En tant que parents, on devrait aussi être les meilleurs amis de ses enfants. N'est-ce pas ?

Mythe de l'éducation 12 :

En tant que parents, on devrait aussi être les meilleurs amis de ses enfants. N'est-ce pas ?
En tant que parents, on devrait aussi être les meilleurs amis de ses enfants. N'est-ce pas ?

C'est ce que dit l'experte :

«Mon fils Damian est mon meilleur ami». Telle était la réponse de Sylvie Meis (anciennement van der Vaart) dans le journal allemand BILD à la question de savoir ce qui lui donnait de la force dans la période difficile qui suivait la séparation d'avec son mari, le footballeur professionnel Rafael van der Vaart. Sylvie Meis a ainsi parlé à beaucoup de gens avec le cœur : les partenaires vont et viennent, mais l'enfant reste. C'est pourquoi de nombreux parents misent sur une éducation en partenariat.

N'est-ce pas là un acquis optimal de notre société moderne ? Est-ce l'expression du fait que nos enfants vont mieux que jamais et qu'ils ne sont plus opprimés ? En effet, nombre d'entre eux ne manquent de rien : les enfants ont des droits et sont considérés comme des personnalités autonomes. Ils sont aimés et entourés jour et nuit par des pères et des mères attentionnés. Les enfants participent aux décisions, que ce soit au sein de la famille, à l'école ou dans le cadre des loisirs.

Ce sont en effet des aspects d'une évolution pédagogique et sociale positive. Aucun d'entre nous ne souhaite revenir à ce que l'on appelle la «pédagogie noire». Par exemple, au Struwwelpeter avec lequel nos parents nous menaçaient ou au batteur de tapis comme rappel de l'autorité parentale. Mais la tendance au style d'éducation en partenariat est malgré tout problématique pour au moins deux raisons :

  • Weil eine solche Erziehung die Tendenz hat, die Kindheit abzuschaffen. Väter und Mütter, welche den Nachwuchs als «Freunde» betrachten, formen ihn bereits im Babyalter immer mehr zu partnerschaftlichen Erwachsenen. Schon kleine Mädchen und Knaben halten sich heute in Nobelrestaurants ganz selbstverständlich auf, gehen mit zur Eltern-Tanzstunde oder fliegen schon mal als Fünfjährige alleine nach New York. Eltern sind stolz auf ihre frühreifen, kleinen Könige.
  • Weil damit eine massive Überforderung der Kinder einhergeht. Sie werden in eine Rolle gedrängt, die sie gar nicht erfüllen können. Denn Kinder werden nicht als fertig entwickelte Wesen – oder gar als kleine Persönlichkeiten – geboren. Deshalb meint «Er-Ziehung» auch eine von Erziehungsnormen geleitete Einübung in all die Kompetenzen, welche unsere Kultur bei mündigen Bürgern voraussetzt.

Le modèle d'éducation en partenariat est donc le moyen le plus inadapté qui soit. Les parents qui accordent à leur enfant, dès la naissance, une autonomie et un épanouissement personnel illimité, qui le laissent décider lui-même, dès l'âge de trois ans, de ce qui est bon pour lui et qui discutent même avec lui de sujets d'adultes (ou de problèmes de couple), s'identifient trop fortement à lui. L'éducation exige de la distance et une délimitation consciente. Cela n'a rien à voir avec une éducation autoritaire, mais avec la création des bases nécessaires dont l'enfant a besoin pour un développement psychique sain.

