Quand mon enfant reçoit-il une compensation des désavantages ?

Plus de temps lors des examens, d'autres formes de contrôle de l'apprentissage et le recours à des moyens auxiliaires : Il existe un certain nombre de mesures visant à faciliter les situations d'examen pour les enfants et les jeunes.
Mais qui a droit à une compensation des désavantages et qui n'y a pas droit ?

Lia est une élève de sixième année pleine d'entrain. Elle a suivi sa scolarité primaire sans problème notable. Mais depuis quelques semaines, elle ne fait presque plus rien pour l'école. En raison de la forte baisse de ses résultats, son passage dans le type de classe le plus exigeant du niveau secondaire est soudain remis en question.

Robin est en quatrième année. Depuis le début de sa scolarité, il a du mal à apprendre. Bien que le garçon se soit toujours donné à fond, il avait besoin de plus de temps que ses camarades pour presque tout ce qu'il apprenait. Aujourd'hui, au collège, l'écart entre les performances se creuse de plus en plus. Cela inquiète beaucoup Robin et ses parents.

Les désavantages liés au handicap doivent être compensés conformément à la loi, notamment lors des examens.

Eronita a déménagé en Suisse avec ses parents il y a un an. Elle a dû apprendre l'allemand de A à Z et a rapidement progressé. Malgré cela, ses résultats scolaires ne correspondent pas encore à ceux qu'elle pourrait montrer en raison de son potentiel intellectuel.

Lia, Robin et Eronita sont actuellement confrontés à des difficultés et des «handicaps» différents en ce qui concerne leur apprentissage et leur réussite scolaire. Ont-ils pour autant droit à une compensation des désavantages à l'école ? Non, ils n'y ont pas droit. Toutefois, ils ont droit à un soutien ciblé dans leur parcours d'apprentissage et de développement. Mais nous y reviendrons plus tard.

La Constitution fédérale interdit la discrimination

C'est incontestable : pour certains élèves, il peut et doit y avoir une compensation des désavantages. Mais de quoi s'agit-il pour les enfants et les jeunes ? Où est défini qui y a droit ? Et comment faut-il se représenter exactement les mesures de compensation des désavantages ?

Une première réponse se trouve dans la Constitution fédérale. L'article 8 stipule qu'aucune personne ne doit subir de discrimination du fait de son origine, de son sexe, de sa situation sociale ou de son handicap.

Image : Gaetan Bally/Keystone
Image : Gaetan Bally/Keystone

Ce dernier point est concrétisé dans ce que l'on appelle la «loi sur l'égalité des personnes handicapées». Celle-ci stipule entre autres que les désavantages liés au handicap doivent être compensés dans le cadre de l'éducation, notamment lors des examens.

Les mesures doivent toujours être définies individuellement et ne doivent jamais être mises en œuvre de manière standard.

C'est exactement ce que l'on entend par «compensation des désavantages» : si une personne ne peut pas montrer correctement ses connaissances et ses capacités en raison d'un handicap, il faut lui accorder une compensation individuelle des désavantages.

Inégalité de traitement pour obtenir l'égalité de traitement

Imaginez un jeune homme sur le point de passer son examen de fin d'apprentissage de charpentier, un apprentissage exigeant qui requiert de nombreuses connaissances pratiques et théoriques. L'examen final oral dans la branche «connaissances professionnelles» est prévu. Pendant 30 minutes, il doit prouver ce qu'il sait sur ce sujet. Il s'est bien préparé et maîtrise la matière. Seulement, il bégaie beaucoup, surtout dans les situations de stress. Il est prévisible qu'il ne pourra montrer qu'une petite partie de ses connaissances lors de cet examen oral.

C'est là qu'intervient la loi sur l'égalité des personnes handicapées. Les conditions d'examen doivent être adaptées à ce jeune homme en raison de son handicap. Un accord écrit est établi lors d'une réunion commune à laquelle participe la direction de l'école. Il y est stipulé qu'un examen écrit individuel d'une heure sera organisé.

Cela permet d'éviter toute discrimination du candidat en raison de son handicap. En d'autres termes, une inégalité de traitement délibérée permet d'obtenir une égalité de traitement.

