Entrer par une oreille et sortir par l'autre ?
Dimanche matin, quelque part en Suisse. Une mère crie : «Non !» L'enfant fait la sourde oreille. «Sinon, alors ...», menace la mère. La course à l'augmentation du pouvoir parental commence.
Ordres, menaces, exhortations. Cris, luttes de pouvoir, larmes : nous connaissons tous cela. Et nous nous demandons : est-ce vraiment nécessaire?
«Nous aspirons au respect et souffrons de ne pas le recevoir».
Expert en communication René Borbonus
Ce n'est pas une obligation, selon l'expert en communication René Borbonus. Selon lui, «le respect est la base des relations qui fonctionnent. Les gens ont besoin de respect, notamment dans les relations parents-enfants. Nous aspirons au respect et souffrons quand nous ne l'obtenons pas».
Communiquer avec respect, c'est «voir» l'autre, se mettre à sa place.
Respect vient du latin respicere et signifie : regarder en arrière. «Une communication respectueuse exprime le fait que nous voyons l'autre et que nous respectons son opinion», explique Borbonus. Si l'on fait cela, on peut aussi être d'un autre avis. «Mais le point est le suivant : si nous avons le sentiment que notre opinion ou notre idée n'est pas respectée, des problèmes surgissent, car la communication ne réussit que difficilement».
Cinq exemples tirés de la vie quotidienne
1. comment gérer les reproches ?
- Situation: «Nie darf ich ... immer muss ich!» (das Kind). «Wie oft muss sich dir noch sagen, dass ... (die Eltern).
- Resultat: Geschrei und Frustration. Niemand will nachgeben.
- Lösung: Zurück auf die Strasse der Sachlichkeit. Sich mit der Frage behelfen: «Worauf beziehst du dich?» «Woran denkst du ganz konkret?»
- Erklärung: Pauschalisierungen sind respektlos. Wir werden bewertet, das bereitet uns Probleme, sofern es kein Lob ist. Mit der Beobachtung passiert das nicht. Hinter jeder Bewertung steckt eine Beobachtung. Diese können wir erfragen und so mehr Ruhe ins Gespräch bringen.
2. comment communiquer de manière respectueuse ?
- Situation: Das Kind ist nervös oder ängstlich, weil es anderntags eine Prüfung oder einen Auftritt hat. Es sagt: «Ich will nicht in die Schule!» Eltern antworten: «Ach komm, das ist doch nicht so schlimm, das schaffst du schon.»
- Resultat: Das Kind ist frustriert, fühlt sich nicht ernst genommen. Die Eltern sind genervt.
- Lösung: Empathisch sein, den andern sehen. Sich ins Kind hineindenken, die Angst sehen und sie thematisieren. Zum Beispiel: «Ja, du bist aufgeregt, du hast Angst, den Text zu vergessen, oder es macht dir Sorgen, dass du dich blamieren könntest.»
- Erklärung: Eltern neigen manch mal dazu, unfreiwillig respektlos zu sein, indem sie bagatellisieren und sagen: «Komm, ist doch nicht so schlimm, das schaffst du schon, du hast ja schon ganz andere Sachen geschafft, ein Beinbruch wär jetzt schlimmer.» Das ist gut gemeint, allerdings bedeutet es in Wahrheit: den andern nicht sehen. Wir sehen das Gefühl nicht, wir bagatellisieren es und delegitimieren es zusätzlich. Das Kind fühlt sich nun doppelt schlecht, zum einen, weil es Angst hat, zum andern, weil es sich in dieser Angst falsch wähnt, weil es als Einziges Angst hat, mit diesem Gefühl also offenbar auch nicht richtig liegt.
3. quelles sont les déclarations à éviter en famille ?
- Situation: Der Vater ist im Badezimmer und putzt sich die Zähne. Routinemässig überprüft er die Zahnbürste des Sohnes. Sie ist trocken. Er ruft in das Zimmer des Sohnes: «Sag mal, hast du dir die Zähne geputzt?» Das Kind ruft zurück: «Ja, klar.» Der Vater zitiert ihn ins Bad und bringt ihn dazu, die Zähne zu putzen.
- Resultat: Das Kind gehorcht, der Vater hat seine erzieherische Aufgabe erfüllt. Besonders gut fühlen sich aber beide nicht. Denn faktisch hat der Vater seinen Sohn als Lügner entlarvt («Du hast dir deine Zähne ja gar nicht geputzt!»).
- Lösung: «Kind, du hast dir deine Zähne noch nicht geputzt, komm bitte ins Bad, Zähne putzen.»
- Erklärung: Der Vater hat die Konsistenz seines Kindes in Frage gestellt, also auch dessen Glaubwürdigkeit. So entstehen in der Regel keine wirklich guten Gespräche.
4. discutons-nous trop ?
