«Des tablettes à l'école primaire ? Je vois cela d'un œil critique» !

Manuela Krattiger d'Arlesheim BL pense que l'utilisation des médias numériques exige une certaine maturité. C'est pourquoi elle tient ses garçons à l'écart. Elle s'oppose à l'utilisation de tablettes et autres dès l'école primaire.

"Je suis la mère d'un élève de maternelle et d'un élève de troisième année. Lorsque mon fils aîné est rentré à la maison en première année et m'a dit qu'il travaillait sur l'ordinateur en classe, j'ai été très étonnée. Justement parce que nous, les parents, n'avions pas été informés. Les élèves s'entraînaient au calcul sur l'ordinateur. Ce qui m'a déplu, c'est qu'ils ne l'utilisaient pas seulement comme outil de travail : Ceux qui avaient fini rapidement les maths pouvaient jouer à des jeux sur ordinateur. En deuxième année aussi, l'ordinateur était utilisé, pas tout le temps, mais régulièrement.
Cela me dérange, car je tiens les enfants éloignés des médias numériques à la maison - pour l'instant en tout cas. Je ne suis pas une étrangère, j'utilise moi-même les appareils correspondants. Mais je suis critique quant à l'utilisation qu'en font les enfants.Comment pouvons-nous attendre d'eux qu'ils utilisent les médias numériques avec modération si même les adultes peuvent à peine mettre leur portable de côté ? Pour qu'un jeune puisse s'opposer avec la force nécessaire à cette attraction, il lui faut une certaine maturité. Je suppose qu'elle n'est pas encore atteinte avant l'âge de dix ou douze ans.
Je participe souvent à des cours de formation pour parents. J'y vois des mères et des pères qui racontent qu'ils ne peuvent pas éloigner leurs enfants de dix ans de l'écran. Je pense qu'une attitude cohérente des parents peut contrecarrer ce phénomène. Mais c'est difficile lorsque l'école sape ce qui est important pour nous.

«Ces appareils privent les enfants d'expériences motrices fines et sensorielles importantes».

Bien sûr, il est normal que la collaboration entre l'école et les parents donne lieu à des conflits. Cela devient difficile lorsqu'il s'agit de valeurs fondamentales, et pour moi, l'utilisation des médias numériques en fait partie.
Notre commune prévoit d'équiper l'école primaire d'iPads. Je trouve cela inapproprié, car ces appareils privent les enfants de précieuses expériences sensorielles et de motricité fine. On sait aussi que les écrans LED peuvent entraîner une surexcitation - ce n'est certainement pas ce qu'il y a de mieux pour les enfants qui ont déjà du mal à rester assis.
Mon fils aîné fréquente l'école Steiner depuis la rentrée scolaire. Pour moi, c'est un soulagement de savoir que les médias numériques n'y sont explicitement pas souhaités, du moins au niveau primaire. Cela me donne un meilleur soutien en tant que mère. Bien entendu, j'autoriserai plus tard mes fils à utiliser l'ordinateur. Si les jeux devaient alors être également à l'ordre du jour, nous trouverions une solution".

Ce texte est tiré du dossier "La révolution numérique dans les salles de classe

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