Séparation : «Mettez votre ego dans votre poche pour le bien des enfants».

Matthias Lehmann : Nous nous sommes séparés il y a sept ans, Tom avait alors huit ans. Le juge a été très étonné de nous voir arriver avec des formulaires de séparation remplis. Nous avons réussi à nous séparer en tant que couple sans que la parentalité n'en souffre. Il y a des couples qui sont encore ensemble et qui s'en sortent moins bien que nous.
Martina Kral : Bien sûr, il y a eu des situations où j'aurais voulu tout envoyer balader. Mais tout cela ne concerne pas l'enfant. J'ai été abandonnée en tant que partenaire, pas en tant que mère. J'ai donc empêché Tom de ressentir toute cette colère et cette agressivité. Et je me suis remplie de travail, ce qui a aidé. Maintenant que j'ai tourné la page, je suis reconnaissante d'avoir un enfant génial et en bonne santé. Mon credo : tout, sauf l'apitoiement sur soi-même. Mettez votre ego dans votre poche, cela en vaut la peine !

Matthias Lehmann : C'est une preuve de grandeur. Il y a des couples qui se présentent à la réunion des parents et on voit déjà de loin un nuage toxique qui les entoure. Je suis heureux que cela n'ait jamais été le cas chez nous.
Tom Lehmann : Je me souviens encore de comment c'était à trois. C'était une période très agréable. Puis on m'a dit que je devais désormais vivre dans deux appartements, tantôt ici, tantôt là. Je trouvais ça drôle à l'époque, totalement cool. Mais à un moment donné, la deuxième personne autour de moi m'a manqué.
Martina Kral : A l'âge de dix ans, tu as dit que tu commençais à voir le bout du tunnel et que l'on pouvait à nouveau emménager ensemble. C'était le moment de te dire que nous, les parents, nous n'arrivions pas à vivre ensemble.

Dossier en ligne sur la séparation :

Tom Lehmann : Aujourd'hui, c'est vrai pour moi. Je vis avec ma mère, mais mon père a un appartement dans le même lotissement, j'ai donc deux chambres.
Matthias Lehmann : Nous, les parents, nous nous réunissons au moins une fois par mois pour planifier les semaines à venir. Concrètement, nous passons en revue nos agendas jour après jour. Quand Tom avait huit ans, nous avons méticuleusement comparé nos emplois du temps. Là où il y avait des lacunes, nous organisions des déjeuners dans une autre famille ou nous faisions en sorte que Tom puisse passer la nuit chez des amis. Aujourd'hui, ce n'est plus nécessaire. Tom est devenu très autonome.
Martina Kral : Quand nous planifions, nous parlons aussi de tout le reste : des notes à l'école ou si Tom a besoin de nouvelles chaussures. Quand j'écris quelque chose à la maîtresse, j'emmène toujours Matthias au CC. Ainsi, nous sommes toujours au même niveau. C'est grave quand on cache sciemment des informations pour avoir un avantage sur son ex-partenaire.
Matthias Lehmann : Lorsque nous avons divorcé, nous étions dans une impasse en ce qui concerne la pension alimentaire et les finances. Aujourd'hui encore, nous partageons les frais de Tom à parts égales - pour les postes importants comme les cours de snowboard ou de guitare. Mais pour les petites choses aussi, il y a un compte Tom sur lequel nous versons tous les deux.

Martina Kral : Avoir mon propre argent et mon propre appartement m'a permis d'être indépendante. Sans revenu propre, j'aurais pu tomber dans un trou non seulement émotionnel, mais aussi financier après la séparation.
Tom Lehmann : J'estime que je passe 30 % de mon temps chez mon père. C'était déjà plus. Je suis en deuxième année de secondaire et dans un an, j'aurai terminé l'école. L'endroit où je vivrai alors dépendra de l'endroit où je trouverai une place d'apprentissage.
Martina Kral : L'accord entre Matthias et moi est que nous resterons dans la même ville et le même quartier tant que Tom sera scolarisé. Nous sommes tous les deux dans de nouveaux partenariats. Il est bien possible que l'un de nous déménage un jour. Il est clair que cela doit aussi convenir à Tom, car il est pour nous deux le seul enfant biologique. Pourquoi pas une colocation masculine avec vous deux ? Ce serait bien aussi.

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