Les mal réveillés

Comment les médias numériques influencent-ils le sommeil des adolescents suisses ? La ZHAW a examiné les données de l'étude JAMES afin de trouver des réponses à cette question.

Dormir est un besoin fondamental et, comme manger ou se déplacer, il est soumis à l'évolution du temps. Kurt Tucholsky écrivait au début du 19e siècle : «Donnez plus de sommeil aux gens - et ils seront plus éveillés quand ils seront éveillés». Sa déclaration semble plus actuelle que jamais : notre société est considérée comme insomniaque. Et donc aussi nos enfants. La Haute école zurichoise des sciences appliquées a examiné à la loupe les données de l'étude suisse sur l'utilisation des médias et les loisirs des jeunes de 12 à 19 ans, afin d'en savoir plus : Qu'est-ce qui protège ou menace le repos des jeunes ? Quelles sont les différences en termes de temps d'endormissement, de durée de sommeil et de repos ressenti ? Dans ce qui suit, je réfute trois affirmations répandues et donne quelques conseils.

Affirmation 1 : Celui qui ne dort pas assez dort moins bien !

Ce n'est pas si simple. En effet, la durée du sommeil est objectivement mesurable, alors que la qualité du sommeil n'est que subjective. Et le manque de sommeil ou la mauvaise qualité du sommeil peuvent avoir différentes causes. Chez les adolescents, différents facteurs sont souvent responsables, des facteurs internes - la puberté, les hormones - et des facteurs externes - un début de scolarité précoce, la pression sociale, les exigences de l'école ou de l'entreprise formatrice. Les adolescents et leurs parents n'ont souvent que peu d'influence sur ces facteurs.

Affirmation 2 : Celui qui dort plus longtemps est plus reposé !

Les chiffres de JAMES ne le confirment pas. En ce qui concerne la durée du sommeil et le sentiment de repos, des différences apparaissent entre les régions du pays : bien que les jeunes Suisses alémaniques dorment le moins, ils se sentent plus reposés que les Romands. Et bien que les jeunes Tessinois et Romands dorment presque aussi longtemps, les jeunes Tessinois se sentent plus reposés. Tucholsky n'est donc pas confirmé.

Affirmation 3 : Les médias dans la chambre d'enfant n'ont aucune influence sur le sommeil !

C'est plutôt le contraire. Si les médias sont présents dans la chambre à coucher, ils sont également plus utilisés - pas seulement avant de s'endormir, mais aussi pendant la journée. Les deux aspects s'influencent mutuellement : si l'on utilise les médias de manière intensive pendant la journée, il est fort probable qu'on le fasse aussi avant de s'endormir. Cela entraîne une diminution du sommeil. Premièrement, parce que le début du sommeil est ainsi repoussé. Deuxièmement, parce que les adolescents sont très excités lorsqu'ils utilisent les médias juste avant de s'endormir et qu'ils ne s'endorment pas tout de suite après. Et troisièmement, parce que la proportion de lumière bleue dans les écrans signale au corps : «Il fait jour, reste éveillé».

Existe-t-il une protection contre le manque de repos ?

Oui, il y en a un. Voici comment aider votre enfant à dormir suffisamment : Avant de dormir : laissez votre enfant se reposer en éteignant tous les écrans une heure avant l'heure du coucher. Vous éliminez ainsi l'influence de la lumière bleue qui retarde le sommeil. L'étude JAMES a en outre montré que les jeunes Suisses se sentaient plus reposés s'ils avaient fait quelque chose en famille ou lu des livres avant d'aller se coucher.
Pendant le sommeil : votre enfant dormira sans être dérangé s'il éteint tous les appareils mobiles ou les met en mode avion. Et il est conseillé à votre enfant d'utiliser un réveil traditionnel à la place du téléphone portable. Ainsi, vous bannissez le téléphone portable de sa table de nuit.


L'étude JAMES (Jeunesse, Activités, Multimédia - Résultats Suisse) est réalisée tous les deux ans par la Haute école des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) et Swisscom.


Michael In Albon ist Jugend-medienschutz-Beauftragter und Medienkompetenz-Experte von Swisscom. 
Michael In Albon est chargé de la protection de la jeunesse dans les médias et expert en compétences médiatiques chez Swisscom.
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