Des mères de garçons au bord de la crise de nerfs
L'essentiel sur le sujet
Michèle Binswanger parle d'expérience et affirme que l'éducation des filles et des garçons fait toute la différence. Dès le plus jeune âge, on voit comment les garçons fonctionnent. Ils boivent leur biberon de lait plus rapidement que les filles et en veulent plus. Avant même de savoir parler, ils distinguent déjà les modèles de voitures - en particulier les véhicules nécessaires sur les chantiers et se laissent impressionner par les pelleteuses et les bétonnières.
Les découvertes de Michèle Binswanger dans l'éducation des garçons :
- Alors que les filles-mères peuvent instinctivement comprendre les problèmes, les soucis et les besoins de leurs filles, les garçons-mères ont un tout autre voyage à faire.
- En tant que mère de garçons, on peut faire tous les efforts du monde, mais à la fin, le fils prendra son papa comme modèle.
Vous pouvez lire icil'intégralité des chroniques de Michèle Binswanger avec d'autres idées et perspectives sur le thème de l'éducation des garçons.
Dans l'exubérance de la joie d'avoir bientôt un enfant, certaines femmes enceintes répondent à la question de savoir si elles souhaitent une fille ou un garçon : «Oh, cela n'a pas d'importance, l'essentiel est que le petit soit en bonne santé».
Mais il y a erreur. Cela joue un rôle. Les mères de garçons sont différentes des mères de filles, ou plutôt, elles doivent faire face à tout autre chose. J'ai eu le temps d'observer tout cela pendant des années. Je connais les deux types, j'ai pu suivre pendant des années ce à quoi ils sont confrontés. Et j'ai moi-même une fille et un garçon à la maison. Et j'en suis arrivé à la conclusion suivante : Si l'éducation était une course de vélo, les mères de filles pédaleraient bien proprement dans l'ovale d'une course de six jours. Les mères de garçons, en revanche, ont devant elles un parcours de descente à couper le souffle. Et le parcours n'est même pas défini.
Ce qui est sûr, c'est qu'ils ont la lourde tâche de préparer leurs fils aux multiples exigences d'une société émancipée. Dans laquelle la position du vrai mec, de l'homme viril, est vacante, ou du moins n'a qu'un cahier des charges diffus.
Tout commence comme en philosophie : par l'étonnement. De voir comment le bébé bouge si violemment dans le ventre de sa mère qu'il est à peine possible de le capturer sur une échographie. Le fait qu'il vide plus tard son biberon de 250 ml à la manière d'un buveur de bière et qu'il le claque sur la table en en redemandant. S'étonner qu'il ne parle pas encore un mot, mais qu'il distingue manifestement déjà avec précision différentes catégories de véhicules à moteur, notamment ceux que l'on rencontre sur les chantiers. Où il peut d'ailleurs se plonger des heures durant dans la contemplation des pelles mécaniques et des bétonnières. L'étonnement face à ce qui semble être des informations codées dans le code génétique masculin est inépuisable.
Les mères de garçons sont habillées différemment : Il est difficile de se rendre sur les lieux d'un accident en talons aiguilles, sans parler des taches de sang dévastatrices que les mésaventures laissent sur les vêtements raffinés.
Quand j'étais enfant, j'aurais aussi aimé être un garçon, car les garçons - et parfois les filles aussi, comme je l'ai compris - font des choses intéressantes. Ils vivent des aventures. Ils prennent des risques. Cela ne se passe pas toujours bien, comme on peut le voir dès le plus jeune âge, lorsque les garçons préfèrent s'enfoncer dans le trottoir les dents en avant, foncer à travers les barbelés avec leur luge ou tomber du lit superposé à la renverse, tandis que les filles se disputent pour savoir qui doit dire à leur mère qu'on a coupé les cheveux de la poupée. Ces différences sont d'ailleurs aussi la raison pour laquelle les mères de garçons ont souvent quelque chose de burlesque. Il est difficile de se rendre sur les lieux d'un accident en talons aiguilles, sans parler des taches de sang dévastatrices que de telles mésaventures laissent sur une garde-robe élégante.
Bien sûr, les filles peuvent aussi avoir un accident ou se tailler les mains en une masse sanglante en essayant de fabriquer une flûte avec un petit bâton. Mais elles n'y tiennent pas.
Il n'en reste pas moins que c'est formidable d'être une mère de garçons, même s'il faut faire une croix sur d'éventuelles idées romantiques d'échanges ultérieurs de vêtements et de produits cosmétiques avec sa progéniture. Car après tout, les garçons nous laissent, du moins au début, participer à leurs idées avec une naïveté touchante. Lorsqu'ils parlent de leur désir ardent de pouvoir un jour tuer de nombreux ennemis en tant que guerriers. Ou lorsqu'ils nous assurent qu'ils nous protégeront de ces mêmes ennemis quand nous serons vieux. Cela nous ramène toujours à la réalité : à savoir que les êtres humains, et en particulier le sexe opposé, sont une énigme.
On le voit aussi lorsqu'il s'agit d'insérer avec bonheur son fils dans la société par le biais de l'éducation. Comme le montre une petite enquête de terrain auprès des mères proches, c'est l'un des grands défis. Car si les filles-mères peuvent instinctivement comprendre les problèmes, les soucis et les détresses de leurs filles, les garçons ont un tout autre voyage devant eux. Un sur lequel nous, les femmes, avons peut-être une influence, même si nous ne saurons jamais laquelle. En fin de compte, nous, les mères, pouvons faire tous les efforts possibles, mais au bout du compte, le fils prendra son papa comme modèle. Et c'est bien ainsi, malgré un éventuel narcissisme blessé.
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