Les séries peuvent rendre accro

Elles sont disponibles partout et à tout moment : Comment les séries fidélisent aussi les jeunes spectateurs à l'ère du streaming et ce à quoi les parents doivent faire attention.

Ces dernières années, peu de choses ont autant déstabilisé les parents dans leur travail éducatif que les médias numériques. La télévision fait tout de même partie des médias avec lesquels nous sommes encore bien familiarisés. Contrairement aux smartphones et aux réseaux sociaux, nous avons ici recours à nos propres expériences d'enfance. Nous connaissons tous cela : certains jours de la semaine étaient associés à des séries spécifiques. Dans la cour de récréation, nous échangions avec nos amis sur les derniers épisodes, nous riions et nous nous enthousiasmions - cela créait des liens.

Aujourd'hui, lorsque nous évoquons les séries télévisées de notre enfance, nous romantisons rétrospectivement l'intrigue et ses héros. Bref, dès qu'il s'agit de télévision linéaire, nous, les parents, sommes de véritables experts, ou plutôt, nous l'étions, car ses jours sont déjà comptés.

Le streaming, c'est bien, mais c'est cher

Depuis longtemps, les services de streaming comme Netflix ont remplacé la télévision classique et nous ont apporté à tous une certaine libération : les pénibles interruptions publicitaires sont enfin révolues. En outre, nous ne devons plus nous conformer au diktat horaire des chaînes ni à leur offre de programmes figée. Nous - parents et enfants - décidons désormais nous-mêmes de ce que nous regardons et du moment où nous le faisons.

Les trois quarts des familles suisses, selon l'étude JAMES 2020, disposent d'un abonnement de streaming. Un tiers des jeunes possèdent même leur propre abonnement. Ce chiffre devrait même être nettement plus élevé aujourd'hui. Car outre Netflix, d'autres fournisseurs comme Amazon Prime, Sky, Apple TV et Disney+ se disputent les faveurs de nouveaux clients. Pour les parents, c'est aussi en premier lieu une question de coûts. Il n'est pas facile de choisir la meilleure offre. Et les enfants sont toujours attirés par les abonnements auxquels ils n'ont pas accès. Mais ce n'est pas le seul défi éducatif.

Comme les enfants et les adolescents ont constamment leurs appareils numériques à portée de main pour communiquer, la tentation des services de streaming est omniprésente.

Aujourd'hui, les enfants et les adolescents ne regardent plus la télévision dans le salon sur un téléviseur, mais sur leurs ordinateurs portables, leurs tablettes ou leurs smartphones. De cette manière, la consommation échappe rapidement à notre contrôle. Pour les enfants et les adolescents, ce n'est toutefois pas non plus facile. Comme ils ont constamment ces appareils à portée de main pour communiquer et qu'ils les utilisent même souvent pour travailler à l'école, la douce tentation du streaming, de Youtube ou de Twitch - une sorte de télévision en temps réel sur Internet - est toujours à portée de doigt. Les séries sont leur préférées. C'est l'une des raisons pour lesquelles on en produit tant aujourd'hui : Elles fidélisent les spectateurs à leur chaîne ou à leur marque dans un marché très prospère et très concurrentiel.

Alors que les longs métrages offrent une expérience unique, les séries ont plutôt un caractère quotidien qui peut durer des semaines, voire des mois. Ce n'est pas parce qu'une saison se termine que l'histoire est forcément terminée. La prochaine saison ne manquera pas d'arriver et, contrairement à la télévision linéaire, elle est entièrement disponible sur les services de streaming. L'engagement des (jeunes) spectateurs se fait de trois manières :