- Situation: Die Mutter fragt das Kind nach der Schule: «Möchtest du nicht lieber zuerst Hausaufgaben machen?» Das Kind antwortet: «Nein.» Nach längerer Diskussion sagt die Mutter: «Du machst zuerst die Hausaufgaben und gehst dann Fussball spielen.»
- Resultat: Das Kind ist verwirrt, die Mutter verärgert.
- Lösung: Sich klar werden, welches Ergebnis man will. Eine klare Aussage machen, ohne Begründung.
- Erklärung: Wir stellen zu viele Fragen. Damit verwirren wir unsere Kinder. Wenn das Kind auf obige Frage mit Nein antwortet und ich seine Entscheidung korrigiere, respektiere ich seine Entscheidung nicht. Mit meiner Frage habe ich streng genommen dem Kind einen Entscheidungsrahmen übergeben, den ich eigentlich gar nicht übergeben wollte, weil ich ja gerne hätte, dass es so entscheidet, wie ich will.
5. faut-il justifier un «non» ?
- Situation: Kind: «Papa, ich möchte noch ein Gummibärchen.» Vater: «Nein, du hattest schon welche.» Kind: «Aber nur drei, und die waren alle weiss.»
- Resultat: Der Vater ist ratlos.
- Lösung: Ein Nein nicht begründen, sondern drei Schritte weiterdenken. Sagen: «Ja, Gummibärchen, das wär jetzt toll, würd ich auch gern essen, am liebsten einen ganzen Haufen. Das geht jetzt aber nicht, denn wir essen gleich. Frag mich doch nach dem Abendessen nochmals.»
- Erklärung: Man sollte es vermeiden, ein Nein zu begründen, weil man sich damit auf weitere Diskussionen einlässt, die ärgerlich sein können. Begründet man ein Nein, geht es nur noch um den Grund, nicht um das Nein. Besser: Einen alternativen Impuls setzen und sagen: Frag mich nach dem Essen nochmals. So bleibt die Energie im Spiel. Schlimmstenfalls fragt dann das Kind: Warum nicht? Dann kann man es begründen, muss es aber nicht. Begründet man es aber, ist man da, wo man immer schon war.
Quatre conseils pour une bonne communication et plus
René Borbonus sur ...
... des excuses :
C'est l'un des outils les plus puissants de la communication. Si l'on s'excuse correctement, sincèrement et bien, cela a beaucoup de pouvoir. Pour faire de bonnes excuses, il faut trois choses. Premièrement, le repentir. Si l'on se repent de manière crédible, cela rétablit immédiatement la confiance. Deuxièmement : l'empathie. Que l'on dise : cela t'a touché, maintenant tu es triste. Troisièmement : un plan. Assurer de manière crédible que cela ne se reproduira plus.
... comparaisons :
Nous critiquons souvent en comparant : «Regarde comme Anna a bien rangé sa chambre !» «Nicolas joue si bien du piano, il s'entraîne tous les jours». Ce que nous obtenons ainsi de nos enfants, c'est qu'ils détestent profondément Anna ou Nicolas.
... de fausses questions :
«Mais pourquoi ta veste est-elle par terre ?» La question est purement rhétorique, car il s'agit d'autre chose : la veste doit être accrochée. Les critiques enveloppées à l'arrière agacent.
... revendications :
«Tous les autres ont le droit, sauf moi». Ici, tout passe par les émotions. Donc dire : «Oui, ce serait génial de jouer pendant dix heures d'affilée. Et maintenant tu es en colère parce que tu trouves ça injuste. Mais j'aimerais bien te montrer comment je vois les choses». Ensuite, commencer les négociations. Rester toutefois intransigeant dans le domaine qui nous tient à cœur.
... conflits :
Les enfants ont besoin de conflits. C'est épuisant et cela peut aussi blesser. Mais je pense que c'est une erreur de la part des parents de vouloir éviter les conflits et l'escalade. Beaucoup de parents sont prisonniers de cette exigence de bien-être. Nous devons une dispute à nos enfants, même s'ils nous lancent alors un «Je te déteste !» ou nous traitent de «pire mère / pire père du monde». Il faut faire avec. L'important, c'est de ne pas se laisser impressionner. Le brouillard hormonal se dissipe.
Comment bien communiquer - quatre conseils
- Parler brièvement. Plus on en dit, plus les résistances s'accumulent.
- Utiliser un langage simple. Ne pas utiliser de mots que l'autre ne connaît pas. Les enfants en particulier ne posent souvent pas de questions parce qu'ils ne veulent pas se ridiculiser.
- Procéder de manière structurée. Donc dire d'abord la raison, puis l'objectif.
- Rendre la structure audible. Donc faire des paragraphes à l'oral, comme on le ferait à l'écrit. Mentionner les trois idées ou les trois aspects par exemple.
Vers l'auteur :
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- L'entrée à l'école maternelle entraîne de nombreux changements pour les parents et leur enfant. Margrit Stamm, spécialiste des sciences de l'éducation, demande : «Les parents doivent lâcher prise davantage».
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