De nombreux parents croient à tort que leur enfant se développera bien de lui-même s'il se porte bien matériellement et s'il est éduqué en partenariat, d'égal à égal. Malheureusement, cette idée est fausse. Il faut que les parents se distinguent de l'enfant et se considèrent comme des éducateurs. Ce n'est que de cette manière qu'ils peuvent lui montrer comment acquérir des compétences émotionnelles, caractérielles, sociales, intellectuelles et pratiques. Pour cela, il faut des règles et des structures que l'on exige des enfants et que l'on répète sans cesse avec eux. Les processus quotidiens en font partie - par exemple, apprendre à s'habiller seul, à débarrasser la table, à respecter un rituel de coucher, à préparer son sac d'école. Il en va de même pour la manière dont on apprend à s'asseoir tranquillement, à écouter, à attendre jusqu'à ce qu'on nous donne quelque chose ou à apprendre à faire des efforts pour quelque chose. Les conditions psychiques nécessaires à un apprentissage scolaire réussi, c'est-à-dire l'acquisition d'une attitude d'apprentissage adéquate, doivent être exercées au sein du foyer familial et non à la garderie, au jardin d'enfants ou même à l'école.

Bien entendu, la plupart des parents veulent le meilleur pour leur enfant. Mais ils sont souvent à peine conscients qu'avec leur style d'éducation en partenariat, ils traitent leur enfant comme un petit roi autour duquel le monde entier tourne. Logiquement, pour de tels enfants, il va de soi, au plus tard à l'entrée à l'école maternelle, qu'ils peuvent diriger non seulement la famille, mais aussi le monde entier. Il n'est guère étonnant qu'ils se rebellent contre tout, soient constamment de mauvaise humeur et ne trouvent rien de bon. Dans une telle situation, les tentatives d'explication et de négociation des parents n'apportent pas grand-chose. Le psychisme de ces enfants est en permanence dans un état de surmenage.

L'éducation précoce en partenariat surcharge également les parents : en effet, le fait de devoir dépenser toujours plus d'énergie et de se déchirer littéralement pour voir l'enfant satisfait dépasse les capacités des parents. C'est pourquoi ces parents ont souvent tendance à considérer le comportement de leur progéniture comme malade et à en rechercher les symptômes. Cela s'explique notamment par l'accumulation frappante de troubles tels que le TDAH, la dyscalculie ou la dyslexie. Une visite chez l'experte sert alors de confirmation utile du diagnostic déjà posé par l'enfant lui-même. Et si cette experte n'approuve pas l'opinion des parents, elle est remplacée - jusqu'à ce qu'on en trouve une qui partage la même vision.

Pour les enfants élevés en partenariat, ce cercle vicieux se poursuit à l'école. Si l'enseignant se plaint du comportement inadapté ou impertinent de l'enfant, les parents le considèrent rapidement comme réactionnaire et réagissent en déposant une plainte, voire en faisant appel à la direction de l'école. Ce faisant, ils se font du tort à eux-mêmes. En effet, le seul moyen de s'éloigner du style d'éducation en partenariat trop exigeant serait de porter son regard sur son propre comportement avec l'enfant et de reconnaître que ce ne sont guère les structures d'éducation en partenariat qui offrent de l'ordre et qui enlèvent la pression trop exigeante de l'enfant.

Que pourrait-on faire pour surmonter le style d'éducation en partenariat ? Certainement pas en éduquant les enfants de manière plus stricte ou en réintroduisant une autorité plus classique. Les parents devraient plutôt prendre conscience qu'ils doivent se comporter différemment : en tant qu'adultes autonomes qui offrent certes à leur enfant de la chaleur de cœur et de l'amour, qui l'aident à développer son autonomie par petites étapes, mais qui, dans l'ensemble, fixent des règles et des normes claires et les pratiquent sans cesse avec lui. Ce style d'éducation dit autoritaire est considéré comme le plus favorable au développement de l'enfant.

Sur une telle base, le partenariat peut bien attendre un peu. A partir de la puberté, il devient très important. Cela montre bien : L'éducation est aussi un développement. Les parents doivent être prêts à changer leur style d'éducation. Les jeunes enfants ont besoin d'une autre direction de la part de leurs parents que les enfants plus âgés.

Margrit Stamm ist emeritierte Professorin für Pädagogische Psychologie und Erziehungswissenschaften an der Universität Fribourg sowie Direktorin des Forschungsinstituts Swiss Education in Aarau. Ihre Forschungsschwerpunkte sind Begabung, Qualität in der Berufsbildung und Förderung von Migrantenkindern.
Margrit Stamm est professeur émérite de psychologie pédagogique et de sciences de l'éducation à l'Université de Fribourg et directrice de l'institut de recherche Swiss Education à Aarau. Ses recherches portent principalement sur le talent, la qualité dans la formation professionnelle et l'encouragement des enfants de migrants.

