«M. Holtz, nos enfants ne bougent-ils pas assez aujourd'hui ?»
M. Holtz, l'exercice physique rend-il intelligent ?
En principe, on peut dire que le mouvement stimule la circulation sanguine. Le niveau d'éveil est plus élevé chez les enfants qui bougent. Les données empiriques sont toutefois rares. Nous constatons une légère corrélation: une petite partie de la cognition, environ dix pour cent, peut être expliquée par le mouvement et la motricité. L'individualité joue également un rôle important. Il y a des enfants qui doivent beaucoup bouger, d'autres moins.
On dit que les enfants bougent de moins en moins à partir de l'âge scolaire. Est-ce vrai ?
Non. La recherche montre autre chose : c'est entre huit et neuf ans que les enfants ont le plus besoin de bouger. C'est pourquoi il leur est souvent très difficile de rester assis pendant 45 minutes à l'école.
Sepp Holtz est maître de conférences en pédiatrie à l'Université de Zurich et pédiatre en cabinet. Avec sa fille Noa, il gère le podcast "Familienbande", qui offre aux parents la possibilité d'obtenir des conseils d'experts sur des questions relatives à leur progéniture. www.kispi.uzh.ch ' Familienbande.
(Image : pluspunkt-zentrum.ch)
Qu'en est-il de la culbute, de la marelle et autres ? Est-ce que de plus en plus d'enfants ont vraiment des problèmes avec cela ?
Cela n'a pas été prouvé. Cette impression ne correspond pas à nos données.
La coordination et l'équilibre peuvent-ils être entraînés ?
Oui. Ce que je dis toujours aux parents : si je n'ai jamais fait d'équilibre sur un tronc d'arbre, je ne le fais pas très bien la première fois. Mais si je le fais une deuxième fois, ça va mieux, mais ce n'est pas encore extrêmement bon. On peut s'entraîner, mais seulement dans les limites du potentiel biologique. La motricité a son propre programme. Le fait qu'un enfant sache faire la culbute est donc lié à son propre programme interne. Le pédiatre suisse Remo Largo a dit : "Aucun enfant n'apprend à ramper parce qu'on rampait devant lui. De plus, la variabilité est énorme. Il n'y a pas de limite précise à partir de laquelle un enfant doit accomplir quelque chose de précis sur le plan moteur.
Permettez-moi de vous donner un exemple : un enfant n'aime pas faire de la gymnastique, il est choisi en dernier à la gymnastique. Faut-il s'en inquiéter ?
On peut très bien se débrouiller dans la vie sans motricité. Les enfants développent des stratégies étonnantes. Il convient de se renseigner à ce sujet. Un point de repère est par exemple le comportement de l'enfant au jardin d'enfants ou dans la cour de récréation. Que fait l'enfant pendant la récréation ? Joue-t-il avec d'autres enfants ? Avec les filles ou avec les garçons ?
Pouvez-vous donner un exemple ?
Je me souviens d'un garçon qui se cachait derrière un buisson pendant la récréation pour y manger son goûter. Il n'osait pas jouer avec les autres dans la cour de récréation parce qu'il savait qu'il ne pourrait pas suivre. Non seulement il passait à côté de contacts sociaux, mais il ne pouvait pas non plus exercer ou exploiter son potentiel moteur. Cet enfant avait donc besoin de notre soutien. Mais la question est la suivante : dans quelle mesure un enfant se définit-il par le sport ? A-t-il d'autres talents ou points forts ? Les parents devraient alors les mettre en avant. Il se peut que l'enfant soit choisi en dernier en gymnastique, mais qu'il soit excellent en calcul. Dans ce cas, ce n'est pas si grave. Tous les enfants ne se définissent pas par le sport.
Que conseillez-vous aux parents ?
Prendre les enfants par leurs points forts et accepter leurs points faibles plutôt que de vouloir les corriger. L'expérience montre en effet qu'un enfant qui a vécu des expériences positives dans d'autres domaines que la gymnastique, par exemple, osera davantage dans ces domaines - autrement dit, il sera courageux là où il n'est peut-être pas encore très bon.
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