Finstagram, le site de l'entreprise : Des boutons à la place des filtres

Prendre la pose - les adolescents maîtrisent cela à la perfection sur Instagram. Maintenant, il y a Finstagram, où ils se montrent tels qu'ils sont parfois : endormis, boutonneux, grimaçants.

Pour la jeune génération, Instagram est devenu une carte de visite ; une sorte de résumé de vie du genre : «C'est moi. C'est ma vie. Alors, jaloux ?» Seul, la vie ne se résume pas à de superbes soirées, des vêtements à la mode et des selfies côté soleil. C'est ce qu'ont dû penser quelques adolescents aux États-Unis, fatigués d'entretenir leurs avatars en ligne, parfaits et ennuyeux. Ils ont commencé à créer des «finstagrams» : de faux comptes Instagram ; le mot vient de «Fake Instagram». Sur ces comptes pseudonymes bloqués, ils montraient leur vrai moi à un cercle d'amis sélectionnés - la réalité que les «followers» de leur compte Instagram ne voyaient jamais.

Compte secondaire caché

Sur Finstagram, le second compte caché d'Instagram, les adolescents américains publient désormais les photos qu'ils préfèrent normalement effacer rapidement de leurs téléphones portables. Si l'on traduit Finstagram en français, il s'agit comme nous l'avons dit de la «fausse» sœur d'Instagram. En fait, c'est déroutant. Car l'idée est la suivante : sur «Finsta», on publie des images non édulcorées, c'est-à-dire la réalité. Les filtres et les retouches sont tabous - exactement ce qu'il faut pour tous ceux qui en ont assez des images posées et retouchées. Ici, on peut vraiment se lâcher et être «vrai», sans toute la mise en scène en ligne. Aux États-Unis, de plus en plus d'adolescents se créent un tel compte. Contrairement au compte principal, ce deuxième compte Instagram n'a pas pour objectif de rassembler le plus d'adeptes possible. Ici, il s'agit plutôt d'être réel. Sur Finstagram, les jeunes montrent leur autoportrait sans maquillage. Seule une poignée d'amis très, très proches a accès à ce compte. Des personnes en qui les adolescents ont confiance, sans crainte de se ridiculiser et d'être la risée des réseaux sociaux.

Pas de règles ?

Sur «Finsta», les règles sont différentes de celles d'Instagram. Il faut par exemple faire preuve de retenue et ne jamais publier plus d'une fois par jour. On accepte également de partager une série d'images banales - des captures d'écran peu spectaculaires ou des selfies peu flatteurs. La vraie vie, en somme. Chez les adolescents en Suisse, Finstagram n'est pas encore un sujet. Il semble que cette tendance ne soit pas encore arrivée chez nous. J'ai interrogé à ce sujet une adolescente de 16 ans qui utilise activement Instagram. Elle a avoué : «Oui, mes amies et moi réfléchissons très attentivement aux photos que nous publions. Et nous les retouchons toujours. Après tout, nous voulons nous présenter sous un bon jour». Interrogée sur ce qu'elle penserait d'un compte Finsta, elle a expliqué : «Entretenir un deuxième compte en plus de mon compte réel me demanderait trop de travail. Mais si tout à coup tout le monde le faisait ? Peut-être que j'y réfléchirais alors». Même si Finstagram n'a pas encore fait son entrée chez nous, cela peut être une bonne occasion pour les parents de discuter d'un nouveau phénomène numérique avec leurs propres adolescents. Pour une fois, sans montrer du doigt.

Michael In Albon ist Beauftragter Jugendmedienschutz und Experte Medienkompetenz von Swisscom.
Michael In Albon est chargé de la protection de la jeunesse dans les médias et expert en compétences médiatiques chez Swisscom.

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