Réveil politique entre saucisses et salade de pommes de terre

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Réveil politique entre saucisses et salade de pommes de terre

Notre chroniqueuse Michèle Binswanger et ses enfants adultes ont découvert le plaisir du débat politique. Tous ne se taisent que lorsque la grand-mère prend la parole.
Texte : Michèle Binswanger

Illustration : Petra Dufkova / Les illustrateurs

La politique est étrange. Je me souviens très bien de la difficulté que j'avais à expliquer à mes jeunes enfants ce que c'était. Normalement, on essaie de leur apprendre à vivre correctement et à dire la vérité.

Leur expliquer ensuite pourquoi les personnes les plus importantes en Suisse, nos politiciens, ne disent pas toujours tout et pourquoi ils se comportent dans les médias sociaux comme s'ils étaient des élèves de maternelle, vous met en difficulté. La politique est presque toujours une déception, du moins quand on est assez âgé pour avoir vu ce que les grandes promesses deviennent au fil des ans.

Avec des enfants adultes, tout devient plus simple. Non seulement parce qu'un peu d'expérience de la vie aide à comprendre des problèmes complexes. Mais aussi parce que le processus de maturation aboutit idéalement à se considérer comme un être politique et à être en mesure de se faire une opinion lors d'élections et de votations, on finit par discuter de politique.

Contrairement aux médias sociaux, nos différentes perspectives sont fructueuses.

La table familiale s'y prête particulièrement bien. Depuis que ma fille a déménagé et que sa nouvelle indépendance a aiguisé son profil politique, elle se démarque volontiers de sa famille. Elle argumente selon la ligne du PS. Moi, ex-gauchiste centrée sur la bourgeoisie, je joue l'avocat Diaboli, je cherche des trous dans son argumentation.

Quant à son fils, qui vient d'avoir 18 ans et qui est devenu majeur, il est surtout poussé par l'envie de discuter et la fierté de son indépendance intellectuelle. Ma mère, qui vient nous rendre visite le lundi et nous fait la cuisine, participe également volontiers et est toujours au courant des thèmes abordés pendant l'heure.

Et c'est ainsi que nous, quatre personnes de trois générations, discutons entre saucisses et salade de pommes de terre de la réforme de l'AVS, de la culture Woke et de la politique Corona de la Confédération. Chacun envoie dans l'arène ses propres expériences, perspectives et opinions, pour qu'elles soient décortiquées par les autres.

Nous sommes un groupe de discussion engagé et nous sommes rarement d'accord. Mais contrairement aux médias sociaux, où les divergences d'opinion dégénèrent rapidement en une guerre des mots, nos différentes perspectives sont fructueuses.

Quand ma mère parle, tout le monde se tait un instant et se souvient de ce qui est vraiment important. C'est-à-dire s'écouter les uns les autres.

Quand je m'énerve contre les activistes trans qui s'en prennent à J. K. Rowling, je lui parle de sa vie.Rowling, mon fils me fait remarquer la réalité de la vie des personnes trans dans sa vie. Lorsque ma fille parle des femmes défavorisées dans la vie professionnelle, je lui fais remarquer qu'elles bénéficient de certains avantages dans le droit de la famille.

Ma mère apporte son expérience de pédopsychiatre et est respectée par tous comme la plus haute autorité morale. Lorsqu'elle parle, tout le monde se tait un instant et se concentre sur ce qui est vraiment important. C'est-à-dire s'écouter les uns les autres.

Nous pouvons voir les problèmes différemment, nous pouvons vouloir gagner des arguments, mais nous nous aimons trop pour nous disputer à ce sujet. Nous préférons faire l'effort de comprendre pourquoi l'autre est là où il est. C'est peut-être ce qui manque aujourd'hui à la culture politique. Et une instance morale pour que tout le monde se taise et écoute.

Ce texte a été initialement publié en allemand et traduit automatiquement à l'aide de l'intelligence artificielle. Veuillez noter que la date de publication en ligne ne correspond pas nécessairement à la date de première publication du texte. Veuillez nous signaler toute erreur ou imprécision dans le texte : feedback@fritzundfraenzi.ch