«La plupart des professions de nos enfants n'existent pas encore».

"La pensée informatique est aujourd'hui sur toutes les lèvres. Devons-nous aujourd'hui penser comme des ordinateurs ?

La «pensée informatique» associe la pensée analytique et créative aux sciences, à l'ingénierie et à d'autres applications. La pensée informatique est donc un ensemble de compétences : appréhender correctement les problèmes, concevoir, planifier et mettre en œuvre des solutions créatives, observer et améliorer les tentatives de solutions et, enfin, programmer des robots, par exemple.
La pensée informatique traite de la manière dont les gens peuvent aborder et résoudre les problèmes. Elle ne cherche pas à faire penser et agir les gens comme des ordinateurs. En conséquence, la pensée informatique est une attitude et une compétence universellement applicables que tout le monde devrait pouvoir apprendre et utiliser directement ou indirectement dans sa vie.

Pourquoi le «Computational Thinking» est-il si important ?

Selon le «Rapport WEF sur l'avenir du travail», la capacité générale à résoudre des problèmes complexes est la compétence la plus importante. Ce n'est guère surprenant si l'on considère que, selon les estimations du même rapport, environ 65 % des métiers que les élèves actuels de l'école primaire exerceront un jour n'existent pas encore. En outre, de plus en plus de professions connues aujourd'hui sont modifiées par la numérisation.
La pensée informatique permet de formuler un problème de telle sorte qu'une solution assistée par ordinateur puisse être trouvée. Le Computational Thinking prépare ainsi idéalement les jeunes à un avenir marqué par la transformation numérique. L'avenir devient ainsi une chance plutôt qu'une menace.

«Avec la pensée informatique, l'avenir devient une opportunité plutôt qu'une menace».

Christian Lundsgaard, chef de projet de la Journée suisse du numérique 2018

Pouvez-vous développer un peu plus concrètement ?

Tout comme la première révolution industrielle des 18e et 19e siècles a jeté les bases des emplois que nous connaissons aujourd'hui, la révolution numérique donnera naissance à de toutes nouvelles professions que nous n'imaginons peut-être pas encore aujourd'hui.

Comment intégrer concrètement la «pensée informatique» dans l'enseignement ?

Les tâches à accomplir avec des robots éducatifs tels que Thymio s'y prêtent très bien. Ce robot est équipé de roues et de nombreux capteurs. Une tâche pourrait consister à demander à un groupe d'élèves de pousser un rouleau de WC hors d'un cercle avec ce robot. Le robot lui-même ne doit pas quitter le cercle.

Les élèves peuvent réfléchir de manière collaborative à la manière dont ils peuvent accomplir cette tâche en utilisant les possibilités techniques du robot. Le robot est à ce moment-là quasiment une page blanche.

Les capteurs du robot peuvent être programmés à l'aide d'un langage de programmation visuel intuitif et facile à comprendre de manière à ce qu'il reconnaisse le cercle dessiné sur la table et continue à avancer dans une autre direction. Le robot répète ce processus jusqu'à ce qu'il reconnaisse le rouleau de WC devant lui. Il fait alors avancer le rouleau de WC devant lui jusqu'à ce qu'il rencontre lui-même à nouveau le cercle.

Les cours de programmation pour enfants sont en plein boom. Mais tous les parents ne peuvent pas se permettre de suivre ces cours. Comment peuvent-ils aider leur enfant d'une autre manière ?

Il est inadmissible que seule une partie des enfants puisse se confronter à des compétences d'avenir importantes comme la programmation et le «Computational Thinking». C'est la raison pour laquelle nous avons créé, en collaboration avec l'EPFL, diverses hautes écoles pédagogiques et Swisscom, la «Computational Thinking Initiative CTI». L'initiative est un regroupement d'institutions de formation publiques et de l'économie et veut contribuer à ce qu'à l'avenir, le "Computational Thinking " puisse être enseigné dans toutes les écoles dans le cadre de l'enseignement obligatoire - accessible à tous.
Nous commençons notamment par développer des formations continues pour les enseignants et même des projets très concrets dans les écoles primaires. Nous voulons partager les expériences acquises avec tous les acteurs intéressés du système éducatif.

Plus d'infos et le programme de la Journée suisse du numérique du 25 octobre 2018 : www.digitaltag.swiss

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