Il faut des garde-fous concrets pour l'évaluation au cas par cas

Il n'est pas toujours possible de répondre à la question de la compensation des désavantages de manière aussi claire et précise que dans l'exemple de cet apprenti charpentier. Comment évaluer la situation en cas de trouble léger du spectre autistique ? En cas de difficultés de lecture et d'écriture ? Ou en cas de trouble du déficit de l'attention/hyperactivité (TDAH) ?

On ne passe pas un examen plus facilement ou on n'obtient pas une meilleure note grâce à un handicap. Ce serait injuste.

Ici, c'est effectivement un peu plus compliqué. C'est pourquoi il est important de ne pas se baser uniquement sur les textes de loi pour prendre des décisions. Il faut des garde-fous plus concrets pour pouvoir évaluer ensemble quand une compensation des désavantages est justifiée et quand elle ne l'est pas. Il faut notamment tenir compte des trois points suivants :

  • Eine Funktionseinschränkung im Sinne einer Behinderung muss klar diagnostiziert sein. Weil ein Nachteilsausgleich nur dann infrage kommt, wenn eine ausgewiesene Behinderung vorliegt, braucht es ein Gutachten einer anerkannten Fachstelle. Neben der Diagnose muss beschrieben werden, wie sich die behinderungsbedingten Funktionseinschränkungen beim Lernen und in Prüfungssituationen konkret auswirken.
  • Massnahmen des Nachteilsausgleichs müssen individuell fest­gelegt werden. Nachteilsausgleichsmassnahmen dürfen nie standardmässig umgesetzt werden, beispielsweise im Sinne von: «Bei Schülern mit ADHS-Diagnose geben wir bei allen Prüfungen 20 Prozent Zeitzuschlag.» Vielmehr muss individuell eingeschätzt werden, welche Massnahmen im individuellen Fall angemessen und fair erscheinen.
  • Die Bildungsziele, die es zu erreichen gilt, dürfen inhaltlich nicht reduziert werden. Daher ist es falsch, von «Prüfungserleichterungen» zu sprechen. Dieser Begriff suggeriert, dass man dank einer Behinderung einfacher durch die Prüfung kommt oder eine bessere Note erhält. Das wäre gegenüber den anderen Schülerinnen und Schülern unfair.

Les mesures de compensation des désavantages les plus courantes

La mesure de compensation des désavantages la plus fréquente est l'octroi de plus de temps lors des examens. Cette mesure est par exemple appropriée en présence d'un trouble de la lecture et de l'orthographe diagnostiqué : avec plus de temps, les tâches peuvent être mieux saisies et la relecture de ce qui a été écrit peut réduire le nombre de fautes d'orthographe.

Une autre possibilité (comme dans l'exemple de l'apprenti charpentier) consiste à changer le mode d'examen : écrit au lieu d'oral, ou l'inverse.

L'autorisation d'utiliser certains moyens auxiliaires peut contribuer à réduire les restrictions liées au handicap. En cas de troubles moteurs, il est souvent plus facile d'écrire au clavier qu'à la main. En cas de difficultés de lecture prononcées, il peut être utile d'utiliser une tablette qui permet de photographier et de numériser des textes et de les écouter avec des écouteurs.

Image : Philip Frowein/Plainpicture
Image : Philip Frowein/Plainpicture

Les élèves qui, en raison d'un trouble du spectre autistique par exemple, ont besoin d'un calme absolu lors des examens, peuvent être autorisés à passer l'examen dans une salle séparée.
Cette énumération montre encore une fois clairement que les mesures de compensation des désavantages ne modifient pas le contenu de la matière enseignée. Seules les conditions extérieures de l'apprentissage ou des examens sont adaptées. Cela implique toujours un travail d'organisation pour l'école. On peut s'attendre à un certain effort de la part des enseignants. Mais cet effort doit rester dans des limites raisonnables afin d'être supportable dans le quotidien scolaire.

Difficultés d'apprentissage, mais pas de compensation des désavantages ?

Rappelons-nous encore une fois Lia, Robin et Eronita. Tous ont des difficultés d'apprentissage, mais une compensation des désavantages n'est pas indiquée pour eux. Pourquoi exactement - et comment peuvent-ils être soutenus de manière appropriée ?

