«Le stress raccourcit la mèche»
Pour la responsable de bureau Jolanda Paganoni Zurbrügg, 37 ans, de Frutigen BE, les relations passent avant l'éducation. Son mari, l'entrepreneur sanitaire Tobias Zurbrügg, 41 ans, ne voit pas toujours les choses de la même manière. Ils s'accordent à dire que dans les moments de défi avec Jay, 5 ans, Yair, 3 ans, et Lioba, 18 mois, il est plus utile de chercher à entrer en contact avec l'enfant que d'élever la voix.
Jolanda : «Pour moi, éduquer sans violence signifie traiter les enfants d'égal à égal - ne pas prendre de décisions au-dessus de leur tête, mais les écouter, leur donner un droit de parole et les accepter dans leurs sentiments. Dans des situations stressantes, j'échoue parfois. Dernièrement, je suis allée faire des courses avec les trois. Jay voulait un jouet, je ne l'ai pas acheté, il a pleuré et à un moment donné, agacée, je lui ai dit d'arrêter de pleurer. L'autre jour, les garçons se disputaient sans cesse. Je me suis exclamé : Maintenant, je m'en vais ! Je suis impulsive et émotive, ce n'est pas grave. Mais ce n'est pas une raison pour distribuer des gifles verbales».
Tobias : «Je suis du genre calme. Grâce aux enfants, j'ai appris à connaître mon autre côté : Si je n'arrive pas à me faire entendre pour la énième fois, je peux aussi crier. Cela arrive plutôt quand je suis sous pression au travail».
Jolanda : «Le stress raccourcit la mèche. Cela vaut aussi pour les idées rigides sur la manière dont les choses devraient se dérouler. Si je parviens à les surmonter, tout le monde en profite. Récemment, par exemple, Jay n'était pas content au dîner et ma première réaction a été de l'engueuler et de lui dire de ne pas faire d'histoires. Mais en demandant calmement, il a vite compris ce dont il avait besoin : il voulait juste que son fromage soit plus chaud. Les croyances sur la manière dont les enfants doivent se comporter sont une pierre d'achoppement pour la relation. A l'époque, on nous demandait de toujours dire merci, de serrer la main, etc. Je ne veux pas transmettre ces choses à mes enfants par la contrainte, je veux être un modèle».
La décence est importante pour moi. Je ne veux pas qu'on pense que nos enfants sont mal élevés.
Tobias : «La décence est déjà importante pour moi. Je ne veux pas qu'on pense qu'ils sont mal élevés - parce que, soyons honnêtes, c'est ce que je pense des enfants qui ne disent pas merci. C'est dû à mon éducation. J'ai été élevé de manière autoritaire. Ce que disaient les parents comptait, en cas de manquement grave, j'ai parfois reçu une fessée. Est-ce que cela m'a nui ? De mon point de vue, je me suis bien débrouillé. En même temps, je n'avais jamais remis en question beaucoup de choses. Pour moi, il n'est pas question de frapper mes enfants. Néanmoins, de nombreuses approches éducatives modernes me semblaient être de la poudre aux yeux. Puis j'ai remarqué qu'à long terme, il était beaucoup plus utile de chercher à entrer en contact avec l'enfant plutôt que de tenter de résoudre les moments difficiles en faisant du bruit».
Jolanda : «Si cela arrive quand même, je le ferai savoir à l'enfant après coup : Je suis désolée d'avoir fait du bruit. Ce n'était pas bien».
Tobias : «Je m'excuse parfois. Plus souvent, je prends l'enfant à part et je lui explique pourquoi j'ai réagi ainsi».
Jolanda : «Mais je dois aussi me rappeler de temps en temps que nos enfants ont un foyer aimant et que notre relation ne sera pas immédiatement ébranlée si nous, les parents, ne nous comportons pas de manière exemplaire».
Tobias : «Je m'excuse parfois. Plus souvent, je prends l'enfant à part et je lui explique pourquoi j'ai réagi ainsi».
Jolanda : «Mais je dois aussi me rappeler de temps en temps que nos enfants ont un foyer aimant et que notre relation ne sera pas immédiatement ébranlée si nous, les parents, ne nous comportons pas de manière exemplaire».
