«J'aurais souhaité plus de coordination de la part de la Confédération»
Comment vous sentez-vous personnellement en tant que père de trois enfants en âge scolaire et en tant que principal directeur d'école de Suisse ?
En tant que père, je me sens très bien, je suis dans une situation privilégiée et mes enfants sont très indépendants. Actuellement, ils doivent s'organiser en partie eux-mêmes - bien sûr, il y a parfois des disputes, mais ils nous facilitent la situation actuelle, à ma femme et à moi. En tant que directeur principal de l'école, je me sens également bien, j'ai un bon soutien de la part de la direction et des présidences cantonales. Je suis satisfait, mais aussi un peu fatigué. Les dernières semaines ont été intenses.
Le Conseil fédéral a décidé qu'à partir du 11 mai, les cours dans les écoles primaires et secondaires pourront à nouveau avoir lieu sur place. Que pensez-vous de cette décision ?
Nous saluons vivement cette décision. L'évaluation de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) est raisonnable. Nos enseignants se réjouissent de voir les élèves revenir à l'école. Les enfants leur manquent.
Où voyez-vous des opportunités, où voyez-vous des dangers ?
La chance, c'est l'enseignement analogique. Même si je suis personnellement très numérique, l'enseignement présentiel est décisif au niveau primaire. Je considère les personnes vulnérables comme un danger - nous devons réfléchir à la manière dont nous voulons les gérer.
Quels autres concepts de protection recommandez-vous ?
Se laver les mains, les désinfecter et éviter de se serrer la main. La distance entre les enseignants est également importante.
Est-ce que la décision du Conseil fédéral clarifie tout ou est-ce que le travail dans les différents cantons commence seulement maintenant en ce qui concerne l'élaboration de concepts de protection spéciaux ?
Tout n'est pas réglé. En ce qui concerne les concepts de protection, il faut le décider individuellement et sur place, car chaque établissement scolaire se présente différemment. Ce que je trouve particulier, c'est que chaque canton fait ses propres règles en ce qui concerne l'enseignement en présentiel. Il y aura des cantons qui enseigneront par exemple dans des demi-classes. Les cantons romands pourraient retarder l'ouverture des écoles, car ils sont plus touchés par la pandémie que nous, en Suisse alémanique. Je comprends tout à fait cela. Mais de manière générale, j'aurais souhaité davantage de coordination et d'uniformisation de la part de la Confédération.
Que conseillez-vous aux parents qui ne veulent pas envoyer leurs enfants à l'école par crainte d'une contamination ?
Comme nous le savons, les enfants sont rarement touchés par la maladie de Corona. Si un enfant n'a pas de problème médical ou ne vit pas sous le même toit qu'une personne infectée, il doit être scolarisé. L'école est obligatoire et il y a des règles à respecter. Je fais confiance à l'OFSP et à ses recommandations.

Même thème pour les enseignants qui ont peur d'être contaminés, dans la salle des professeurs ou dans la salle de classe.
Si un enseignant fait partie du groupe à risque ou a des proches particulièrement exposés, il est évidemment préférable de rester chez soi. L'enseignement peut néanmoins avoir lieu, et ce sous la forme d'un enseignement à distance inversé. Par exemple, la classe peut être scolarisée dans la salle de classe et surveillée par des moniteurs, tandis que l'enseignant fait de l'apprentissage à distance via une plateforme de communication.
Les écoles sont-elles prêtes à faire face à une éventuelle deuxième vague ?
Non, pas encore, mais c'est ce que nous devons faire maintenant. Nous devons réfléchir à des mesures, mais je ne voudrais pas les mettre en place sans l'avis médical du Service du médecin cantonal.
Sujet de la maturité : chaque canton peut décider lui-même s'il y a encore un examen écrit ou non. Qu'en pensez-vous ?
Ce sujet ne relève pas de notre association, mais j'ai une opinion personnelle à ce sujet. Je trouve très déroutant que chaque canton décide lui-même et qu'il y ait parfois des plans d'études individuels par école. Après tout, cela s'appelle la maturité fédérale.
Quels sont les enseignements personnels que vous tirez de la crise ?
D'une part, j'ai réalisé qu'il était important de rayonner de confiance dans ma position. J'ai reçu de très nombreux retours positifs. Il faut croire que tout va bien se passer. D'autre part, l'apprentissage dans le domaine numérique : nous avons plus appris en six semaines qu'en six mois. Ce qui m'a touché, c'est la solidarité générale.
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