un adolescent s'adresse à un adulte de référence avec un secret, cela ne signifie pas toujours que celui-ci doit faire quelque chose. En parler peut déjà suffire à trouver une solution ou à ne plus se sentir dépassé. Pour le bien-être, il y a une grande différence entre un secret «privé», que l'on porte seul pour soi, et un secret partagé entre plusieurs personnes.

Des études menées auprès d'adolescents néerlandais ont montré que le partage d'un secret conduit à une meilleure qualité de la relation avec la personne de confiance. Il peut s'agir des parents, mais aussi de bons amis. Les jeunes qui partageaient des secrets avec leurs parents étaient moins susceptibles de commettre des délits. Le partage de secrets avec un meilleur ami a été associé à une moindre solitude et à une plus grande compétence interpersonnelle.

5 conseils pour gérer les mauvais secrets

Les parents peuvent faire plusieurs choses pour aider les enfants et eux-mêmes à gérer les mauvais secrets :

1. féliciter au lieu de réprimander

Si un enfant avoue quelque chose qu'il a fait, respirez profondément plusieurs fois et ne le grondez pas tout de suite . Félicitez-le pour son honnêteté. Les enfants qui apprennent qu'il est préférable d'admettre une erreur ou une mésaventure plutôt que de la dissimuler ont plus de facilité à se débarrasser des mauvais secrets.

2. ne pas agir trop vite

Si votre enfant révèle un secret désagréable d'un autre enfant ou adolescent, n'agissez pas trop vite. Demandez-vous si l'enfant peut trouver lui-même une solution ou si vous voulez informer quelqu'un. Par exemple les parents, l'école, la police ou l'APEA. Dans tous les cas, discutez avec votre enfant de la manière dont vous allez procéder afin qu'il ne soit pas confronté à un conflit de loyauté inutile ou qu'il ne subisse pas une contre-réaction inattendue.

3. parler à l'enfant

Parlez avec votre enfant des bons et des mauvais secrets. Vous pouvez réfléchir ensemble aux secrets qui peuvent rester secrets et à ceux qui doivent être racontés. L'organisation autrichienne de protection de l'enfance «Die Möwe» met à disposition des exemples utiles à cet effet.

4. demander de l'aide

Les parents et les professionnels peuvent également demander de l'aide pour réfléchir à la manière de gérer un mauvais secret. Un point de vue extérieur peut être utile, en particulier lorsque des personnes proches ou des amis sont impliqués.

5. signaler un cas

Il y a des secrets qui concernent la protection des enfants. Les parents peuvent également faire un signalement de mise en danger auprès de l'APEA s'ils s'inquiètent pour un enfant ou une famille. «Toute personne peut aviser l'autorité de protection de l'enfant si l'intégrité physique, psychique ou sexuelle d'un enfant paraît menacée» (art. 314c al. 1 CC).

Centres de conseil et autres informations

  • Conseils aux parents Pro Juventute
  • Pro Familia Protection de l'enfant
  • L'Association Suisse pour la Protection de l'Enfant Lignes d'Alerte
  • Association suisse pour la protection de l'enfant Détection précoce de la violence envers les enfants
Ce texte a été initialement publié en allemand et traduit automatiquement à l'aide de l'intelligence artificielle. Veuillez noter que la date de publication en ligne ne correspond pas nécessairement à la date de première publication du texte. Veuillez nous signaler toute erreur ou imprécision dans le texte : feedback@fritzundfraenzi.ch