Que faire si l'enfant est toujours collé à son téléphone portable ?

Mère : «Anna est toujours sur son portable, avant et après l'école et le soir dans sa chambre. Le week-end, c'est très grave».

Père : «Elle est souvent injoignable».

Mère : «Ça me fait peur. Elle se retire. Notre enfant disparaît. Si nous lui parlons ou lui demandons son portable, elle crie et nous insulte avec des mots grossiers. C'est tellement blessant».

Son père : «Au début, elle avait un bon rapport avec le téléphone portable. Elle s'occupait aussi d'autres choses, sortait avec des collègues et s'entraînait avec plaisir au handball».

Mère : «Ensuite, son comportement a changé, malheureusement».

Vous ne pouvez pas contrôler totalement le comportement de votre enfant.

Conseiller : «Qu'est-ce qui a changé concrètement ?»

Mère : «Anna a évité tout contact avec nous et est devenue plus agressive. Entre-temps, elle ne participe plus que très rarement à la vie de famille. J'ai l'impression qu'elle nous cache beaucoup de choses, y compris des choses en rapport avec le téléphone portable. Cela me met mal à l'aise».

Père : «Je me sens tellement impuissant et à la merci de tout».

Conseiller : «Il est louable que vous preniez vos responsabilités en tant que parents et que vous consultiez. Ce que vous vivez semble pesant. Cela demande beaucoup d'énergie et c'est un défi pour vous. Je me demande ce qui pourrait vous être utile pour que vous vous sentiez moins à la merci et que vous puissiez à nouveau vous sentir un peu plus efficace par rapport à votre fille».

Mère : «Ce serait bien de ne pas toujours devoir réagir aux situations».

Conseiller : "Une première étape peut consister à vous focaliser davantage sur vous-même et sur vos sentiments, puis à décider comment vous souhaitez vous comporter dans la situation de défi avec Anna. Vous poursuivez alors une intention que vous pouvez déterminer en tant que parent. Vous ne pouvez pas contrôler totalement le comportement de votre enfant. Pas plus que son comportement sur son téléphone portable. Mais vous pouvez vous diriger vous-même et orienter vos actions, ce qui peut modifier vos attentes vis-à-vis de votre fille et diminuer votre pression.

Même si votre fille rejette des offres, elles sont utiles et importantes. Elles montrent votre attachement à elle.

Ils peuvent ainsi se comporter en tant que parents face à une situation et se sentir à nouveau plus efficaces. Cela peut vous aider à maintenir le dialogue avec Anna, malgré la situation difficile, et à être à nouveau plus présent pour vous-même et dans la vie de votre fille. Vous est-il possible de faire des propositions relationnelles à votre fille en cette période tendue ? Vous pourriez par exemple faire quelque chose avec elle qui lui ferait plaisir. Ou vous pouvez lui préparer son menu préféré. Ou bien vous regardez ensemble un film que votre fille peut choisir".

Mère : «Elle refuserait probablement de telles offres».

Conseiller : «Même si elle rejette vos offres, elles sont utiles et importantes. Des gestes relationnels attentionnés montrent à votre fille que vous êtes là en tant que parents. Vous montrez votre attachement à elle. Cela peut rassurer votre fille».

Lorsque l'on est en conflit violent et constant avec son enfant et que l'on se fait du souci, il peut arriver que les expériences communes soient négligées. Elles sont pourtant importantes.

Mère : «Ce que vous dites me montre que dans les situations difficiles, je dois aussi me regarder et regarder mon état d'esprit, et pas seulement le comportement de ma fille. Et de ressentir ce que je ressens. Cela m'aide à me sentir un peu moins à la merci de la situation».

Père : «Je remarque que moi aussi je me suis retiré, car je ne supporte plus ses crises et ses luttes de pouvoir. Les bons moments passés ensemble avec elle me manquent».

Conseiller : «C'est bien que vous ressentiez ce besoin. Lorsque l'on est en conflit violent et constant avec son enfant et que l'on se fait du souci, il peut arriver que les expériences communes soient négligées. Elles sont pourtant importantes».

Mère : «Quand nous avons des moments comme ça, je les apprécie beaucoup !»

Conseiller : «Je suis ravi. Profitez d'un de ces bons moments pour avoir un entretien avec votre fille. Réfléchissez auparavant à ce qui vous préoccupe dans le comportement d'Anna et quels sont les comportements que vous souhaitez voir changer concrètement. Le comportement avec le téléphone portable, par exemple, ne doit pas nécessairement être au premier plan. En tant que parents, mettez-vous d'accord sur quelques souhaits de changement. Au cours de l'entretien, faites savoir à Anna que les bons moments passés ensemble vous manquent, que vous souhaitez les retrouver et que vous l'aimez».

Père : «Ne devrions-nous pas tout de même convenir d'une durée quotidienne d'utilisation du téléphone portable et rédiger un accord qu'elle signerait ensuite ?»

Conseiller : «Il est plutôt judicieux de convenir de moments sans téléphone portable. Par exemple lors du repas du soir et dans un créneau horaire avant le coucher. L'important est qu'ils soient respectés par tous les membres de la famille, donc aussi par vous en tant que parents».

Mère : «Nous pouvons être un exemple».

Conseiller : "Une utilisation raisonnable du téléphone portable n'est pas seulement un sujet de préoccupation pour nos enfants. Il se peut que votre offre et vos souhaits de changement ne soient pas immédiatement acceptés par Anna. Persévérez dans votre attitude et vos souhaits de changement.

Laissez-vous guider par votre curiosité et laissez-la vous expliquer le monde numérique de votre fille.

Il peut être utile de proposer à votre enfant des alternatives à l'utilisation du téléphone portable. Que pourriez-vous faire ensemble à la place ? Cuisiner ensemble, jouer à nouveau à un jeu. Une prise de position de votre part en tant que parents, votre attitude claire et votre volonté de soutenir votre fille auront un impact sur votre enfant. Restez toujours dans une relation bienveillante. Connectez-vous avec votre enfant. Connectez-vous en tant que parents".

Mère : «Cela fait du bien d'examiner la situation avec calme et distance».

Conseiller : «En situation de stress, il est difficile de trouver des solutions. Il est donc important que la famille dans son ensemble puisse se calmer. On y parvient mieux si les schémas d'escalade bien rodés peuvent être interrompus et si l'attention se focalise à nouveau davantage sur ce qui réussit. Ce n'est pas la solution dans tous les cas, mais cela apaise les émotions».

Père : «Anna a déjà dit aussi que son portable était une affaire privée et que nous ne devions pas nous en mêler».

Conseiller : «Restez en contact avec elle sur ce sujet. Laissez-vous guider par votre curiosité et laissez-la vous expliquer le monde numérique de votre fille. Voyez si et dans quelle mesure elle le permet. Là aussi, soyez persévérant. Vous devrez peut-être surmonter vos propres résistances, préjugés ou jugements. Intéressez-vous aux intérêts d'Anna. Il est également bon que vous informiez votre enfant des risques et des dangers et que vous en discutiez avec elle dans une situation calme. Dites-lui qu'en tant que parents, vous assumez votre responsabilité pour son bien, parce que vous l'aimez et que vous voulez être là pour elle».

Père : «C'est une approche passionnante pour moi».

Mère : «Je sens que mes pensées s'allègent et que des choix s'ouvrent».