Je pense, donc je suis

Sarah Tachezy a vécu de nombreux moments d'émerveillement pendant la semaine d'échange international au Village d'enfants Pestalozzi. «Au début, je me suis souvent demandé pourquoi nous faisions telle ou telle chose maintenant», se souvient la jeune participante de 18 ans. Par exemple lors du premier exercice de l'atelier : Près de deux douzaines de jeunes de neuf nations européennes sont assis en cercle, dont Sarah. Tous reçoivent un papier rouge. Seule information : celui qui a le plus de papiers à la fin peut établir une règle pour la semaine suivante.
Après une brève discussion, tous décident de donner leur papier à une personne dans la salle qui leur semble digne de confiance. Peu après, la jeune élève du canton tient tous les papiers en main. Sauf le sien. «Suite à cela, j'ai établi la règle suivante : il faut toujours sourire et se réjouir de la journée en entrant dans la salle de cours». Sarah Tachezy est ravie. Non pas de son pouvoir de décision temporaire, mais de la méthode de travail des pédagogues et de la réaction du groupe à celle-ci. «Elles nous ont donné beaucoup de pouvoir et ont ensuite vu ce que nous en faisions».

Répondre spontanément aux questions

Le European Youth Forum Trogen EYFT a été créé en 2017 en tant que coopération entre la Fondation Village d'enfants Pestalozzi et l'école cantonale de Trogen. Objectif du forum : des jeunes de différents pays discutent des moyens d'une cohabitation pacifique en Europe. Rebecca Graf, professeur de latin et d'histoire à la Kanti, animatrice de l'atelier et co-initiatrice du FEJ, est enthousiasmée par l'échange interculturel, car il permet de découvrir l'Europe de l'intérieur en une semaine.
«On obtient ici un aperçu de première main des différentes cultures et des diverses facettes du continent européen. La cohabitation avec des élèves et des enseignants de différents pays permet de vivre les différences culturelles au quotidien, de découvrir des spécialités culinaires et de trouver des compromis communs. Il y a de la diplomatie dans un espace restreint». En tant qu'enseignante, elle voit un grand avantage dans le fait de pouvoir travailler sans programme scolaire et de pouvoir réagir spontanément aux problèmes ou aux questions.

Reconnaître les préjugés

Rebecca Graf : «J'apprécie la méthode de travail du Village d'enfants, qui donne aux participants la possibilité de vivre et de percevoir par eux-mêmes». Dans son atelier sur le thème des minorités, elle a par exemple fait l'expérience que les jeunes de certains pays ne savaient pas du tout ce qu'était une minorité ou considéraient la situation dominante comme donnée. Ce n'est qu'en discutant avec des jeunes de leur âge qu'ils se sont aperçus que ce n'était pas forcément le cas, explique l'enseignante. Sarah Tachezy connaît ces moments. «Il s'agit de remettre en question les préjugés, mais aussi de les accepter et d'en discuter s'ils se confirment».
Lors du FEJ, la jeune fille de 18 ans a partagé la maison avec des participants venus de Turquie, dont elle pensait au départ qu'ils seraient beaucoup plus religieux et cérébraux. En discutant, elle a fait la connaissance de jeunes patriotes qui placent leur pays au-dessus de tout, mais qui n'approuvent pas pour autant aveuglément la politique d'Erdogan. «J'ai été extrêmement fascinée de rencontrer des gens qui aiment leur pays, mais qui le critiquent en même temps».
Rebecca Graf a également déjà vécu le FEJ comme un véritable défi, par exemple lorsque les tensions entre les groupes d'Ukraine et de Russie semblaient insurmontables. «L'expérience des pédagogues du village d'enfants a alors été d'une grande aide. Ils connaissent les bons exercices et les bons jeux pour ressouder les groupes. » Le développement de la cohésion de groupe au cours de cette semaine est devenu une expérience importante pour l'enseignante de kanti, dont elle se nourrit encore aujourd'hui lorsqu'il s'agit de former des groupes dans une classe. « J'ai pu élargir ma palette de méthodes d'enseignement et de cours et j'ai beaucoup d'idées axées sur l'expérience qui peuvent enrichir les cours dans la salle de classe ou à l'extérieur », dit-elle.

Processus de formation de groupes

La semaine d'échange interculturel de la Fondation Village d'enfants Pestalozzi a laissé des traces à différents égards chez Sarah Tachezy, notamment en ce qui concerne ses objectifs professionnels. Elle s'est sentie inspirée par la méthode de travail des pédagogues et a développé le souhait de devenir enseignante ou de travailler dans le domaine social.
Les animateurs de l'atelier auraient réussi à former un groupe en très peu de temps à partir d'une masse hétérogène. «Ils ont encouragé la pensée critique en posant de nombreuses questions et en nous donnant l'espace nécessaire pour trouver nos propres réponses». Rebecca Graf se souvient avec plaisir de la cérémonie de clôture, pendant laquelle on se remémore encore une fois cette semaine riche en expériences et en émotions. «On s'est disputé et on s'est retrouvé, et c'est un moment tellement fort qu'on ne veut plus se séparer».

Pour les enseignants : Promouvoir l'esprit critique dans l'enseignement scolaire

• Schaffen Sie ein Lernklima des Vertrauens und Selbstvertrauens, des respektvollen und wertschätzenden Miteinanders, in dem das Machen von Fehlern und das Ausprobieren von Ideen ausdrücklich erwünscht sind. 

• Sorgen Sie für die nötige Stimmung für kritisches Denken, indem Sie Zweifel, Verwunderung und Grenzerfahrungen ermöglichen, damit die Lernenden herausgefordert und eingeladen werden, sich auf unbekannte Denkpfade zu begeben. 

• Ermöglichen Sie «echte» Erfahrungen mit der herausfordernden Realität jenseits des Klassenzimmers als Anlass für kritisches Denken. 

• Sorgen Sie dafür, dass eine grosse Vielfalt an Perspektiven berücksichtigt und von den Lernenden diskutiert und beurteilt wird. 

• Räumen Sie Ihren Lernenden ausreichend Zeit für die Kontemplation und für Diskussionen ein. Kritisches Denken entfaltet sich erst mit dem längeren, beharrlichen Nachdenken und Sprechen über einen Sachverhalt. 

Source : un article du Dr Dirk Jahn, paru sur www.mediamanual.at

Vers l'auteur :

A propos du Village d'enfants Pestalozzi

La Fondation Village d'enfants Pestalozzi est une œuvre d'entraide pour enfants active au niveau international. Depuis 1946, les enfants et les jeunes sont au centre de ses activités. Le Village d'enfants de Trogen est un lieu de construction de la paix où les enfants de Suisse et de l'étranger apprennent, par l'échange, à gérer les différences culturelles et sociales. Dans douze pays du monde entier, la fondation permet à des enfants défavorisés d'accéder à une éducation de qualité.
www.pestalozzi.ch