«S'il vous plaît, n'arrêtez jamais de lire».
A l'occasion de la Journée suisse de la lecture à haute voix le 26 mai : trois questions à Barbara Jakob sur l'importance de la lecture à haute voix.
Madame Jakob, combien de temps faut-il lire à haute voix ? Les enfants finissent bien par lire eux-mêmes.
Tant que cela convient aux deux parties : N'arrêtez jamais de lire, s'il vous plaît ! Lire à haute voix, c'est entretenir la relation, élargir le vocabulaire, stimuler l'imagination de l'enfant - la lecture est précieuse à tant de niveaux pour les enfants et les parents. Mais il ne faut pas oublier que lire soi-même est très fatigant pour les enfants, surtout au début. Il y a ce que l'on appelle la première rupture de lecture en troisième ou quatrième classe, c'est ainsi que l'on appelle le passage de la simple lecture de phrases isolées à des livres plus longs avec de nombreuses pages. En faisant la lecture à l'enfant pour l'aider à décoder les lettres qu'il devrait faire en lisant lui-même, on l'aide à surmonter cette phase délicate et on renforce le processus de lecture dans son ensemble.
De nombreux enfants insistent pour entendre des histoires en dialecte. Quelle est exactement la différence entre lire et raconter ?
En principe, je partirais toujours du point de vue de l'enfant. Si l'enfant souhaite entendre l'histoire dans la langue familiale, c'est souvent en dialecte, et c'est tout à fait acceptable. En racontant plus librement, on est plus proche de la langue quotidienne, de la langue familière. En lisant mot à mot en allemand standard, on est plus proche de la langue littéraire. Les deux formes sont précieuses. Chez nous par exemple, un enfant a voulu très tôt que nous lui fassions la lecture "correctement". Pour lui, "correctement" signifiait : comme nous le faisons avec ses frères et sœurs plus âgés, c'est-à-dire en allemand standard. Cela varie d'un enfant à l'autre.
Beaucoup aiment lire à haute voix. Mais il y a aussi des gens qui n'aiment pas lire à haute voix ou qui ne savent pas comment s'y prendre. Que faire alors ?
Je pense qu'il ne faut pas se voiler la face et rester réaliste. Qu'est-ce qui est dans notre quotidien familial, qu'est-ce qui ne l'est pas ? Il vaut peut-être la peine de réfléchir aux raisons pour lesquelles on n'aime pas faire la lecture. De nombreux parents s'assoient le soir avec leur enfant et racontent ce qu'ils ont vécu tout au long de la journée. Ce sont aussi des histoires qui sont importantes pour toutes les personnes concernées. Et : peu importe que vous lisiez très calmement ou avec des mimiques vivantes, l'essentiel est que vous et votre enfant soyez à l'aise.
Sur le site de l'ISCJM, vous trouverez d'autres conseils pour lire à haute voix ensemble et des livres passionnants pour tous les âges . www.sikjm.ch
Pour en savoir plus sur la lecture à haute voix :
- Nous nous sommes renseignés auprès de la rédaction et de la maison d'édition: voici les livres préférés de nos enfants, à lire soi-même ou à lire à haute voix.
- "Entre deux couvertures de livre se cache un trésor"
L'experte en lecture Franziska Weber souligne les multiples effets positifs de la lecture à haute voix. Elle précise néanmoins : Personne ne doit se forcer à le faire.