Médias sociaux - algorithmes sociaux ?

Les adolescents passent beaucoup de temps sur les médias sociaux : selon l'étude JAMES de la ZHAW de 2016, 80% des jeunes Suisses les consultent tous les jours ou plusieurs fois par semaine. Ils y échangent avec des personnes qui partagent les mêmes intérêts - dans le monde entier. Et, chose particulièrement importante : ils reçoivent un feedback sur leurs posts. Car ils veulent savoir comment ils sont perçus par la communauté en ligne.
La star des réseaux sociaux est Instagram : 81 % des jeunes y possèdent un profil selon l'étude JAMES 2016. Parallèlement, les adolescents sont de moins en moins nombreux à lire les journaux ou à regarder les informations télévisées. Nos enfants s'informent donc en priorité sur les médias sociaux. Ils y reçoivent des nouvelles sous forme de bouchées d'informations adaptées à leurs intérêts - telle est la promesse des réseaux sociaux.

Le secret d'Instagram

Mais qui sélectionne les messages choisis ? Qui gère le flux d'informations ? Et surtout : qui protège les utilisateurs des fausses informations ? Car Instagram, Facebook, Snapchat et autres n'ont pas de rédaction qui sépare les informations importantes des moins importantes ou les vraies des fausses. Cette tâche est assurée par des programmes, appelés algorithmes. Et le fonctionnement exact de ces derniers reste le secret des exploitants des plateformes : les algorithmes d'Instagram, de Facebook et d'autres plateformes ne sont pas accessibles au public.

Après 300 likes, Facebook est au courant

Ce qui est néanmoins connu : Les contributions les plus récentes n'apparaissent pas nécessairement en première position et toutes les actualités des personnes et des pages auxquelles on est abonné ne sont pas non plus affichées. Car aujourd'hui, c'est la pertinence qui compte. Selon ses propres indications, Instagram la mesure selon trois critères : Intérêt, actualité et relation. L'«intérêt» évalue le nombre de réactions qu'une contribution suscite - likes ou commentaires.
«Actualité» signifie qu'un utilisateur qui se connecte pour la première fois a plus de chances de voir des contributions qui viennent d'être publiées. Et «relation» détermine la relation entre l'utilisateur et l'expéditeur. Par exemple, depuis combien de temps ils se connaissent et à quelle fréquence ils interagissent l'un avec l'autre. L'algorithme tient également compte du temps qu'un utilisateur passe sur une publication et de l'intensité de sa réaction. Même si les algorithmes sont tenus secrets, il est clair que les opinions divergentes et les informations complètes ne sont pas communiquées aux utilisateurs. Et selon les experts, les algorithmes peuvent déjà dessiner une image de l'utilisateur à partir d'environ 300 likes, qui contient des informations privées comme par exemple le fait de savoir si les parents sont divorcés.
Quiconque utilise Google, Whatsapp et autres laisse des données derrière lui. Elles sont combinées et interprétées - dans le but de connaître et de reconnaître chaque utilisateur aussi précisément que possible. Pour les jeunes, il s'agit donc de bien réfléchir à ce que tu révèles de toi, à ce que tu publies, où tu restes et combien de temps tu passes et ce que tu commentes. Pour les parents, cela signifie : Ne vous lassez pas d'aborder le sujet des médias numériques avec vos enfants.
Image : Adobe Stock

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