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Un toast au doute maternel

Temps de lecture: 3 min

Un toast au doute maternel

Les parents doivent-ils interdire strictement l'alcool à leurs enfants dans l'espoir que ceux-ci découvrent le plus tard possible les joies de l'ivresse - ce qu'ils finiront de toute façon par faire ? Ou vaut-il mieux leur accorder un accès contrôlé ?
Texte : Michèle Binswanger

Illustration : Petra Dufkova / Les illustrateurs

C'était une douce nuit d'été en Toscane. On fêtait le mariage italien d'un ami, nous étions assis sous des tentes et sous les feux de la rampe, autour d'une table princièrement dressée, avec de somptueuses gerbes de fleurs et du cristal qui tintait. Pendant le discours de table du marié, des serveurs virevoltants remplissaient les verres, celui de ma fille de bientôt quatorze ans et celui de mon fils de onze ans restaient bien entendu vides.

Pas si évident pour elle. Lorsque la tablée a levé les verres pour trinquer, les regards pleins d'attente de ma fille ont suivi le chemin de mon verre jusqu'à mes lèvres, puis de là jusqu'à la table, après quoi elle a tendu la main pour le prendre et a demandé d'un autre regard : «Je peux ?» Elle a pu, et le petit a croassé derrière : «Je veux aussi» !

Jusqu'à présent, j'avais l'habitude de laisser les enfants boire une gorgée d'alcool quand les adultes buvaient. Ce qui ne me posait pas de problème dans la mesure où je ne suis ni une mère de Martini ni une mère de Prosecco et que je ne bois pratiquement pas d'alcool à la maison, à moins d'avoir des invités.

Mais pendant les vacances, tout est généralement un peu différent, et c'est aussi le cas ici. Souvent, il y avait déjà du vin à midi, et les enfants en demandaient à chaque fois une gorgée. Et là, au mariage, le regard de ma fille signifiait déjà plus qu'une demande, c'était une exigence. Le fils a suivi son exemple, ce qu'il fait avec un plaisir particulier lorsque je pense que c'est une mauvaise idée : Si elle peut, je peux aussi !

Jusqu'où puis-je m'aventurer au-delà de la limite sans perdre pied ?

Une fois de plus, je me suis posé toutes les questions éducatives auxquelles il n'y a peut-être pas de réponse claire. Les parents doivent-ils interdire strictement l'alcool à leurs enfants dans l'espoir que ceux-ci découvrent le plus tard possible les joies de l'ivresse - ce qu'ils finiront de toute façon par faire ? Ou est-il préférable de leur accorder un accès contrôlé ?

Ce thème me touche particulièrement. Car bien que je ne me considère pas comme une personne dépendante, je ne suis pas réfractaire à l'ivresse. Et comme pour l'ivresse, la question se pose toujours en matière d'éducation : quelle est la quantité suffisante, qu'est-ce qui est trop ? Et où se situe la limite ? Ou plutôt : jusqu'où puis-je m'aventurer au-delà de la limite sans perdre pied ?

On ne sait jamais si on vient de sauver un enfant de quelque chose ou si, au contraire, on a déclenché quelque chose qu'on voulait éviter.

L'exemple est essentiel dans l'éducation, et il se peut que je ne sois pas à la hauteur à bien des égards. J'ai tout de même transmis ceci à ma fille : l'attitude de profiter de tout avec modération, en gardant toujours un œil sur les conséquences. Et le respect, pour ne pas dire la peur de la dépendance. Mais quelle est l'influence des parents à cet égard ?

En ce qui concerne ma fille, j'ai peu d'inquiétudes. Mais mon fils tient plus de moi. Et je sais combien de fois j'ai eu de la chance de ne pas m'égarer. Lorsqu'il a réclamé bruyamment sa gorgée au mariage, je lui ai dit : "Non, je ne crois pas aujourd'hui. Et j'ai bu à mon tour une grande gorgée dans la mare du doute maternel. On ne sait jamais si on vient de sauver un enfant de quelque chose ou si, au contraire, on a poussé à quelque chose qu'on voulait éviter.



Ce texte a été initialement publié en allemand et traduit automatiquement à l'aide de l'intelligence artificielle. Veuillez noter que la date de publication en ligne ne correspond pas nécessairement à la date de première publication du texte. Veuillez nous signaler toute erreur ou imprécision dans le texte : feedback@fritzundfraenzi.ch