  • Bindung durch Dramaturgie: Serien haben einen längeren Spannungsbogen als Filme. In jeder Folge werfen sie Fragen auf, nach deren Beantwortung die Zuschauer dürsten. Oft gibt es kleine Cliffhanger mittendrin und dann den grossen Cliffhanger zum Schluss. 
  • Bindung durch Empathie: Drehbuchautoren sprechen von einer «empathischen Verknüpfung» mit den Figuren. Die Helden werden zu neuen Familienmitgliedern oder einer Freundesclique. Beim linearen Fernsehen kamen die einmal die Woche zu Besuch, nun können Kinder und Jugendliche sie jederzeit durch Einschalten zurückholen. Sie durchleben deren wöchentliche Wandlungen mit und schauen, wie sie zum Beispiel mit Konflikten umgehen. Auch zu den Markenwelten gibt es eine empathische Verbindung, etwa beim Star-Wars-Ableger «The Mandalorian».
  • Bindung durch Erwartung: Serien bieten auch eine Belohnung durch Vorwissen. Kinder und Jugendliche kennen den Kosmos einer Serie. Sie sind mit der Welt der Vampire, Meerjungfrauen oder der Liebesschmonzette vertraut. Bei einem Gruselszenario wollen sie sich erschrecken oder in einer Komödie zum Lachen gebracht werden.

Mais quel que soit l'univers que les enfants et les adolescents traversent dans les séries dramatiques, d'horreur ou pour la jeunesse, ils restent toujours en sécurité. Même s'il y a des meurtres et des assassinats à l'écran, ils se sentent en sécurité chez eux. Ce phénomène est renforcé en groupe, le fait de regarder des séries avec des amis a un caractère événementiel. C'était déjà le cas chez nous à l'époque. Une seule chose a changé : le comportement en matière de réception.

Qu'est-ce que le binge watching ?

Le terme anglais «Binge» (prononcé Bintsch) signifie «beuverie». Le «binge watching» désigne donc logiquement la consommation excessive de séries télévisées. Un tel marathon de séries peut parfois durer toute une saison. Ce phénomène n'est pas une invention des services de streaming, mais existe au moins depuis la vente de séries en DVD. Toutefois, les fournisseurs de streaming encouragent aujourd'hui la démesure des séries, même sur le plan technique. En effet, après la fin d'un épisode, l'épisode suivant démarre quelques secondes plus tard grâce à l'«autoplay». Il faut une forte autorégulation pour résister.

Est-ce nuisible ? Eh bien, tout d'abord, toute personne qui regarde la télévision plus de trois ou quatre heures d'affilée en connaît elle-même les conséquences. On se sent engourdi, les yeux brûlent, la tête est douloureuse. Des chercheurs de l'université de Melbourne ont en outre découvert ce que tout spectateur expérimenté de séries télévisées sait déjà : plus le spectateur regarde d'épisodes, moins il se souvient de ce qu'il a vu. Cela peut paraître alarmant, mais ce n'est pas le cas, car il ne s'agit dans ce cas que de séries et non d'un apprentissage excessif pour l'école. Cependant, le binge watching peut avoir pour conséquence que les enfants et les adolescents ne laissent pas seulement les séries déterminer le déroulement de leur journée et leurs loisirs, mais que le fait de regarder en permanence les empêche également de dormir et qu'ils souffrent d'un manque d'activité physique.

Conclusion : rien ne s'oppose à un marathon de séries, à condition qu'il reste exceptionnel. Comme pour tous les médias, c'est la dose qui fait le poison.


Conseils pour les parents

  • Ein Code (PIN) verhindert, dass Filme ab 16 oder 18 Jahren zugänglich sind. 
  • Streamingdienste bieten ­Sicherheitseinstellungen, Youtube den ­eingeschränkten Modus.
  • Verständnis: In der durchaus beängstigenden Coronakrise ist der Wunsch nach Ablenkung stärker. Kinobesuch findet kaum noch statt.
  • Auch mal zusammen schauen: Früher war Fernsehen etwas, das Familien zusammenbrachte. Heute sieht jeder getrennt auf eigenen Geräten fern.

Au sujet de l'auteur :

Thomas Feibel 58 ans, est l'un des principaux journalistes sur le thème «enfants et nouveaux médias» dans l'espace germanophone. Cet expert en médias dirige le bureau des médias pour enfants à Berlin, donne des lectures et des conférences, organise des ateliers et des séminaires. Son dernier guide parental «Jetzt pack doch mal das Handy weg» est paru aux éditions Ullstein. Feibel est marié et père de quatre enfants.

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