Aperçu de tous les mythes sur l'éducation :

Des connaissances sur l'éducation plutôt que des mythes sur l'éducation !
Vous trouverez tous les mythes dans notre dossier : 15 mythes sur l'éducation

Lisez ici les réponses à 15 mythes sur l'éducation :

  • Les bonnes notes devraient être récompensées par de l'argent
  • Le retrait du téléphone portable comme sanction est judicieux
  • Un enfant qui a beaucoup de liberté devient plus responsable
  • Les enfants uniques sont gâtés et ne savent pas partager
  • Les enfants bagarreurs deviennent des criminels
  • Se disputer avec ses enfants les rend belliqueux
  • Il ne faut rien interdire aux enfants, sinon ils deviennent de petits rebelles.
  • Avec beaucoup de jouets, un enfant se sent aimé
  • Les enfants de divorcés sont incapables d'établir des relations
  • Les enfants rebelles ont besoin d'une éducation plus ferme
  • On ne peut plus éduquer les jeunes de 13 ans
  • Dès la première année, un enfant devrait recevoir un smartphone
  • Les enfants bénéficiant d'un soutien précoce réussissent mieux
  • Une gifle n'a jamais fait de mal à un enfant
"150 questions - 150 réponses sur l'éducation, la famille et l'école". Dans ce guide de 132 pages, 51 experts s'expriment. Les nouveaux abonnés reçoivent le livret en cadeau. Une édition individuelle coûte 14.90 Fr. plus frais d'envoi ; vous pouvez le commander ici.
"150 questions - 150 réponses sur l'éducation, la famille et l'école".
Dans ce guide de 132 pages, 51 experts s'expriment. Les nouveaux abonnés reçoivent le livret en cadeau. Une édition individuelle coûte 14.90 Fr. plus frais d'envoi ; vous pouvez le commander ici.

Plus de connaissances en matière d'éducation sur le thème de l'autorité :

  • Éducation et famille - 24 questions et réponses
    Comment éduquer ? Quelle est la bonne recette ? Quelle est la dose d'inquiétude appropriée, quelle est la dose de confiance nécessaire ? Nous avons posé à des experts de renom les 100 questions les plus importantes sur la parentalité. Il en résulte le dossier le plus complet de l'histoire du magazine suisse des parents Fritz+Fränzi : 100 questions - 100 réponses.
  • Monsieur Renz-Polster, que peut-on enseigner aux enfants ?
    Selon le pédiatre et auteur allemand Herbert Renz-Polster, personne ne peut transmettre à un enfant la créativité ou lui enseigner la compassion et les compétences sociales : les enfants doivent y parvenir eux-mêmes. Un entretien sur la question de savoir comment les enfants construisent eux-mêmes les bases de leur vie - et comment les parents les soutiennent.
  • Madame Jensen, comment établir une bonne relation avec l'enfant ?
    Que ce soit avec les parents ou les enseignants : L'apprentissage se fait dans les relations, dit Helle Jensen. La psychologue danoise et co-auteure de Jesper Juul parle de l'autorité naturelle, des agendas familiaux trop chargés et de l'importance de la vigilance et de l'authenticité.
  • Autorité : qui décide de la marche à suivre ?
    Autrefois, la discipline et l'ordre régnaient, puis vint le laisser-faire : aujourd'hui, l'autorité pédagogique est de mise. Mais lesquelles ? Et comment cela fonctionne-t-il ?
  • «Monsieur Omer, comment les parents peuvent-ils acquérir de l'autorité et de la persévérance ?»
    Selon le psychologue israélien Haim Omer, la force éducative s'apprend. Il a développé à cet effet le concept de la nouvelle autorité. Il explique dans cette grande interview sur quoi il repose et comment les parents peuvent résister de manière non violente à un comportement problématique.