«Alors j'ai peur pour mes enfants»
Mark : «Nous sommes en couple depuis cinq ans et vivons sous le même toit depuis deux ans. Les filles de Fabienne vivent en permanence avec nous, les miennes sont ici une fois par semaine et trois week-ends par mois».
Lina : «Depuis la naissance de Yara, maman élevait seule ses enfants. Avec Mark, il y avait soudain un homme dans notre foyer féminin. Il nous a fallu un peu de temps pour nous rapprocher, mais nous l'avons vite apprécié. Nous nous entendons super bien avec lui».
Fabienne : «Quand mes enfants ont besoin de quelque chose, ils appellent souvent Mark avant moi. C'est beau de voir comment leur relation est devenue autonome. Même mon ex, qui est à nouveau plus présent dans la vie des enfants, s'entend bien avec Mark. Il n'y a qu'une seule personne qui met du sable dans les rouages».
Mark : «Il y a six ans, j'ai déménagé après avoir longtemps lutté contre moi-même. Mon ex-femme avait des aventures. Elle me punissait, me privait des filles. Elle ne le fait plus, mais elle injecte du poison. Les filles n'ont même pas le droit d'avoir une photo de moi».
Fabienne : «Il était important pour moi que les enfants de Mark se sentent bien ici, je les ai impliqués, j'ai pris du temps pour eux. Au bout de deux ans, je me suis résignée. Ils me manquent souvent de respect ou me sabotent : quand je nettoie le miroir, ils y mettent leurs empreintes. La grande me traite parfois comme une servante, claque son linge et dit : "Maman pense que Fabienne peut le faire».
Je dois me distinguer, dans une certaine mesure aussi de mes enfants.
Mark, 42 ans
Mark : «Et les comparaisons pleuvent sans cesse : Qu'ils n'ont pas besoin de faire le ménage chez maman, dont le copain leur permet de passer des vacances luxueuses. Qu'il gagne beaucoup, qu'il conduit une voiture de luxe. Est-ce que je compte encore ? J'aimerais que mes enfants m'accordent une fraction de l'estime que j'ai pour les enfants de Fabienne».
Fabienne : «On ne peut pas forcer ce qui n'est pas montré en exemple».
Mark : «Oui, avec mon ex, il s'agit d'argent et de qui en a le plus. J'essaie de faire comprendre que dans la vie, ce qui compte, c'est autre chose que les symboles de statut social, que cela ne fonctionne pas si chacun cherche son propre avantage. Ce faisant, je me sens souvent comme un pilote à l'aveugle. J'ai alors peur pour mes enfants ».
Fabienne : «Je me suis dépensée pour être une personne de référence pour eux. Maintenant, je suis le conseil de ma thérapeute et je me considère comme une sorte de directrice de garderie. Je dois créer une distance. Jusqu'à récemment, l'ex de Mark envoyait les filles chez nous plus souvent ou plus longtemps que convenu, quand cela lui convenait. Je lui ai dit : "Mark, tu dois fixer des limites».
Mark : «Si je n'étais pas disponible, on me disait : "Papa n'a pas de temps pour vous, il a une nouvelle famille. Mais souvent, je ne sais plus ce qui est vrai. Les filles m'ont dit que maman les avait battues, elles lui ont raconté les méchancetés de Fabienne. Après un coup d'éclat, elles ont avoué avoir menti à tout le monde. Leur conflit de loyauté me fait mal. Pourtant, je dois prendre mes distances, y compris avec eux. En semaine, ils viennent depuis peu le soir au lieu de l'après-midi. Je suis également confronté à un conflit de loyauté : j'aime mes enfants, mais je veux aussi protéger ce que j'ai construit avec Fabienne».
