L'appel au changement

On dit que la plupart des jeunes s'intéressent peu aux questions de société. Mais les jeunes manifestants pour le climat mettent nos politiques face à leurs responsabilités. C'est bien !

Récemment, j'étais assis dans un restaurant à Saint-Gall pour le dîner. Une vingtaine de jeunes étaient assis à la table voisine, certains portant sur leur manche un autocollant avec l'inscription «grève du climat». Ma compagne m'a alors dit : «Pendant des années, j'ai eu l'impression que les jeunes d'aujourd'hui ne s'intéressaient plus aux thèmes sociopolitiques. Et maintenant, ils font grève. Impressionnant !»

En fait, la protestation pour le climat semble avoir surpris plus d'un adulte. En effet, dans tout le pays, on ne parlait pas au début du contenu des protestations, mais plutôt de la question de savoir si les élèves pouvaient sécher les cours en toute impunité.

En protestant, les jeunes répondent à une préoccupation de notre époque.

Personnellement, je trouve très courageux que les jeunes, inspirés par la jeune Suédoise Greta Thunberg, s'expriment haut et fort. D'autant plus qu'ils sont confrontés au dilemme de savoir s'ils doivent aller à l'école ou s'en absenter pendant cette période. Les jeunes doivent pouvoir s'exprimer et ils doivent aussi être entendus. Et avec leur protestation, ils répondent à une préoccupation de notre époque.

L'été 2018, extrêmement sec, nous a rappelé que les conséquences du changement climatique pouvaient être très désagréables pour la Suisse. Ce thème ne laisse pas beaucoup de gens indifférents. Le 2 février, plus de 40 000 personnes sont descendues dans la rue en Suisse pour défendre la protection du climat.

Les jeunes veulent mettre la politique face à ses responsabilités.

La population, et en premier lieu les jeunes, veulent que la politique prenne ses responsabilités. Les questions en suspens concernant le changement climatique englobent bien plus de sujets que les accords climatiques qui ne sont pas respectés ou la limitation de sa propre consommation. A juste titre, les jeunes grévistes demandent également : «Change the system, not the climate !» À mes yeux, cet appel est juste et important. Il devrait s'agir de savoir comment nous, habitants de cette terre, parvenons à vivre en paix les uns avec les autres et avec l'environnement.

Dans de nombreux projets de la Fondation Village d'enfants Pestalozzi, les enfants et les jeunes travaillent et discutent de thèmes tels que la gestion de la diversité, la tolérance ou l'égalité des chances. Nous sommes d'avis qu'il faut des situations réelles pour grandir à partir d'expériences d'apprentissage réelles.

Dans le cadre de l'International Summer Camp, nous travaillons avec des jeunes de Suisse et de huit autres pays sur la manière dont ils peuvent se mobiliser, défendre leur opinion et la rendre publique. Je souhaite vivement que les jeunes grévistes parviennent à leurs fins et qu'ils parviennent également à mettre en évidence le contexte global du changement climatique.

Image : climatestrike.com

A propos de l'auteur :

Simone Hilber ist Soziologin und arbeitet bei der Stiftung Kinderdorf Pestalozzi als Fachperson zu Bildungs- und Evaluationsfragen.
Simone Hilber est sociologue et travaille à la Fondation Village d'enfants Pestalozzi en tant que spécialiste des questions de formation et d'évaluation.

A propos de la Fondation Village d'enfants Pestalozzi

La Fondation Village d'enfants Pestalozzi est une œuvre d'entraide pour enfants active au niveau international. Depuis 1946, les enfants et les jeunes sont au centre de ses activités. Le Village d'enfants de Trogen est un lieu de construction de la paix où les enfants de Suisse et de l'étranger apprennent, par l'échange, à gérer les différences culturelles et sociales.

Dans douze pays du monde entier, la fondation permet à des enfants défavorisés d'accéder à une éducation de qualité.
www.pestalozzi.ch