  • Lia macht zwar eine schwierige Phase durch, hat deswegen aber nicht eine eigentliche Behinderung. Nachteilsausgleich ist bei ihr deshalb nicht der richtige Ansatz. Wichtig ist, dass an einem Standortgespräch ihre aktuelle Situation besprochen wird. Vielleicht finden die Beteiligten gemeinsam hilfreiche Lösungen. Allenfalls ist der Beizug des Schulsozialarbeiters oder der Schulpsychologin sinnvoll.
  • Robin ist zunehmend nicht mehr in der Lage, die regulären Lern­ziele zu erreichen. Angepasste Lernziele sowie eine entsprechende sonderpädagogische Unterstützung erscheinen für ihn sinnvoll. Um dieses Vorgehen zu prüfen, sind ein Standortgespräch und eine Einschätzung des Schulpsychologischen Dienstes wichtig. Weil bei einem Nachteilsausgleich immer reguläre Lernziele verfolgt werden, sind Nachteilsausgleichsmassnahmen bei Robin nicht passend.
  • Eronita muss bezüglich ihres Nachteils, die Unterrichtssprache noch ungenügend zu beherrschen, gezielt mit Unterricht in «Deutsch als Zweitsprache» unterstützt werden. Weil erkannt wurde, dass sie voraussichtlich hohe Lernziele erreichen kann, muss sie auf diesem Weg von ihren Lehrpersonen gut begleitet werden. Ein Nachteilsausgleich wäre bei ihr weder zu legitimieren, noch würde ihr diese Massnahme etwas bringen.

Comment les parents ou les enseignants peuvent-ils procéder lorsqu'ils ne savent pas si une compensation des désavantages est indiquée pour un élève ?
La première étape est toujours un entretien de bilan commun. Le «catalogue de questions en cinq points» suivant peut s'avérer utile. Il est complété par les réponses de l'apprenti charpentier décrit ci-dessus.
1) Quel est le cœur de ce qui doit être atteint ?
Les connaissances en matière de connaissances professionnelles doivent pouvoir être démontrées lors de l'examen de fin d'apprentissage.
2. l'élève a-t-il le potentiel de montrer la performance requise ?
Oui, le jeune a la capacité d'acquérir ces connaissances.
3. un handicap a-t-il été diagnostiqué par un service spécialisé reconnu ?
Oui, le bégaiement sévère est attesté par une expertise orthophonique.
4. quelles sont les barrières dues au handicap ?
Les connaissances acquises dans la branche «connaissances professionnelles» ne peuvent pas être montrées lors de l'examen oral de 30 minutes prévu en raison du bégaiement grave.
5. quelles mesures de compensation des désavantages peuvent aider à éliminer cette barrière ?
L'examen se déroule par écrit. Sa durée est fixée à une heure.

Les mesures compensatoires doivent être rarement utilisées

Les mesures de compensation des désavantages devraient plutôt être rarement utilisées à l'école obligatoire. La plupart des difficultés d'apprentissage peuvent être compensées par un enseignement différencié ou par des mesures de pédagogie spécialisée. Pour les élèves en situation de handicap, il peut toutefois être très important de convenir d'une compensation des désavantages afin qu'ils puissent atteindre les objectifs de formation qui correspondent à leurs capacités.


Infos sur la compensation des désavantages

Pour en savoir plus sur le sujet, consultez le site de notre auteur : peterlienhard.ch/contents/nachteilausgleich.html
Vous y trouverez notamment les liens et documents suivants à télécharger :

  • Der «Orientierungsrahmen Nachteilsausgleich» sowie die «Wegleitung Nachteils­ausgleich» bieten vertiefte Informationen zum Nachlesen.
  • Ein Kurzfilm des Zürcher Volksschulamts erklärt den Nachteilsausgleich kompakt in drei Minuten.
  • Ausführlichere Informationen erhalten Sie in einem 45-minütigen Referat von Peter Lienhard.
  • Schriftliche Nachteilsausgleichsvereinbarungen liegen in Form eines leeren Rasters und eines ausgefüllten Beispiels vor.

Peter Lienhard arbeitet an der Interkantonalen Hochschule für Heilpädagogik (HfH) in Zürich. Er ist ausgebildeter Lehrer, Sonderpädagoge, Schulpsychologe und Ethiker.
Peter Lienhard travaille à la Haute école intercantonale de pédagogie curative (HfH) à Zurich. Il a une formation d'enseignant, d'éducateur spécialisé, de psychologue scolaire et d'éthicien.

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