«On ne sait pas ce qui va se passer après les vacances».
Avant Noël, les écoles des cantons de Berne et d'Argovie, par exemple, ont arrêté les cours plus tôt que prévu. Comment évaluez-vous ces premières fermetures d'écoles ?
Il s'agissait probablement d'une tentative de détendre la situation actuellement tendue dans les écoles ; pas seulement la situation épidémiologique, mais aussi la situation sur place. Parfois, on ne trouve plus de remplaçants pour pallier les absences. Les enseignants essaient, en plus de leur propre charge de travail, de combler les lacunes là où ils le peuvent encore. Les élèves sont également mis en quarantaine ou isolés les uns des autres, et les classes sont rarement, voire jamais, complètes. Donner un enseignement encore efficace et garder une vue d'ensemble sur les niveaux d'apprentissage des enfants est déjà très épuisant. Pour les parents qui travaillent, ces décisions à court terme sont bien sûr aussi très difficiles à prendre.

Quels sont les scénarios possibles pour les élèves en cette nouvelle année : extension de l'obligation de porter un masque, enseignement à distance pour certains niveaux, voire fermeture d'écoles à grande échelle ?
Je reste persuadé que les fermetures d'écoles devraient être le tout dernier recours. Dans les écoles où l'on procède à des tests répétitifs en série, on maîtrise assez bien la situation, pour autant que le plus grand nombre possible d'élèves participent à ces tests et que les centres de test aient reçu suffisamment de ressources. Mais cela ne suffit pas. Il faudra sans doute, au cours de la nouvelle année, prendre différentes mesures qui, ensemble, auront le plus grand impact possible. Il serait utile pour tous de savoir, avant les vacances de Noël déjà, comment les choses vont se dérouler après les vacances.
Ce serait effectivement souhaitable. De nombreux parents se demandent comment l'enseignement débutera après les vacances, en particulier dans les cantons qui commencent dès la première semaine de janvier. Pouvez-vous donner un aperçu de la situation ? Quelles sont les chances que les vacances soient prolongées ou que l'on commence par un enseignement à distance ?
On peut s'attendre à ce que cette situation soit à nouveau gérée de manière très différente. Certains commenceront éventuellement plus tard, d'autres s'en tiendront à la rentrée officielle et réagiront peut-être plus tard. Honnêtement, je ne sais pas.
Dans le canton de Berne, de nombreux enseignants et parents regrettent l'arrêt des tests en pool ; à Zurich, certaines écoles ne parviennent plus du tout à tester les enfants et les résultats arrivent trois jours après le test. Dans le canton de Lucerne, les élèves de première année portent déjà des masques. Que pensez-vous de ce «patchwork» de mesures ? Quelle serait, selon vous, la bonne manière pour les écoles de surmonter cet hiver Corona ?
L'ECH demande depuis longtemps des mesures plus uniformes et si possible coordonnées au niveau national, telles que des tests répétitifs, des masques, des appareils de mesure du CO2 et des filtres de purification de l'air dans les salles de classe, là où ils sont utiles du point de vue épidémiologique et où ils n'existent pas encore. Malheureusement, les cantons n'ont pas pu se résoudre jusqu'à présent à suivre une stratégie commune, et ce malgré plusieurs incitations de la Confédération.
Manque-t-il un «lobby scolaire» ou que faut-il pour que nous parvenions à ces règles uniformes ?
Dans tous les cantons, les associations cantonales d'enseignantes et d'enseignants sont en contact étroit avec les autorités éducatives. Au niveau national, la LCH tente d'exercer une influence. Mais les décisions sont finalement prises au niveau de la politique de l'éducation et de la santé, en collaboration avec les médecins cantonaux. Le fait que les cantons ne souhaitent pas mieux s'associer dans ce domaine est sans doute tout simplement irréversible.
Les exigences et les incertitudes envers les enseignants augmentent de la même manière, comme on le sent : Comment se portent les enseignants ?
Les va-et-vient incessants, les dispositions et les changements de dernière minute rongent les réserves d'énergie. En même temps, ils s'engagent de leur mieux pour le bien-être de leurs élèves. Pour les enfants et les adolescents, il est extrêmement important qu'ils se sentent bien et en sécurité à l'école. C'est ce que les enseignants s'efforcent d'atteindre dans leur travail quotidien - même dans cette situation actuelle très particulière.